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Bord du temps
16/05/09
Tes mains sont fluides et je te suis rivière
À la patère du ciel
Une mouette accroche son cri blanc
La mer relève un peu la tête
Ce bord de sable est-il un bord du temps ?
Je ne sais plus ce qui est vieux ce qui est vert
Ni ce qui nous attend
Le soir se lève
Enfance
Oiseau couleur lumière de mer
Gabrielle Althen
in » Cœur fondateur «
Sagesse
14/05/09
“Ta sagesse est si grande, disait le renne, tu sais tresser les vents du monde en unique torsade”
H.C. Andersen
in » la Reine des Neiges «
Voir…
13/05/09
On ne voit bien les choses que lorsqu’on pense qu’elles nous regardent.
Roger Munier
in » Opus incertum «
Seulement signe
12/05/09
O allume
tes yeux
de la couleur de naître.
Alejandra Pizarnik
in » Œuvre poétique «
J’ai déchiré l’étang…
11/05/09
J’ai déchiré l’étang
La ligne des araignées d’eau des
Horizons de sang
Ici les arbres sont des hérons
Vertigineux
Des pêcheurs à échine courbée
Souffrant sur leur jambe
Réflexion de lignes qui tarde
A remonter de plus loin
Sa mémoire
Et voit passer les barques
Et les hommes dedans à profil de foulque
Ailes closes autour d’un secret
Dont le sens baigne les racines
De ceux qui pêchent encore
Comme de grands oiseaux sinueux
Au bord des rives
Sophie Loizeau
in « Le Corps saisonnier «
En lisant les carnets philosophiques de Léonard
J´ai lu
que la cloche
conserve en elle
le tintement.
Que l´oeil
conserve en lui
les images du corps lumineux.
Que des prolongations sont possibles
au-delà des choses.
Que la preuve ne vaut rien
sans preuve du contraire.
Que le soleil
n´a jamais vu
aucune ombre.
Que les âmes sont issues
du soleil.
Que la Lune est dense et lourde,
dense et lourde.
Que l´effet participe
de la cause.
Que l´air est rempli
de nombreuses lignes droites.
Walter Helmut Fritz
in » Semences «
Seuil
09/05/09
Tu fus conduit au seuil du monde, seuil de toi-même reflété en ce lent voyage,
bourrasque et brouillard, désormais tu reposes en chaque instant, merveille et
miracle désormais.
Il fut un temps où la feuille se détachant de la branche se séparait d’elle-même,
au passage des ans se fissurait, os scindé, poussière comme ruine de soi.
Hélène Dorion
in » Mondes fragiles, choses frêles «
L’entre-deux
08/05/09
Le Tout ne serait-il que l’envers du Rien ?
Mais le Rien est peut-être un autre nom du Tout ?
Qui a parlé ? C’est moi peut-être
ou bien personne ou bien celui
qui passe qui s’éloigne et qui déjà se tait
Claude Roy
in » Les Rencontres des jours «
_____________________________________
Les masques du vide
07/05/09
Souvent m’apparaissent, dans le retrait de moi-même, les masques du vide.
Les masques que prend le vide ne sont pas pleins. Ce ne lui est pas nécessaire.
Quelques traits infimes veillent à le masquer ; y suffisent. Assurément, il est
là, on l’oublierait presque… …Ces masques vont ordinairement par deux et
s’impriment, frêles mais durs, dans le disque achevé de l’univers.
On pourrait croire à des gestes, à l’algèbre des gestes arrêtés dans un
cataclysme pompéien. Mais aucune trace de cataclysme. Au contraire une
étrange immobilité, et partout dans le Spectre même de la puissance, la succion
effroyable du Vide.
Il y a aussi les déserts du matin, jonchés d’animaux morts…..
Henri Michaux
in » Épreuves, Exorcismes «
Mélusine
05/05/09
S’il n’y avait ta fontaine, Mélusine,
pour garder au vif du cœur
une deuxième issue à tous les contes,
depuis longtemps nous serions réduits
à la résurrection pétrifiée
d’une île de Pâques –
Mais quand ton visage-écho
où s’épand l’ancolie des fatigues,
s’exerce à l’agonie dans l’or du Sabbat,
notre sang boit le souvenir
dans un paysage
qui fut là déjà
et dans la pré-naissance doucement assoupie
de l’âme –
Nelly Sachs
in » Exode et Métamorphose «
la maison abandonnée
04/05/09
Une fontaine est posée entre les murs, sa pluie avive les couleurs projetées dans
la lumière. Dans la maison abandonnée, une chambre bleue a reçu un trait de
pinceau piaillant et des oiseaux sont nés qui hurlent leur rougeur innocente
entre les becs des lustres oubliés.
Béatrice Bonhomme
in » la Maison abandonnée «
Je suis…
03/05/09
Je suis au Nord un pavillon de bois dans la selva rouge, un mât-totem indien
devant lequel on se rassemble pour célébrer le culte d’Osiris, près d’un mur de
rocailles où les serpents fluctuent, fibres et coulis, replis d’os, mues de champs, je
suis à l’Est une gare routière où des autobus entrent & sortent de mon corps
comme des humeurs, comme le fleuve boueux qui charrie les troncs à Kajaani et
sur tous les lacs de ce pays, fleuve fou des fulgurations, je suis à l’Ouest un océan
où naviguent des vaisseaux qui cherchent la nacre et le corail, dont les équipages
relèvent les filets, qui sillonnent la mer Rouge, je suis cet océan, cette étendue
captive et capiteuse, cette lumière & cette poussière d’îles, je suis ce bouillon de
culture, cette pêche, ces casiers d’huîtres, ces filins de mousse recouverts, je suis
au Sud un hôpital, la chambre de Rimbaud, le pavillon des contagieux, le billard &
la chaise électrique, les voiliers dans la baie d’Auckland, la brûlure, la plaie, la
gangrène, le poison, la septicémie, le virus, le cancer, le capricorne, je suis Us-Yri,
les îles éparses d’un archipel, le sperme brûlant qui gicle & le sang qui jaillit en
bouillons rouges, la trame, le tissu, le pain, la chair & le tendon, la feuille & le
pistil, l’utérus rétractile & le vagin ouvert, je suis la démence, la végétation, les
climats & les saisons, la pluie…. »
Frédéric-Yves Jeannet
in » Charité «
Une ville
02/05/09
Qu’est ce qu’une ville ? Un lieu où dans un ordre donné sont célébrées les noces
de l’espace et du temps. Il y a des villes qui nous habitent où, Gullivers de rêve,
nos têtes sont dans les arbres et nos pieds dans les fontaines, et des villes où le
ruban des rues se coupe après notre passage rendant tout retour à jamais
impensable.
Ce sont quelquefois les mêmes, comme cette ville de pierre où les ombres des
arbres dessinent des portes obscures, car au cœur de la pierre il y a le jardin
transparent. Entre les rideaux tremblants des feuilles, les gestes des statues
indiquent un commencement absolu. Attentifs à une réponse nous ne posons
plus de questions. Le mystère est dans son absence qui peut redevenir présence
car il y a danger.
Derrière attend un ciel très pâle, la musique continue en silence et les cœurs
s’arrêtent sous la main. Une ville qui s’ordonne comme une musique pour la
musique n’est pas ce côté-ci du jour. L’amour ici ne peut être qu’impossible, c’est-
à-dire tout.
Heather Dohollau
in » Une Suite de matins «
Montagne dans les nuages
30/04/09
Nuages blancs : nuages où redoublent les montagnes vertes,
Montagnes vertes : montagnes où moutonnent les nuages blancs.
Chaque jour avec nuages et monts, on se fait de fidèles compagnons,
Nul lieu où le corps apaisé ne soit à la maison
Pou (1301-1382)
Ronds dans l’eau
29/04/09
Eaux vertes des ruisseaux.
Elles charrient limons et feuilles, corps âmes noyés de trop
de vie.
Les terres les palpent, s’y fondent et retrouvent la langue
la fortunée des sources.
Il y a des choses que je ne dirai plus.
J’aurai le goût de ce qui est perdu
Qu’un vent apporte du levant et me donne à manger.
J’aurai le souci du début, et celui de la fin.
Mais ne conclurai rien.
Je jetterai des cailloux dans l’eau
pour voir.
Et les débris du ciel feront un lac immense où dorment
mes amis
C’est probablement la grâce infinie du temps de nous laisser
Dans l’entretien silencieux de ceux qui sont partis.
Sylvie Gouttebaron
in » Une âme qui «
Le rêve de nos ombres
28/04/09
est-ce toi que je vois
ou la forme abstraite d’un amour
un visage que recouvrent
les deux mains du silence
nous sommes le rêve de nos ombres
cherchant désespérément leur image
à la lumière d’anciens soleils
entre la lettre initiale du poème
à naître et son silence final
quel rêve nous gardera intacts.
Amina Saïd
in » Au Présent du monde «
Le dedans des mots
27/04/09
J’écris sous la dictée
du jour.
Rien qu’un mot. Le mot
vent
et le vent le soulève
dans sa houle.
Le mot
graine
et la terre s’attache
à sa noirceur.
J’écris.
J’inscris
dans le dedans des mots
la chose même.
Claude Esteban
in » Le nom et la demeure «
Le fleuve
26/04/09
Mais la forêt s’ouvre
en bas aux prairies et aux champs,
une route va, toute droite,
l’arbre a abattu l’ombre
à son pied, et contre la montagne
vient s’allonger, respirant les brises,
avec les trains de bois, et la voile le soir,
l’aveugle, le fleuve.
Johannes Bobrowki
in » Terre d’ombres fleuves «
Croissant
24/04/09
Le mince croissant de lune orange, au-dessus des frondaisons noires, ce n’est pas en
le regardant qu’on le voit. Il faut d’abord fermer les yeux, le rendre à son espace
solitaire et magique, où il se lève, avant et hors même tout regard.
Il y a la beauté du monde. Mais, derrière elle, il y a le monde sans sa beauté, le
monde hors l’apparence. Qu’est-ce que la mer sans ce qui la fait telle ou telle : calme
ou démente, grise ou brillante-bleue et lisse comme une soie ?
Un nuage passe et la mer change de visage. Où est « la » mer ?
Nombres d’étoiles que tu regardes ne sont plus là où tu les vois. Celles qui sont là ne
se verront qu’infiniment plus tard, par d’autres qui ne verront pas ce qu’ils voient.
Que voit-on ?
Roger Munier
in » le Visiteur qui jamais ne vient «
Le Geai
23/04/09
« C’était l’heure divine où, sous le ciel gamin
LE GEAI GELATINEUX GEIGNAIT DANS LE JASMIN »
René de Obaldia
in » Innocentines «
Regard
22/04/09
…comment savoir ce qui donne au corps un regard
au moment où les images et les mots du vent
passent dans tes yeux, comme bouleversés.
Sylvie Fabre-G.
in » Le Livre du visage «
Espace
21/04/09
Apprendre peu à peu à déchiffrer l’espace
les empreintes flottant dans la nuit plus que nuit
ce qui fut imprimé dans l’épaisseur du temps
dans la géologie d’éther des galaxies
leur silence infini…
Claude Roy
In « Le rivage des jours »
Paradis
21/04/09
Le paradis est épars, je le sais
C’est la tâche terrestre d’en reconnaître
Les fleurs disséminées dans l’herbe pauvre.
Yves Bonnefoy
La rumeur, étrangement…
21/04/09
La rumeur, étrangement
ma bouche s’ouvre et ne dénoue rien
ni le corps ni la langue
elle s’abandonne aux mots
chaque fois le mouvement de mes lèvres
comme un regard habile en affaiblit l’audace
- s’il fallait que là justement l’âme s’affiche -
chaque fois nous sommes les proies d’un désir fou
Denise Desautels
In « Mémoires parallèles »
Pensées
13/04/09
Penser, vivre, mer peu distincte ;
Moi – ça – tremble,
Infini incessamment qui tressaille.
Ombres de mondes infimes,
ombres d’ombres
cendres d’ailes.
Pensées à la nage merveilleuse,
qui glissez en nous, entre nous, loin de nous,
loin de nous éclairer, loin de rien pénétrer ;
étrangères en nos maisons,
toujours à colporter
poussières pour nous distraire et nous éparpiller
la vie.
Henri Michaux
in » Plume «
Reflets
12/04/09
A ce point de très grand
Vertige où l’on est prêt de confondre
Le fond lorsque le ciel
Se révulse dans l’eau
Et agite les branchies qu’ont
Les arbres à la place
Ce temps faible où l’on se sent
Verser
Tomber sous le coup réversible
Du sens
Être le ciel et l’eau
Le vide au fond qui bée…….
Sophie Loizeau
in » Le Corps Saisonnier «
Le vipereau
10/04/09
« Il glisse contre la mousse du caillou comme le jour cligne à travers le volet. Une goutte d’eau pourrait le coiffer, deux brindilles le revêtir. Ame en peine d’un bout de terre et d’un carré de buis, il en est, en même temps, la dent maudite et déclive. Son vis-à-vis, son adversaire, c’est le petit matin qui, après avoir tâté la courtepointe et avoir souri à la main du dormeur, lâche sa fourche et file au plafond de la chambre. Le soleil, second venu, l’embellit d’une lèvre friande.
Le vipereau restera froid jusqu’à la mort nombreuse, car, n’étant d’aucune paroisse, il est meurtrier devant toutes. »
René Char
in » Commune présence «
Nous
09/04/09
« Nous le chant silencieusement passe en nous c’est lui que nous entendons ensemble et qui nous déplace d’un lieu à un autre lieu ce chant est notre voyage. »
Henri Meschonnic
Uriel est venu le prendre par la main…
J’ouvre le livre…
08/04/09
J’ouvre le livre,
un peu comme
on ouvre une fenêtre
pour découvrir, dès l’aube,
un fragment de paysage.
Après je bénis le jour
Personne ne me voit. Je parle.
Je donne du pain aux morts.
Et je jette les dernières étoiles
au fond du puits
Jacques Josse
in » Vision claire d’un semblant d’absence au monde «
Nommer
06/04/09
Nommer
Foudre et limon
Ciel et terre
Confondus
Se nommer
Dans le bref
Entre la lueur
D’un chant
Et les serres
De la nuit.
Andrée Chedid
in " Territoires du souffle "