Pages
Categories
Archives
- novembre 2012
- octobre 2012
- septembre 2012
- février 2012
- janvier 2012
- décembre 2011
- novembre 2011
- octobre 2011
- septembre 2011
- août 2011
- juillet 2011
- juin 2011
- mai 2011
- avril 2011
- mars 2011
- février 2011
- janvier 2011
- décembre 2010
- novembre 2010
- octobre 2010
- septembre 2010
- août 2010
- juillet 2010
- juin 2010
- mai 2010
- avril 2010
- mars 2010
- février 2010
- janvier 2010
- décembre 2009
- novembre 2009
- octobre 2009
- septembre 2009
- août 2009
- juillet 2009
- juin 2009
- mai 2009
- avril 2009
- mars 2009
- février 2009
- janvier 2009
- décembre 2008
- novembre 2008
- octobre 2008
- septembre 2008
- juillet 2008
- juin 2008
- mai 2008
- avril 2008
- mars 2008
- février 2008
- janvier 2008
- décembre 2007
- novembre 2007
- octobre 2007
- septembre 2007
- juillet 2007
- juin 2007
- mai 2007
- avril 2007
- mars 2007
- février 2007
- janvier 2007
- décembre 2006
- novembre 2006
- octobre 2006
- septembre 2006
- août 2006
- juillet 2006
- juin 2006
- mai 2006
- avril 2006
- mars 2006
- février 2006
- janvier 2006
- décembre 2005
- novembre 2005
- octobre 2005
- septembre 2005
- août 2005
- juillet 2005
- juin 2005
- mai 2005
- avril 2005
- mars 2005
- février 2005
- janvier 2005
- décembre 2004
- novembre 2004
- octobre 2004
Meta
Jérusalem
31/07/10
Le rempart derrière la maison des lépreux,
là aussi, c’est Jérusalem.
Des ruisseaux bleus traversent les champs.
La lumière peint en argent un arbre trapu.
Emmanuel Moses
in « L’année du dragon »
Tu es nuage…
30/07/10
…………………………………………………..Le reflet
de ta face est un autre, déjà, dans le miroir
et le jour, un labyrinthe impalpable.
Nous sommes ceux qui partent. Le nuage
nombreux qui s’efface au couchant
est notre nuage. Telle rose
en devient une autre, indéfiniment.
Tu es nuage, tu es mer, tu es oubli.
Tu es aussi ce que tu as perdu.
Jorge Luis Borges
in » Les Conjurés «
Comme un morceau de nuit…
29/07/10
Les engoulevents sont déjà repartis : brefs compagnons. Messagers ponctuels du
crépuscule, avec leur bruit d’horloge de bois. Messagers de l’entre-deux, entre ciel
et terre, entre jour et nuit — au ras de la cime des arbres.
Il y a une décantation qui se produit, en même temps qu’il fait plus sombre peu à
peu — et c’est alors que paraît cet oiseau couleur d’ombre, plutôt paisible, flottant,
autour duquel plus ou moins vainement je tourne. Comme un morceau de nuit,
découpé dans son étoffe.
Quand la fumée brillante du jour se dissipe.
Philippe Jaccottet
in » Autres journée «
Mort ?
27/07/10
Je ne crois en nulle mort; je meurs à toute heure
Et chaque fois je n’ai trouvé qu’une vie meilleure.
Angelus Silesius
in » Le Voyageur chérubinique «
Où va se greffer la lumière…
25/07/10
apprendre à revenir à la ligne, mais quoi pour nous y contraindre ? montrez-nous
où va se greffer la lumière sous la peau de la nuit, par où l’allée rêche des phrases à
travers la campagne enneigée, dans les vieilles artères la germination des flocons,
des réverbères, points crus dans la craie du brouillard avant le jour ; on vous
regarde, sous la sangle du givre, tombés, et la housse sur soi qui s’affale du visage,
haillon vers les genoux pendu, la honte à jamais refermée, qui s’y penche touche
le sang des bêtes à la mâchoire, bêtes gisant sur la prise dure d’un sillon, on vous
regarde, portrait malgré soi tenu, comme une taie devant l’œil, et s’imposant sans
répit le pêle-mêle de vos mouvements
Mary-Laure Zoss
in » Où va se terrer la lumière «
Entre maintenant et maintenant
24/07/10
Entre maintenant et maintenant, le temps fut-il – le temps sera-t-il – vide ?
Qu’est-ce qui court dans l’obscur ou dans la lumière du jour, de pierre en pierre,
soudain comme un spasme, une strie de sang ?
Keith Waldrop
in » Potential Random «
A l’estran
23/07/10
À l’estran, ce qui reste quand ailleurs c’est mermonte
Ou la neige
À jusant de mourir au présent
) bruit blanc
saturation des fréquences avec corne de brume
Caroline Sagot Duvauroux
in » Le Vent chaule «
Où va se terrer la lumière…2
21/07/10
au petit jour, la lumière ; pitié pour vous d’une assemblée debout, presque morte,
de vos faces de graine noire, elles se détournent, un peu de notre vie s’en va, on
essuie la salive des dernières phrases, à s’approcher de vos os – sèches ficelles
encore un peu se tendent – on entend le sol qui verse ; un pan de forêt, la lumière
l’a jauni plus haut, dans la laine des cimes ; vos yeux raturent la géométrie des
parquets, sous la fripe de vos mains, inutile d’attendre un geste qui referait
l’espace, celle qui écrit, en suspens sur la page, s’endort devant la flamme ; dire ces
visages, ils n’aspirent plus qu’au terrier d’un vieux soleil où disparaître ; dans le
piano mécanique frappe le feutre des âmes en bois, et vous, même corps tenu
debout sur le fond de la terre, la pluie a fait noircir encore vos silhouettes
Mary-Laure Zoss
in » Où va se terrer la lumière «
Oraison
20/07/10
À chacun son oraison
Le rossignol y la chante
La dam’ du clocher la chuinte
La hulotte la houhoule
La lulu la turelure
La ramier la caracoule
Le rougegorg’ la susurre
L’hirondelle la babille
La corneille la coraille
Le coq la cocoricote
Et le pinson la fringote
À chacun son oraison
………………………………
Henri Pichette
Henri Pichette
Par-dessus les uns les autres
19/07/10
Et grand-mère convaincante disait bon-sang-de-bois-regarde-moi-tous-ces-
corbeaux-là-haut, et je regardais-moi tous ces corbeaux gris, blancs, bleutés,
mouchetés, et rou-roucoulant tandis qu’en catimini elle plongeait, plouc, des crabes,
plouc, dans l’énorme gamelle, plouc, d’eau bouillante —
Jean-Pascal Dubost
in » Corbeaux de la plaine «
Que seul l’écrit…
18/07/10
Claude Adelen
in » Légendaire »
Obscur
17/07/10
Il s’avance dans l’obscur, s’assied dans l’obscur, demeure. L’obscur tombe, voile,
recouvre.
Ou des nuages d’insectes.
Ou éteignant une lampe.
Après tant d’années, cela devrait être infini, mais ça ne l’est jamais et les phares
des voitures glissent si facilement à travers son plafond.
Keith Waldrop
in » Potential Random «
Myosotis 2
16/07/10
Dominique Fourcade
in » il, LX «
La bête féroce
15/07/10
Derrière chaque soupir
de liberté
se tient en embuscade
une bête féroce
Alda Merini
in » Aforismi e magie «
Paroles
14/07/10
Jean-Louis Giovannoni
in » Ce Lieu que les pierres regardent «
Ellipse
10/07/10
prévoir une ellipse
bouclée dans laquelle une histoire
soit racontée et que les bouts des fils soient
disposés et tiennent
comme si l’air
recommençait une autre
histoire par un autre homme
Charles Olson
in » Les Poèmes de Maximus «
Sensibilité
09/07/10
la sensibilité est une comparaison,
par laquelle nous approche
l’éternité,
elle se penche au-dessus de nous comme une mère
et nous contemple.
parfois, envoûtés,
elle nous embrasse
Milan Dekleva
in revue » Dans la lune, n° 16 «
La mendiante mémoire
07/07/10
Première fois que dans la mendiante
mémoire tu pressens ces fosses
aveugles, pleines d’une eau cuivreuse –
et sur leurs traces tu marches,
de toi dégoûté, de toi inconnu –
à la fois l’aveugle et son guide
Ossip Mandelstam
in » Cahiers de Voronej «
Dors…
05/07/10
Dors, il ne reste rien
Une danse de murs agite les prairies
et l’Amérique se noie sous les machines et les larmes.
Je veux que le vent fort de la nuit la plus profonde
arrache les fleurs et les lettres de l’arcade où tu dors
Garcia Lorca
in » Ode à Walt Whitman «
Le frémissement des lèvres
04/07/10
Me dépouillant des mers, de la course, de l’envol,
et donnant à mon pied socle de terre violente,
qu’avez-vous gagné ? Éblouissant calcul :
le frémissement des lèvres vous n’avez pu le prendre.
Ossip Mandelstam
in » Cahiers de Voronej «
Peur
03/07/10
Si tu as peur — écris.
Si tu redoutes d’écrire — souviens-toi.
Si tu crains de te souvenir — écris.
J’écris. J’ai peur.
Véra Pavlova
Argile
02/07/10
Azur et argile, argile et azur,
Que te faut-il de plus ? Pareil au shah myope
Qui scrute sa bague turquoise, plisse plutôt les yeux
Pour mieux voir le livre des argiles sonores,
La terre écrite, le livre séreux, l’argile bien-aimée
Qui nous tourmente comme la musique et comme le mot
Ossip Mandelstam
in » Arménie «