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Extrêmement
31/12/07
Extrêmement se perdre aux bornes de soi-même
Grâce au fil qui nous fut donné
Aboutira peu loin mais c’est le seul extrême
Permis par un monde borné.
Si dans sa propre nuit le voyageur s’enfonce
Il n’en peut atteindre le bout.
UN sphinx garde la porte et ne donne réponse
Autre que ses yeux de hibou.
Jean Cocteau
In " Clair-Obscur "
Bruges
30/12/07
O ville d’exemplaire et stricte piété !
Les sombres maisons
- Même dans leurs vitres rien ne s’azure –
Ont l’air d’une communauté
En oraison,
A genoux dans l’eau qui se moire;
Et les reflets des murs sont des cassures
De robe noire…
Georges Rodenbach
In " Le Règne du silence "
Attente
29/12/07
je connaissais l’attente
le glaïeul éclatant du désir
et sa racine noire
et sa noire fenaison
la statue qui vous brûle
puis tombe de l’odeur comme d’un piédestal
et n’est plus qu’un peu d’os
dans son linge de peau chaude…
Alain Borne
Quête
28/12/07
A pied il m’a fallu traverser le système solaire
Avant de trouver le premier fil de ma robe rouge.
Je m’imagine pure.
Quelque part dans l’espace pend mon coeur,
Des étincelles en ruissellent, secouant l’air,
Jusqu’à d’autres c?urs illimités.
Edith Södergran
Une odeur de silence…
27/12/07
"La maison remplissait le ciel. Le volet filtrait son or pâli. – J’attendais, derrière le tremblement. Peut-être que ce n’était plus de l’effroi, de l’attente : une sorte de paisible certitude. J’ai entendu le bruit clair de la fenêtre, le cliquetis du crochet. – Les volets se sont ouverts sans bruit. – Le temps n’allait pas très vite. Le visage au centre, était le même que cinq ans plus tôt – ou cinquante ou cent mille – et je me suis demandé comment j’avais pu en douter".
Pierre Bergounioux
In " La Maison Rose "
Réintégration
26/12/07
" Il n’y a pas de différence entre la naissance éternelle, la réintégration et la découverte de la Pierre philosophale. Tout étant sorti de l’éternité, tout doit y retourner d’une même façon."
Jacob Böhme
In " De Signatura Rerum "
Le moment
25/12/07
Heureux le moment où nous serons assis dans le palais,
Toi et moi,
Avec deux formes et deux visages, mais une seule âme, Toi et moi.
Rûmî
Naissance
24/12/07
" Quand le Christ serait né mille fois à Bethléem, s?il ne naît pas en toi, tu es perdu pour l?éternité ".
Angelus Silesius
in " Le Voyageur Chérubinique "
Arbres
24/12/07
Arbres
Tendues les mains qui griffent les nuages
Tombent de noirs oiseaux
La boue monte
Les feuilles s’agitent plus haut encore
Les branches me traversent se perdent dans les dernières ramures du sang
Elles parlent autour de mes doigts
La respiration du jour se fait ici
Le matin le crépuscule je les appelle ici
Je les couvre d’enfance
Je broie les écorces
Ici le temps se mesure à la tranche d’un chêne abattu
Et les reflets du ciel dans les ornières froides
Enracinent ton image dans mon ventre.
Georges Jean
in " Les mots du ressac "
Ciel
22/12/07
Au c?ur des mots
Toujours les mêmes fleurs
Vous me parlez d’abeilles
De rameaux
De sève de cigales
Et du matin que vous avez dans l’âme
Et vous fermez les yeux
Sur les secrets de pleine ivresse
L’hiver
Vous le savez
Blanchit le soleil même
Essayez donc
De renverser le ciel sur votre table.
Serge Brindeau
in " Rivière de tout bois "
Orkney
21/12/07
un scapulaire de mer
entre les îles : lisse, luisant
comme un os mince
Frances Horovitz
in " Collected Poems "
dans les abîmes
20/12/07
Pareil à l’enfant sur le seuil de la Nuit, dans l’effroi des abîmes, dans la brûlure du fouet da la fausse parole, dans la sidération de la Perte, dans la violence de l’injustice, tu te tiens.
Pareil au blessé qui vacille au bord extrême de la conscience, tu te tiens, Job, en équilibre entre le Bien et le Mal.
Et si tu tombais, quelle main se tendrait pour te rattraper ou te guider vers la nouvelle lumière?
Le méchant ne peut menacer l’inatteignable.
Il n’est qu’un reflet fugace à peine aperçu sur la surface de l’Origine.
Job, ne crains pas, ne doute pas : tu traverses l’épreuve, tu es vivant – regarde: le méchant n’est qu’un masque de sa propre illusion.
Tu te tiens en équilibre sur le seuil des abîmes, entre le Bien sans désir et le Désir sans loi. Face à la tempête du Mal.
Le méchant ne peut entamer l’inatteignable.
Nous renaîtrons de la poussière. Nous nous relèverons. De nul tombeau. De nulle plainte. Soulevés par une Force inconnue, nous survolerons les espaces et les abîmes de la Perte.
Et nous connaîtrons notre matin ultime et premier. Et nous verrons la chair unique se fondre dans le regard éternel.
Alain Suied
in " la revue improbable – n° 26 "
Le Blog à voir d’Alain Suied :
http://poesiefr.rmc.fr/
Tàijitû
19/12/07
Au delà du bien faire et du mal faire existe un espace. C’est là que je te rencontrerai.
Rûmî
Grain de nuit
18/12/07
Tu peux sonder la nuit qui nous entoure.
Tu peux foncer sur cette nuit… Tu n’en sortiras pas.
Adam et Ève, qu’il a dû être atroce, votre premier baiser,
Puisque vous nous avez créés désespérés!
Omar Khayyâm
in " Rubayat – quatrain CXX "
Aristote et la fleur
16/12/07
Qui a raison, la fleur imaginant Dieu comme un parfum, ou Aristote concevant Dieu qui se pense éternellement ? Aristote et la fleur font la même démarche: l’un divinise sa pensée, l’autre ses effluves. Tous deux ont raison, car Dieu est Tout, et chaque partie de la création n’ouvre sur Lui qu’un minuscule angle de vue.
Cheikh Ahmed Al-Alawi
Coeur blanc
15/12/07
Le livre du soufi n’est pas composé d’encre et de lettres ; il n’est rien d’autre qu’un coeur blanc comme neige.
Rûmî
Au-delà…
14/12/07
" L’au-delà de la vie rejoint l’au-delà de la mort : une même eau, un même feu, un même désert."
Edmond Jabès
in " Le livre des questions "
Le coeur du poète
13/12/07
Toute la terre
dans un éclat de siècles,
de racines mises à nu
et serrées dans l’amour,
à grands pas
s’approche du poète.
Et les murs,
le rempart qui sommeille
abattu sur lui-même,
tous
mêlés d’oiseaux, de patience
ou de larmes,
la poitrine rouge
à cause des peines,
tournent leurs yeux de pluie
du côté de son coeur.
Claude Saguet
in " Étincelles d’ombre "
Jim Morrison
Grain de nuit
12/12/07
un grain de nuit
et la porte ne peut se clore
le pivot de la veille grince
sur nous le temps se courbe
un grain de sommeil
allaite la nuit
Gil Pressnitzer
Le Vent de l’Âme
11/12/07
Je sens sur mon visage le doux vent de l’âme et ses fraîcheurs. Ami, que ne partages-tu cette douce sensation ? Tu es là, insensible aux volutes nacrées, aux arabesques invisibles, aux parfums enroulés dans les passages du vent. Parfois, on voit le vent sans le sentir, parfois on le sent sans le voir. Parfois aussi, on ne le voit pas ni ne le sent, mais il est là, frémissant doucement dans un pli de lumière…
Arif al-Zeituni
Repentir
11/12/07
"L’homme ordinaire se repent de ses péchés :
Les élus se repentent de leur négligence."
Dhu’l-Nun Misri
Eternité
09/12/07
" Homme, si tu veux exprimer l?essence de l?Éternité, il te faut d?abord renoncer au langage."
Angélus Silesius
in " Le Voyageur Chérubinique "
Poésie
08/12/07
"Toute poésie est un voile étendu sur la pointe de quelques mots. Ces mots-là brillent comme des étoiles. C’est à cause d’eux qu’une poésie existe…"
Alexandre Blok
in " Lettre du 21 décembre 1906 "
Mots
07/12/07
"Les mots sont des fenêtres, des portes entrouvertes dans l?espace ; je les devine à la pression de nos paumes sur elles, aux empreintes qu?elles y ont laissées".
Edmond Jabès
in " Le livre des questions "
Se taire…
06/12/07
Obscur chuchotement du vent
Dans les moissons
La victime est préparée à la souffrance
Les racines sont silencieuses
Mais les épis
Connaissent beaucoup de langues maternelles -
Et le sel de la mer
Pleure dans le lointain
La pierre est une existence de feu
Et les éléments arrachent leurs chaînes
Pour s?unifier
Quand des nuages l?écriture des esprits
S?en vont prendre les figures d?origine
Secret aux frontières de la mort
« Pose le doigt sur ta bouche :
se taire se taire se taire »?
Nelly Sachs
in " Dans les demeures de la mort "
Van Gogh – Champ de blé aux corbeaux
Gouttes
05/12/07
Va-et-vient lumineux
Ressac de la fatigue
Goutte à goutte le temps creuse ta pierre nue
Poitrine ravinée par l’acier des minutes
Et la main dans le dos qui pousse à l’inconnu
Pierre Reverdy
Toitures
04/12/07
« Faire entrer l’univers sur la feuille,
De la strophe épouser les contours.
Je voudrais, imitant la sculpture
Des buissons et des souches, dresser
Sur la page une mer de toitures,
L’univers et la ville enneigée. »
Boris Pasternak
(Après la tempête de neige)
Le pont
03/12/07
Je viens du monde encore sans nom
qui donne naissance au poème
Regarde,
je n’ai plus ni voix ni visage :
seule une rumeur d’oiseaux
sur laquelle tu te penches.
Je voudrais être un pont
entre cette vie et l’autre ;
ou ce chien sans couleur
qui joue avec mes rêves
au premier cri de l’aube
Regarde,
je suis fait d’ombres,
blessé de villes impénétrables,
mais je m’élance dans l’heure vive
entraînant l’horizon déjà sous le soleil.
Claude Saguet
in " l??il déserté "
Claude Saguet. autoportrait sur pellicule
Dehors
02/12/07
"La poésie chuchote le lieu. Mais l’arbre aussi. L’insecte. Le caillou. Le nuage. L’eau. Le feu. L’abeille et le pollen. Tous chuchotent les uns dans les autres et continuent de pleurer, de se croire seuls, séparés, abandonnés, jusqu’au moment où le lieu à nouveau les traverse, puis se traverse lui-même. Genèse et apocalypse se sourient. Dehors les chiens, les sorciers, les impurs, les assassins, les idolâtres et celui qui s’est plu, un jour, à créer le Ciel et la Terre! Dehors celui qui dedans se tait puis tout à coup s’exclame et parle à notre place par notre bouche. Dehors celui qui se trompe pour aimer l’homme dans son erreur et toute présence dans son envers. Dehors enfin tout le dedans et sa Toute Splendeur de vacuité."
Dominique Sampiero
in " Celui qui dit les mots avec sa bouche "
Murmure
01/12/07
" Nous n’appelons, nous n’invoquons, n’attendons jamais que nous-mêmes dont nous sommes séparés par le cri ou le murmure que nous émettons en nous approchant. "
Richard Millet
in " Le sentiment de la langue "