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Meta
Le pont
28/10/09
Il y a une heure où tout se fait abîme. Une
Heure seule entre sommeil et insomnie entre
Bruit et silence entre gémir et crier, une
Où le temps brûle au ralenti au fond des larmes
Et qui se perd comme l’eau des orages ou ces bribes
D’étoffe aux buissons çà et là, une heure seule
Entre les doigts désespérés de l’âge, entre un
Soleil de soie et les prés profonds de juillet,
Une heure entre brume et fatigue, entre la chair
Affamée et l’innocente aventure d’être.
Une heure où l’on se regarde au reflet du Temps
Disparu comme au geste d’effacer au coin
Des yeux les rides, une heure comme un lieu d’ombre
Entre les mots et la mémoire : je passe je demeure.
Lionel Ray
Zone de silence…
27/10/09
On s’embarquait au bas d’un escalier de planches qui dégringolait la haute berge
glaiseuse ; les branches se croisaient au-dessus de l’étroit chenal d’eau noir ;
on entrait de plain-pied dans une zone de silence plus subtil et comme alerté, ami de
l’eau comme l’est la brume, et que rompait seulement l’égouttement plat et liquide
des pales des avirons relevés. Presque aussitôt venait battre un instant le bordé l’écho
à la fois caverneux et étoffé de la voûte du pont de pierre.
Julien Gracq
in » Les Eaux étroites «
Ma mort et ma vie…
26/10/09
Puisque te voici étendue
béante
entre moi et ma mort
tu peux être les deux à la fois
ma mort et ma vie….
Erich Fried
in « Es ist was es ist : Liebesgedichte, Angstgedichte, Zorngedichte «
Incertitude
25/10/09
la fatigue a des couleurs
comme les saisons. Elle a
ses douceurs et ses éclats,
ses silences. Mais surtout
ce qu’elle permet de voir :
d’une chose à son image,
imperceptible, une sorte
de distance sans distance.
L’incertitude du monde.
Comme un vacillement bref.
Jacques Ancet
in » Entre corps et pensée «
le lendemain du jour
24/10/09
……..
Je prends toutes les étoffes selon la chaleur
Les morceaux de vie selon
Ma bien future mort
Je n’étais pas penchée sur le vide
Une femme sur un homme
Qui écrit n’est pas longtemps une jeune fille
Plutôt souvent
Il faut des mots pour se glisser entre eux
Y voir
Aucun n’est vrai tout seul
Heureusement le tumulte ne refuse pas la main
……..
Ariane Dreyfus
in » Les Compagnies silencieuses «
Douceur
22/10/09
Douceur
Je dis douceur
Je dis : douceur des mots
Quand tu rentres le soir du travail harassant
Et que des mots t’accueillent
Qui te donnent du temps,
Car on tue dans le monde et tout massacre nous vieillit…
Guillevic
in » les noces du goéland «
Lumière
20/10/09
Lumière, feuillages, emmêlés sous l’averse,
M’ont aveuglée.
Les arceaux mouillés se cambrent noueux
Dans la fraîcheur –
Poussière où les moineaux
baignent leurs ailes.
Je respire, au-delà des larmes.
Évaporation.
Lise Lefebvre
in » Respiration des routes «
le gamin
18/10/09
Foulant les feuilles dorées du ginkgo
Le gamin tranquillement
Descend la montagne
Buson
(1715-1783)
Syllabes…
17/10/09
Syllabes déchirées
Entre la lumière
et l’abîme
Dominique Grandmont
in » L’Air est cette foule «
jusqu’à l’exténuation de toute parole parler
jusqu’à l’épuisement lire dans la lumière
:
hommes, nous aurions dû être vivants
sous les espèces de l’arbre & de la pierre
:
& vois donc ces visages ces traits – tout ici s’efface
tout se met à flotter
dans l’indécis
:
seule certitude – le loquet de la glotte
se prolonge & se perd
sans fin
& dans le bol de lumière noire où les constellations font signe
vivre tête renversée lire lire lire & parler
jusqu’à ce que la lumière vire
& que les pierres crient
& les arbres
Jean-Paul Auxeméry
in » Les Animaux Industrieux «
Orage
13/10/09
………
tu écrases les arbres
de gouttes noires,
tu tourbillonnes, tu fracasses –
tu as rompu une feuille trop lourde
dans le vent,
accablée,
elle pirouette et plonge,
pierre verte
Hilda Doolittle
in » Le Jardin près de la mer «
Ruines
12/10/09
Le vent
invente un chant
Avec ses ruines
Dominique Grandmont
in » L’Air est cette foule «
Les sources de la nuit
11/10/09
Les sources de la nuit sont baignées de lumière.
C’est un fleuve où constamment
boivent des chevaux et des juments de pierre
en hennissant….
Robert Desnos
in » Les portes battantes «
Ce moment ressemble à un enfant
10/10/09
Le poids du corps n’est plus semblable, oublié,
presque à l’état d’immobilité dans la marche Le
vol des oiseaux de mer est
exhalé, et nous regardons déjà à l’intérieur ;
les vagues mâchées avec les petits cailloux
et coquillages jusqu’à la limite du sable. Quelle
connivence odorante loin de la corruption
intime Mais savons-nous encore
où aller Puisque
nous sommes emportés
Que faire si ce n’est fermer
les yeux latéralement,
disjoints face à l’horizon
Pouvons-nous croire au repos
et encore à la présence
Ce moment ressemble à un
enfant qui « n’a pas encore
souri » Un mouvement sans
discernement : deux mains à l’aveu
glette
Mathieu Bénézet
in » Mais une galaxie «
Eaux mortes
09/10/09
On n’aperçoit sa propre image qu’à travers des eaux mortes .
Pierre Dhainaut
Cette ville…
09/10/09
« cette ville est singulière, redoutable, n’est pas ville d’hommes, mais étrangère de
toujours aux hommes qu’elle porte, échappée, croisant loin, dégagée de tout passé, de
toute emprise humaine, oublieuse, hautaine malgré ses pierres déchues, ses murs
dépouillés de l’emblème des bâtisseurs, poreux, gangrenés, revêtus comme d’un
haillon royal de cette mousse adamantine et rugueuse du sel, qui les exalte dans un
fulgurant scintillement sitôt qu’un rai de clarté filtre entre deux coulées d’ombre.
« ici on ne patine plus les murs à s’y adosser longtemps les soirs d’été, il n’y plus d’été
mais la réclusion dans un demi-sommeil inquiet, humide, flottant aux abords d’une
aube immuablement sertie dans l’hiver, et les jardins qui s’ensauvagent sécrètent
leurs propres ténèbres, parfois ponctuées de fluorescences vertes, furtives, rats,
chouettes, chiens errants
[…]
« c’est une ville aveugle, qui descend éperdument vers la mer, et quand j’étends les
bras, elle roule avec moi d’un horizon l’autre, elle tangue, s’éploie, chancelle au bord
de fleuves rouges, dans la rumeur épaisse et veloutée du sang, elle a mon nom, elle
est de moi, et quand je ferme les yeux, disparaît ce qui reste de ses oripeaux de pierre,
cariatides sans visage et bas-reliefs qui s’écaillent, ici une main, une arme, la tête d’un
mort sous les sabots du cheval, la guerre, et les anges hilares dans les archivoltes
légères, sous la courbe bleue de ce fragment de ciel étiré entre mes mains
Michèle Dujardin
in » Abadôn «
Brume
07/10/09
On recommence
les sentiers, le bruit creusé des roches sous les pas, les odeurs de bêtes et d’arbres
On recommence la pluie sur les visages versés de ciel
On recommence la brume fondant sur les corps lents, ces esquisses arpentant le
plateau
On disparaît
Isabelle Guigou
in » Le parfum des pierres aveugles «
A la rosée du rêve…
06/10/09
….
Déjà l’aube grandit et règne à l’orient
Où surgissent des feux qui brûlent doucement
Et elle fait trembler tous ces ors et ces gris,
L’impalpable réseau des toiles d’araignées.
…
James Joyce
in » Poèmes (Chamber Music, Pomes Penyach) «
D’après nature
04/10/09
Il est probable que Grünewald
a peint d’après nature
et de mémoire l’enténèbrement catastrophique
la dernière trace de la lumière tombant
de l’au-delà…
Winfried Georg Sebald
in » D’après nature, Poème élémentaire «
Séisme
03/10/09
Juste avant le grand tremblement de terre
tout le monde
a rêvé
Sugiura Keisuke
Traces
02/10/09
Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver.
René Char
in » Sur la poésie «
Pivoine
01/10/09
Le vent de l’été
Apporte dans ma soupe
Des pivoines blanches
Ryokan
(1758-1831)