Emporte-moi par la caresse

jusqu’à l’oreille du dattier.

Là je compterai tous tes os

là j’enlèverai ma tête

et m’emplirai le cou

de tout ton corps.

Là tremble la joue du soleil

où goutte à goutte gouttent

quatre colombes.


Louis-François Delisse

in  » Passe de l’os jaune « 

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Sous un arbre…

30/05/10

Ne m’enterrez pas sous une pierre,

enterrez-moi sous un arbre

entre ses racines, qu’elles m’

enfoncent encore la charogne

et qu’il m’élève les bras, la

tête, dans ses branches : je

volerai avec ses feuilles, je

tomberai avec ses fleurs,

avec ses fleurs j’expirerai.


Louis-François Delisse

in  » Tombeaux « 

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Quand les hirondelles se rassemblaient pour partir

sur les fils entre les poteaux électriques

un barbelé d’hirondelles

séparait le village du ciel


Et les hommes étaient

des prisonniers, condamnés

à l’hiver


A des fils télégraphiques

sans chants d’oiseaux


Au nid abandonné

dans leur poitrine


Quand les hirondelles se rassemblaient

et de la pointe  de leur queue et de leurs ailes

marquaient la frontière


Reiner Kunze

in  » Nuit des tilleuls « 

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…………
vos tempes comme l’étau serré où la lucidité palpite


vous avez demandé


pourquoi l’esprit pourquoi un corps


l’inanition le pantellement la dégradation la défécation


la volonté la nolonté


« une conscience un moi une âme une durée »


pourquoi cette vie


mentale intotale humiliante mesquine


et si vaste pourtant que s’y égare la raison


que s’y perdent la santé le sentiment la foi


pourquoi ?


……….

Henri Pichette

in  » Poèmes offerts « 

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L’énigme

23/05/10

Gloire au vent qui attise le bûcher des images ! Gloire à l’énigme insoumise :

elle renaîtra lumière originelle.


Jean-Clarence Lambert

in  » X-Alta « 

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Cette lumière est celle de l’esprit, froide et planétaire,


Et bleue. Les arbres de l’esprit sont noirs.


L’herbe murmure son humilité, dépose son fardeau de peine


Sur mes pieds comme si j’étais Dieu.


Une brume capiteuse s’est installée en ce lieu


Qu’une rangée de pierres tombales sépare de ma maison.


Je ne vois pas du tout où cela peut mener.


Sylvia Plath

in  » La lune et le cyprès  »

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Mi-route

21/05/10

Un bateau frémissant s’enfonce et gueule.


Au sommet d’un arbre claque un drapeau.


Une femme bien peignée, mais dont les bas tombent sur les souliers


Apparaît au coin d’une rue,


Exaltée, frémissante,


Protégeant de sa main une lampe surannée et qui fume.


Robert Desnos

in  » Domaine public « 


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Le chemin

20/05/10

Parmi les mots que tu écris


y en aura-t-il un seul


qui t’ouvrira le chemin


de ce que tu ne peux voir


Jean-Louis Giovannoni

in  » Ce Lieu que les pierres regardent  « 

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…………………

Mais un citron luit


lune sur la paume


en cette seconde précise, qui n’est passée ni à venir.



Toi qui n’as pas de fruit dans ta mémoire,


serre celui-ci,


cajole,


mords


ce cœur blond.



Multiplie le présent.


Marie-Claire Bancquart

in  » Terre énergumène  »

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Labyrinthe

18/05/10

La poésie se laisse prendre par surprise quand les autres recours sont épuisés.

Le grand silence intersidéral est un labyrinthe analogue à celui de l’oreille interne.

Où il fait bon s’attarder, le soir venu, quand s’éloigne le monde.


Jean-Clarence Lambert

in  » X-Alta « 

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L’amour est une ombre.


Tes pleurs, tes mensonges ne sauraient le retenir


Écoute : ce sont ses sabots : il s’est enfui comme un cheval.


Sylvia Plath

in  » Ariel « 

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La forêt aussi a son langage, elle parle

entre ciel et racines, et hurle quelquefois,

par grand vent, bouche ouverte, en pleine nuit.


Mais pourrait-on comprendre ses tragédies,

cette dentelle obscure du contre-jour,


Ces propos de fougères et de fourmis,

et parler d’un temps sans grammaire

ni alphabet

lorsque le temps affleure à la saignée

des branches, jusqu’à la pointe extrême

des feuilles, et l’exténuation du silence.


Lionel Ray

in  » Comme un château défait « 

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Le temps travaille trop, on est déjà dimanche

ce matin en ouvrant la fenêtre,

il neige en silence, les rues sont d’antan ;

de la ville, la rumeur est absente,

c’est la neige, ou la nuit en son cœur qui l’interrompt

— ou la mort, insistante à sonner l’heure

qui ponctue plus sonore les rêves.


Étienne Faure

in  » Vues prenables « 

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Rumeur

13/05/10

La rumeur

des arbres morts

porte

des fleurs

évanouies.


Jean-Marie Berthier

in  » Attente très belle de mon attente « 

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Clameurs

11/05/10

Le goéland, la sterne

frisant les vagues

jettent aux vents

leurs clameurs d’enfants d’outremonde,

tandis que le huard

sillant l’eau plane du lac

pousse jusqu’en votre âme son cri de lumière écorchée


Henri Pichette

in  » Poèmes offerts « 

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Une voix…

10/05/10

Dans son nid d’aventurière des comment donc et des n’est-ce pas, une voix, celle

de ton énigme intérieure…



Jean-Clarence Lambert

in  » X-Alta « 

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Le poème

08/05/10

Le poème

Est un oiseau

Qui a du mal à se poser


La pierre

est un oiseau

Qui a du mal à s’envoler.


Werner Lambersy

in  » Érosion du silence « 

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Mi-route

07/05/10

Il y a un moment précis dans le temps

Où l’homme atteint le milieu de sa vie,

Un fragment de seconde,

Une fugitive parcelle de temps plus rapide qu’un regard,

Plus rapide que le sommet des pâmoisons amoureuses,

Plus rapide que la lumière,

Et l’homme est sensible à ce moment.


Robert Desnos

in  » Domaine public « 

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le premier sens

05/05/10

Tu es incroyablement proche encore un instant,

tu es une illusion, une voix, un parfum presque.

Il manque seulement le toucher, le plus primitif de tous les sens,

mais celui précisément dont usa Dieu pour façonner l’argile,

par qui le ver sait qu’il existe, celui qui porte la douleur

quand on torture ou quand on aime, par qui tu me manques

fuyant loin de mon être…


Pentti Holappa

in  » N’aie pas peur « 

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Surgissement

04/05/10

De la cendre je surgis

Avec mes cheveux rouges

Et je dévore les hommes –


Dévore les hommes comme l’air.


Sylvia Plath

in  » Ariel « 

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Je parle…

02/05/10

Je parle du temps qui se tient là, depuis

toujours, comme un cercle de vieillards

inoffensifs et chuchotants.


Je parle de la nuit qui se perd à la recherche

de la nuit, et de rien, et de personne.


Je parle de la foule en toi qui se disperse

et se rassemble et qui t’invente

et qui t’oublie.


Lionel Ray

in  » Comme un château défait « 

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Insectes

01/05/10

Dans nos poches des insectes

virguliens


dans leurs bouches

bouts de poèmes

qui me touchent, me soulagent


Rappelle-moi les sept derniers mots

et tiens-toi bien droit


Israël Eliraz

in « Bientôt quelque chose va se passer »


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