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Meta
Roulis
28/03/07
…commeunroulisunmouvementenroulé demots comme une vague de langue ourlée puis son déferlement qui claque alors là oui la peur de voir venir tout autant que le muet le rien le blanc pur de l?écume ou mousse de mots comme produit vaisselle autant impossible à former poème alors rien que la peur de ne pas pouvoir se sortir entier des mots et de ce qui les a fait surgir ça oui comme s?il n?y avait pas de maitrise face à cette force lâchée poète ou pas habitué ou non à voir craquer ces digues de langue et savoir ou pas les colmater c?est à peu près ça comme un déluge sans sens dans lequel on est pris et se noie dans un fracas de syllabes que l?on ne guide plus mais il tourne un fouillis d?images en vrac une lame de fond de tête un tourbillon de vase où se mêlent clair et sombre réussites et ratages des années le tout d?une vie brassée d?un coup laissant à nu l?os dessous quand ça cesse et qu?on reste muet comme épuisé de rien mais là encore après à respirer…
Antoine Emaz
Extrait de "Os"
Expression
25/03/07
« Je crois que j?ai deviné quelque chose de l?âme du plus grand des hommes et peut-être que périssent tous ceux qui le devinent. »
Nietzsche
Dans l’écriture, la syntaxe, fondatrice de tout sens, est essentiellement la pesée du muscle – du méta-muscle, dirait Réquichot : c’est au moment où il pèse (fût-ce avec la plus grande légèreté ) que le peintre devient intelligent; sans ce poids qui avance (ce que l’on appelle "tracer" ), le trait pictural (ou graphique) reste bête (le trait bête est celui que l’on fait pour ressembler ou celui que l’on fait pour ne pas ressembler : par exemple, la ligne qu’on ondule pour qu’elle ne ressemble pas à une simple droite). Ce qui fait l’écriture, en définitive, ce n’est pas le signe (abstraction analytique), mais, bien plus paradoxalement, la cursivité du discontinu (ce qui est répété est forcément discontinu). Faites un rond : vous produisez un signe; mais translatez-le, votre main restant posée à même la surface réceptrice: vous engendrez une écriture: l’écriture, c’est la main qui pèse et avance ou traîne, toujours dans le même sens, la main qui laboure en somme (d’où la métaphore rurale qui désigne l’écriture boustrophédon d’après le va-et-vient des boeufs le long du champ).
Roland Barthes
in " Réquichot et son corps "
Le Sultan
24/03/07
« L?existence de chaque chose, c?est ton propre être,
Ce qui te voit le mieux, c?est ton propre ?il,
C?est ta propre parole qui gouverne cette matière,
Ton corps est un Trône, le Sultan est en toi. »
Riza Tevfik
Franc Maçon, ancien Grand Maître du Grand Orient de l?Empire Ottoman
Parousie
23/03/07
« Je suis mort minéral, et suis devenu plante
Je suis mort plante, et je me suis relevé animal,
Je suis mort animal, et suis devenu homme.
Pourquoi craindrais-je ? Quand j?ai été amoindri en mourant ?
Pourtant, je mourrai encore une fois, comme homme, pour planer
Avec les Anges bienheureux ; mais même après l?état d?ange
Il faudra que je passe au-delà. Tout périt, sauf Dieu.
Quand j?aurai sacrifié mon âme-ange,
Je deviendrai ce que nul esprit, jamais, n?a conçu.
Ô, laissez-moi ne pas exister ! Car la Non-existence prochaine :
« Nous retournerons en Lui ».
Roûmi
Plénitude
21/03/07
« L?état le plus élevé, c?est d?être effacé de l?effacement. »
Al-Ghazali
Visions
21/03/07
« Je suis Celui que j?aime, et Celui que j?aime est Moi.
Nous sommes deux esprits qui demeurent dans un corps,
Si vous me voyez, c?est Lui que vous verrez,
Et si c?est Lui que vous voyez, vous nous verrez tous les deux. »
Al- Hallaj
Hildegarde de Bingen transcrivant l’une de ses visions
Entre la colonne blanche, cachée par la bure du moine qui assistait Hildegarde lors de ses visions, et la colonne rouge, où semble se deviner la transparence d’un Upsilon, elle transcrit sur une tablette de cire une parole de feu qui surgit de son ciel.
Telle un Schin renversé dont l’une des extrémités ressemble à une main qui lui soutiendrait la tête, une main fermée, Yod ancien.
Mais quelles sont les lettres représentées par la tablette de cire et le repose-pieds ? Un Mem ? Un Schin émergeant du sol ?
Le regard se perd au-delà du sens apparent et la vision qui surgit est celle d’une cavale dont les yeux seraient la tête d’Hildegarde et celle du moine, et dont le mufle serait la tablette de cire.
Cavale ? N’en ai-je point trop dit ?
…Si vous me voyez, c?est Lui que vous verrez.
Aube
19/03/07
C’est presque l’invisible qui luit
au-dessus de la pente ailée ;
il reste un peu d’une claire nuit
à ce jour en argent mêlée.
Vois, la lumière ne pèse point
sur ces obéissants contours
et, là-bas, ces hameaux, d’être loin,
quelqu’un les console toujours.
Rainer Maria RILKE
in " Les quatrains valaisans "
Planètes
16/03/07
Un cercle planétaire est composé de six principales étoiles égales en grandeur, en vertu et en puissance, lesquelles reçoivent l’ordre d’action, de mouvement et d’opération, par l’étoile supérieure qui est au centre des six composant le cercle planétaire. Dans les intervalles de ces étoiles, il y a une infinité d’autres corps que nous appelons : signes ordinaires planétaires, nommés vulgairement : petites étoiles. Ces signes suivent, dans leur arrangement, le même ordre qui règne parmi les étoiles du cercle planétaire; c’est à dire qu’ils sont joints sept à sept. Chacun de ces signes a sept vertus adhérentes aux principales étoiles du cercle planétaire, et en outre, chacun de ces signes a encore en soi sept autres vertus, ce qui les rend susceptibles d’être multipliés par leur propre nombre de figures et de vertus qui est sept fois sept, dont le produit est 49=13=4.
C’est par ce nombre que vous apprendrez à connaître que les corps planétaires supérieurs, majeurs et inférieurs sont réellement constitués en vie spirituelle divine et en vie corporelle passive, ainsi que tous les corps permanents dans le cercle universel, le tout avec distinction. Les irraisonnables ont la vie et l’instinct passifs, et les raisonnables ont le même instinct, et en outre la vie spirituelle impassive.
Martinès de Pasqually
in " Traité de la réintégration des êtres"
Art poétique (extrait)
15/03/07
…Unir ce qui s’oppose
Rassembler sans répit.
Savoir qu’une main cause
Au centre de l’esprit,
Que nous lui devons l’être
Le gîte et le couvert
La forme des fenêtres
Et les mots de nos vers.
Être une artère étanche
Du silence au papier,
Capter la lippée franche
Du fer et des osiers.
Avancer sans lumière
Au long des corridors
Dans la ruelle amère
Où s’arme notre mort.
Donner son cœur, ses lèvres
A qui n’attendait rien.
Déraciner la fièvre
Remplacer l’eau du puits
Les oranges , la fève
Le pain qui n’est pas cuit.
Marcher tout son voyage
En mendiant son feu,
Renverser les barrages
Sans hargne, comme un jeu.
Délimiter la terre
Pour mesurer son nom.
Obtenir son pardon
De vivre; et puis se taire.
Luc Bérimont
in » Le Grand Viager «
MATTA 1959
Un soleil à qui sait réunir
Marges
12/03/07
Aligner des mots
sur le rebord de la vie
en guettant s’ils remonteront quelque secret
qui donnerait un sens précaire aux choses
comme on pêchait des vermicelles alphabétiques
dans des soupes sans appétance
avant de tracer des quatre dents de la fourchette
des routes dans la purée
qui ne menaient à rien
en essayant de se figurer le bonheur.
Christian Dorrière
Un air de pensée…
11/03/07
Monsieur,
On éprouve parfois, comment dirais-je, une sorte de pudeur illusoire et fondamentalement négative à prononcer votre nom ou tout simplement vos initiales.
Donnez-moi plutôt votre nombre, votre pénombre?
Mais quelles sont, au juste, vos qualités ?
L?homme doit arriver à voir l?air dans ce qu?il pense.
Ghérasim Luca
in " Levée d’écrou "
A-L-Z
08/03/07
Sur une feuille vide et lisse
Les lieux, les noms, tous les indices,
Même les dates disparaissent.
Mon âme est née, où donc est-ce ?
Toute maison m’est étrangère,
Pour moi tous les temples sont vides,
Tout m’est égal, me désespère,
Sauf le sorbier d’un sol aride…
Marina Tsvetaeva
Rhum des fougères
06/03/07
De sous les fougères et leurs belles fillettes ai-je la perspective du Brésil?
Ni bois pour construction, ni stères d’allumettes : des espèces de feuilles entassées par terre qu’un vieux rhum mouille..
En pousse, des tiges à pulsations brèves, des vierges prodiges sans tuteurs : une vaste saoulerie de palmes ayant perdu tout contrôle qui cachent deux tiers chacune du ciel.
Francis Ponge
in " Le parti pris des choses "
L’Ethiopienne
06/03/07
…Puisque reverdissent nos jambes pour la danse de la moisson
Je sais qu’elle viendra la Très Bonne Nouvelle
Au solstice de Juin, comme dans l’an de la défaite et dans l’an de l’espoir.
La précèdent de longs mirages de dromadaires, graves des essences de sa beauté.
La voilà l’Ethiopienne, fauve comme l’or mûr incorruptible comme l’or
Douce d’olive, bleu souriante de son visage fin souriante dans sa prestance
Vêtue de vert et de nuage. Parée du pentagramme.
Léopold Sédar Senghor
in " Ethiopiques "
Paris pendant la Guerre
04/03/07
Les bêtes qui descendent des faubourgs en feu,
Les oiseaux qui secouent leurs plumes meurtrières,
Les terribles ciels jaunes, les nuages tout nus
Ont, en toute saison, fêté cette statue.
Elle est belle, statue vivante de l?amour.
O neige de midi, soleil sur tous les ventres,
O flammes du sommeil sur un visage d?ange
Et sur toutes les nuits et sur tous les visages.
Silence. Le silence éclatant de ses rêves
Caresse l?horizon. Ses rêves sont les nôtres
Et les mains de désir qu?elle impose à son glaive
Enivrent d?ouragans le monde délivré.
Paul Eluard
in "Capitale de la Douleur"
Ombre
02/03/07
Je n?écris que pour mon ombre projetée par la lampe sur le mur ; il faut que je me fasse comprendre d?elle.
Sadegh Hedayat
S’échapper…
02/03/07
La vie n?a pas de vérité intrinsèque. Pas plus qu?elle n?a de vérité extrinsèque. Elle n?a pas de vérité, un point c?est tout.
Combien de fois le désir sensuel qui frémit dans nos nerfs tremblants n?est-il qu?une atroce soif de repos, de paix, d?oubli ?
S?échapper vers l?obscurité, vers l?eau qui coule à flots, vers des villes étrangères et lointaines, au long de grandes routes mystérieuses. S?échapper vers des cathédrales médiévales, vers des bibliothèques byzantines, vers des cloitres du Haut Moyen Âge. S?échapper vers n?importe quel royaume des elfes, un pays de vapeur et de brume où le soleil est moins puissant et la lune plus puissante que chez nous, un pays où les voix humaines parlent comme dans une transe, un pays où le rivage étouffe le murmure des flots…
John Cowper Powys