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Meta
Arbre
30/11/10
La déchirante beauté d’un arbre
qui meurt lequel 
retient encore un peu ses feuilles 
cette grâce distante que seul ce 
qu’on abandonne affecte de posséder 
ces couleurs implicites qu’ont les choses 
quand elles s’achèvent 
la vie qui est autour de lui dans le bois 
le chant des branches et l’horizon 
la vallée, 
le spectacle incroyable 
antique et nouveau d’un crépuscule. 
Mauro Fabi
in » Le Domaine des morts «
la lampe qui éclaire
28/11/10
Et ainsi quoi d’autre que de rester les bras pendants,
le cœur entassé et ce goût de poussière 
que fut fleur ou chemin – 
Le vol dépasse l’aile. 
Sans humilité, savoir que ce qui reste 
a été gagné à l’ombre par œuvre de silence ; 
que la branche dans la main, que la larme obscure 
sont héritage, l’homme et son histoire, 
la lampe qui éclaire. 
Julio Cortázar
in » Crépuscule d’automne «
gentianes
25/11/10
A gauche de la piste qui suit en ligne droite le fond de la combe se déploie,
versant ensoleillé sans trace ni ride aucune, une étendue lisse, lumineuse, nue.
Pur espace que jonchent par poignées, délicatement, des tiges de gentianes sèches,
courts traits droits ou obliques, parfois brisés, sortant de la neige, telles les barbes
d’une gravure effacée. On dirait, dans le silence sans pesanteur qui règne,
une broussaille, plutôt un égaillement de sons à peine audibles, parents,
presque égaux, soumis à aucun ordre, qu’on tenterait vainement de rassembler,
résonnant toutefois comme la promesse d’une musique future faite de
tintements, toute proche quoique affaiblie par la distance.
Pierre Chappuis
in » La Rumeur de toutes choses «
Jusqu’au bout…
24/11/10
Jusqu’au bout, dénouer, même avec des mains nouées.
Philippe Jaccottet
in » Ce Peu de bruits «
La voûte du soir
23/11/10
Dans la voûte du soir chaque oiseau est un point du souvenir.
Je m’étonne quelquefois que la ferveur du temps 
revienne, sans corps revienne, déjà sans but revienne ; 
que la beauté, si brève dans son amour violent 
nous réserve un écho lorsque la nuit descend. 
Julio Cortázar
in » Crépuscule d’automne «
Ciel fermé
20/11/10
Ciel couleur de fumées basses, de cendres qui auraient tout oublié du feu qu’elles furent.
Ciel qui efface le souvenir des saisons plus heureuses. Ciel fermé, porte murée.
Tout ce qui se ternit, ne renvoyant plus la lumière.
Philippe Jaccottet
in » Ce Peu de bruits «
Ma tête est un arbre
18/11/10
Ma tête
est un arbre 
toutes mes paroles 
sont les feuilles 
que je caresse 
et plus je les caresse 
plus elles te parlent 
Henri Meschonnic
in » Demain dessus demain dessous »
Le paon mort
16/11/10
un paon mort en rêve
la lune éclaire son corps
des cactus envahissent  
la chambre sur le toit
vieux oiseaux desséchés  
empalés sur piquants
dans leur gorge gémissent  
des vents qui appellent
le paon mort se dresse  
corps luisant de lucioles
lune pendue à la chaîne  
sur une horloge noire
chavire les arbres et  
la maison se décompose
un paon mort en rêve  
ses yeux s’ouvrent clairs 
Joy Goswami
in » Suryo pora-cha «
Granum Sinapis
14/11/10
Deviens tel un enfant,
rends-toi sourd et aveugle !
Tout ton être devenir néant,
dépasse tout être et tout néant !
Laisse le lieu, laisse le temps,
et les images également !
Si tu vas par aucune voie
sur le sentier étroit,
tu parviendras jusqu’à
l’empreinte du désert.
MAITRE ECKHART
in » Le grain de sénevé «
Janus
12/11/10
un visage à la nuque
et tu vois ce qui est
moins rare qu’un ange
Bernard Noël
in » La Moitié du geste «
Guerres
10/11/10
les guerres défilent vers le passé
empilant tertre sur tertre
qui pointent dans le gel  
derrière eux les petites maisons  
arborent leurs lampes brillantes
pour les êtres qu’elles ont perdus 
Joy Goswami
in » Suryo pora-cha «
J’entends des cris
09/11/10
j’entends des cris
ils viennent du bout du monde 
ils tournent comme des enfants 
autour de moi 
chaque cri est un visage 
je me vois en eux 
je me multiplie en eux 
et leurs cris deviennent 
mon visage 
je ne me reconnais plus 
mais plus je les entends 
plus je deviens ce que je suis 
Henri Meschonnic
in » Demain dessus demain dessous «
Nuit
05/11/10
……..
S’il existe une consolation
elle se trouve dans l’espace 
dans la couleur de l’air 
Idée parfaite de la liaison
hors le temps, dans l’étendue 
inconcevable d’un champ de particules 
Dans la durée
impalpable d’une 
mémoire incertaine 
Paul Louis Rossi
in » Visage des nuits «
Les cendreux
03/11/10
ce sont eux les cendreux, les éteints
couve la braise dans leur bois 
semi-carbonisés enterrés sous les couches de vase
ils fuient depuis des décennies 
chaque seconde est centuplée par le passage
c’est mon travail aujourd’hui de sonder leurs lits
les couvrir tendrement 
dans des draps de boue 
ce sont nos mères nos pères. je dois trouver leurs os
creuser cent trous tombes tranchées, il faut 
fouiller des années de chagrin colère cendre et sang
Joy Goswami
in » Suryo pora-cha «
Précipice
02/11/10
Nul ne peut expliquer pourquoi
le dernier arbre au bord du précipice 
a cette étrange forme double 
qui semble vouloir retenir quelqu’un 
de tomber dans la pente invisible 
or il n’y a personne 
absolument personne 
alentour ni à l’horizon 
aucun poids non plus pour jouer 
le rôle de la chute 
c’est dans le même silence 
au zénith à midi ou la nuit 
échevelé de tremblantes étoiles 
que l’arbre est là et qu’il paraît veiller 
sur quelqu’un qui ne viendra pas 
à qui peut-être on a dit : « prenez garde ! 
attendant depuis trop longtemps 
cet arbre mort ne saurait plus 
empêcher son seul fruit de tomber 
François Montmaneix
in « Peintures noires »
L’âme dort
01/11/10
L’âme dort
les organes internes sont 
en bonne santé 
les cellules brûlent 
avec une ardeur soumise 
invisible est le paisible 
ronronnant enfer 
le suave fléau 
d’âme rate 
cœur boyaux. 
Bartolo Cattafi















