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Meta
mémoire
31/10/07
Toute pierre détient dans son grain
La mémoire pulvérisée d’une source
Elaine Audet
in " L’essence des jours "
errances
30/10/07
Qui je fus est extérieur à moi. Si je me souviens,
Je vois; et voir, c’est être un autre. Mon passé,
Je ne m’en ressouviens que par vision.
Cela même que j’ai senti m’est transparent.
L’âme ancienne est d’un autre; et ce que je me sens
Est arrivé aujourd’hui au relais.
Qui saurait connaître, entre tant d’errances
Dans les façons de se sentir, la forme exacte
Qu’il a tel qu’en lui-même ?
Fernando Pessoa
in " Poèmes Païens "
Androgyne
29/10/07
« Je rêve d?un monde androgyne, chacun son sexe, bien entendu, je parle de l?androgynie de l?esprit et des c?urs, chacun en l?autre se reconnaîtrait, l?étranger deviendrait familier, comme il arrive quand une mère porte son enfant, en elle il y a l?Autre, mais pour elle, c?est le soi. »
Madeleine Gagnon
, in " Les femmes et la Guerre ".
Parties de l’être
28/10/07
Au cours de la sâdhanâ, il arrive que l’on se trouve dans un état où l’on perçoit en soi, semble-t-il, deux êtres indépendants : l’un, concentré sur la vie intérieure, calme, pur, vivant dans l’expérience et la vision de la vérité divine, ou identifié à elle, l’autre occupé de détails de la vie extérieure. Plus tard, une unité fondée sur le Divin s’établit entre les deux : ce monde au-delà et le monde extérieur ne font plus qu’un.
Sri Aurobindo
in " Lettres Bengalies "
Horizon
27/10/07
Le ciel descend, il vient, le voilà terre ; quand donc la terre s?élèvera-t-elle, quand deviendra-t-elle ciel ?
Angelus Silesius
in " Le Voyageur Chérubinique "
d’après un tableau de Macha Chmakoff
Germination
26/10/07
Les milliers de mots
qui mûrissent en silence
attestent
que le silence n’est pas vide.
Alain Boudet
in " Bribes du sud "
Intervalle
25/10/07
…Ce n’est pas le but qui compte ni la source
L’intervalle
Seul fonde l’intervalle seul
Délaisse l’initiale et la finale
Va déborde tout ce qui est
A l’une et l’autre bornes
Excède l’intervalle même
Ni au-delà ni entre ni sur en aucun
Aucun lieu ne se pourra jamais dessiner
L’espace vide où plonge le regard
Sous la paupière de chair
L’aveuglement voulu vacant.
Benoit Conort
in " Main de Nuit "
Au poète
25/10/07
Le voici sur son île
avec ses paroles
comme devant
une barque en morceaux…
Jacques Goorma
in " A "
Vertige
23/10/07
Les objets se sont endormis, tu parles
dans leur sommeil, ils tombent
sans retour dans la parole.
Tu écoutes en eux d?obscures clameurs,
des confidences, des énigmes, des colères.
Avec les mots commence le monde
tu es dans le vertige immobile des choses
fixant l?horizon indécis du Temps.
Lionel Ray
in " Comme un château défait "
L’enfant, l’oiseau
22/10/07
Un enfant assis sur les ruines
ne pleure plus.
Il tient l’oiseau tué par balle
perdue.
Au ciel, il y avait bien plus de balles
que d’oiseaux.
Yves Heurté
in " Dans la gueule d’ombres "
L’aveugle
20/10/07
- Est-ce que vraiment, disait-elle, la terre est aussi belle que le racontent les oiseaux ? Pourquoi ne le dit-on pas davantage ? Pourquoi, vous, ne me le dîtes-vous pas ? Est-ce par crainte de me peiner en songeant que je ne puis la voir ? Vous auriez tort. J’écoute si bien les oiseaux; je crois que je comprends tout ce qu’ils disent.
- Ceux qui peuvent y voir ne les entendent pas si bien que toi, ma Gertrude, lui dis-je en espérant la consoler.
- Pourquoi les autres animaux ne chantent-ils pas ? reprit-elle.
Parfois ses questions me surprenaient et je demeurais un instant perplexe, car elle me forçait de réfléchir à ce que jusqu’alors j’avais accepté sans m’en étonner. C’est ainsi que je considérai, pour la première fois, que, plus l’animal est attaché de près à la terre et plus il est pesant, plus il est triste. C’est ce que je tâchai de lui faire comprendre; et je lui parlai de l’écureuil et de ses jeux.
Elle me demanda alors si les oiseaux étaient les seuls animaux qui volaient.
- Il y a aussi les papillons, lui dis-je.
- Est-ce qu’ils chantent ?
- Ils ont une autre façon de raconter leur joie,repris-je. Elle est inscrite en couleurs sur leurs ailes… Et je lui décrivis la bigarrure des papillons.
André Gide
in " La symphonie pastorale "
lambeaux d’éternité
19/10/07
… Dire comment ça fuit le monde. Sous quelles poussées, ça bascule. Toujours du même côté.
Larges plages de sable comme ruines de montagne. Larges bandes blanches comme ruines d?un ciel nuageux et sans vent. Eternité chue en lambeaux déchirés. Et la ravageuse aligne son mouvement interminable depuis le fond de rien. Fil jamais rompu du loin qui s?en vient et se retient, derrière les vagues qui le portent, le défont, en gardent les franges d?écume où le soleil se prend.
Alain Freixe
in " Derniers restes "
Ils pensent…
18/10/07
Ils pensent :
nous ne disparaissons pas
nous continuons par notre absence
nous sommes passés dans la complication des autres
nous ne quittons notre monde que pour entrer dans le leur
nos vies leur mangent le ventre
nous devenons de la chair
ils vivent par nous
Ludovic Degroote
in " Pensées des morts "
Demain
17/10/07
…C?est l’heure où les destinées
Se mêlent aux étoiles filantes
Et s’épuisent toutes les forces vitales,
Confondant dans le sang et la cendre
Les héros et les martyrs.
Porteurs de laves et de moissons,
Nous irons dans les marais et les forêts, les mers
Et les volcans, apporter les offrandes et les chants.
Nous suivrons les chuchotements des ténèbres
Et les gémissements des ombres
Jusqu’où la racine terrestre s’accouple
Avec les corps célestes
Dans l’écho des mystères lointains.
Nous irons au-delà des Dieux,
Au-delà des chimères, ranimer les esprits
De tous nos morts déracinés.
Nous irons, implacables et dévoués,
Brandissant la foudre comme une étincelle
Dans la nuit de nos souffrances aigües
Apporter la controverse et les contredits.
Nous irons, sous la pression des vents de l’histoire,
Libérer toutes les consciences
Trop longtemps assujetties.
Les racines de l?arbre à palabres
Finiront par absorber les pluies
En même temps que nos espoirs
Mêlés à l’alchimie des passions.
Kama Sywor Kamanda
in » Le Songe des origines «
Quotidienneté
16/10/07
Un monde qui ne s’indigne plus de rien est un monde que la dignité n’intéresse plus.
Bertrand Vergely
Enfant de Tananarive récupérant des déchets
Cendres
15/10/07
Ferme tes yeux;
car, sinon,
ton visage,
calciné comme la lave du volcan,
tombera en cendres
sur le creux de ma main.
Lautréamont
in " Les chants de Maldoror " – Chant troisième -
(dés)agrégation
14/10/07
"Les Grecs ne se représentent pas correctement la naissance et la mort : rien ne se crée, rien ne se perd, mais tout se mélange et se dissocie à partir de ce qui est. Ainsi appellerait-on correctement agrégation la naissance et désagrégation la mort."
Anaxagore
in " Physique"- Livre premier.
Changer
12/10/07
Vous devez être le changement que vous souhaitez voir dans le monde.
Gandhi
Coeur qui bat…
11/10/07
Quand la perdrix est touchée
elle ne crie pas
Son corps devient souche et fougère
pour sauver son coeur
qui bat encore…
Françoise Bujold
Silence
10/10/07
Laisser échapper le mot
le regarder glisser sous la pluie
Il ramène la foudre
ou juste un peu de silence.
Anne Marielle Wilwerth
in " L’île tutoyée "
Tourbillon
09/10/07
De temps en temps, la réalité se déplie devant toi, va n’importe où, dans toutes les directions, jusqu’au bout des gris et des rouges appuyés les uns contre les autres, petites nostalgies de la langue, en carrés, en rectangles, qui tournoient, portées par un souffle dont l’ocre, à l’improviste, rapproche la terre et les anges; dissonante, la réalité, jusqu’à la périphérie de la confidence ou du vide pendant que la nuit monte très haut. Il faudra sans doute que, patiemment, tu continues à regarder "passer le ciel".
Denise Desautels
in " Tout ce bleu "
Comme une âme…
07/10/07
« Isolée une grande demeure ici rigide de silence
de symétrie, d’ordre, d’intolérance.
Mais d’elle une fumée s’échappe, légère, vive, qui ne sera pas rattrapée. »
Henri Michaux
in " A distance "
L’homme-Soleil
06/10/07
Je dois moi-même être soleil, je dois avec mes rayons peindre la mer sans couleur de toute la divinité.
Angelus Silesius
in " Le Voyageur Chérubinique"
Le suspens
05/10/07
Est sublime ce qui retombe
moins vite que nous, les pesants
Sublime la chose, l?être,
qui retient un instant sa chute
Le dégravir le ralenti le frein du périr
l?escalier dans le ciel
la fontaine romaine
le feu d?artifice
Le thrène populaire…
Michel Deguy
New York
04/10/07
"Ca s’étire : les longues jambes jusqu’à l’océan, les bras vers le ciel. Un corps, une ville, une étrange composition totalement imaginée par l’homme blanc. Le peau-rouge lui vendit pour vingt-cinq dollars cette boue, ces collines, ce fleuve. Etrange transaction si l’on sait que pour un indien la terre ne nous appartient pas. Seulement prêtée le temps d’une vie et ainsi de génération en génération. L’homme noir, ce fut une autre histoire. Le vent se glisse entre les tours, avec fracas. Il raconte : New-York is black, New-York is red, New-York is yellow."
Jeanine Baude
in " Le Chant de Manhattan "
Noli me tangere
03/10/07
Mont sacré où bruissent chaque nuit
Les murmures des dieux
Souffles humides étranges
Des âmes frémissantes
Ne me retenez pas
Je viens à vous en mesurant mes pas
Offrande de ma chair en paiement de ma vie
Pour faire ensemble Connaissance
Pour nous apprivoiser les uns aux autres
Ne me retenez pas anges de l’invisible
Prenez un peu de ma force
Et donnez- la à ceux qui n’en n’ont pas
Donnez-leur la beauté
Et le don que vous m’avez donné
D’être parcelle de lumière
Ne me retenez pas
Je reviendrai demain?