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Reflet
31/01/07
L’écrit n’est pas un miroir. Ecrire, c’est affronter un visage inconnu.
Edmond Jabès
( in " Le petit livre de la subversion hors de soupçon " )
Le mot
30/01/07
…Cette ruine à présent où la lune marche seule
Éclairant l?araignée en sa toile et la rose
J?y fus auparavant, j?aimai chaque pierre sombre ;
S?il y en eut aucune, des ombres je fus l?une.
L’oreille comme à une conque, ce jour-là, je perçus
Dans l?invisible tout massivement délettré,
Un mot unique et vrai mais non d?éternité,
Arraché aux étranges mutations de l?âme …
Malcolm Lowry
Retour
28/01/07
Retour à tout ou retour à rien
Entre rien et rien
une palpitation
incandescente
Une fraction de lumière
s’échappe
Dire jusqu’au bout quelque chose qui s’échappe, insaisissable…
Jean-Marie Gibbal
in "Tambours d’eau"
Redondance
24/01/07
Prenons une mosaïque byzantine. Voilà un type de communication classiquement redondante, qui se prête tout particulièrement à une analyse en termes d’information. Chaque petit cube de la mosaïque peut être considéré comme une unité d’information, un "bit"; la totalité de l’information est donnée par la somme de ces unités.
Or les rapports qui s’établissent entre les divers éléments d’une mosaïque traditionnelle (disons: le "Cortège de l’impératrice Théodora", à Saint-Vital de Ravenne) ne sont nullement le fait du hasard. Ils sont réglés par des lois de probabilité précises. Il existe, en premier lieu, une convention figurative, en vertu de laquelle l’oeuvre doit reproduire le corps humain et la nature. Cette convention implicite, basée sur nos schèmes perceptifs, entraîne l’oeil à réunir les cubes de mosaïque suivant le contour des corps; les limites des corps sont d’ailleurs caractérisées par leur unité chromatique. Les cubes ne se bornent pas à "suggérer" la présence d’un corps: par leur distribution hautement redondante, par une série de répétitions en chaînes, ils "insistent" sur les contours sans que subsiste aucune possibilité d’équivoque. Si un signal noir représente la pupille, une série d’autres signaux convenablement disposés réitère le message en indiquant les sourcils et les paupières; il est désormais permis d’identifier l’oeil sans ambiguïté. Ajoutons encore la représentation, symétrique, de "deux" yeux: autre élément de redondance. Car, après tout, un peintre moderne se contente parfois d’un oeil pour suggérer – avec succès – un visage vu de face.
Dans notre mosaïque les yeux vont toujours par deux, parce que certaines conventions figuratives y sont suivies à la lettre: conventions qui constituent, en termes d’information, des lois de probabilité à l’intérieur du système donné. Tout cela nous place devant un message figuratif chargé d’une signification univoque, et d’un taux d’information limité.
Umberto Eco
in "L’Oeuvre Ouverte"
Adam et Eve
21/01/07
"A tous ceux que démange l’envie de dire que ce langage est sans pensée, je conseille la visite dangereuse du jardin zoologique."
Picabia
Sens
19/01/07
…Donne du sens à ta parole,
donne-lui de l’ombre…
Paul Celan
Le puits
18/01/07
Etre.
Et rien de plus.
Jusqu’à ce que se forme un puits en-dessous.
Ne pas être.
Et rien de plus.
Jusqu’à ce que se forme un puits au-dessus.
Ensuite,
entre ces deux puits,
le vent s’arrêtera un instant.
Roberto Juarroz
Mains
18/01/07
… Nous sommes jaloux de nos mains lorsqu?elles écrivent
Jaloux de nos mains,
Car elles trahissent nos désirs…
Akl Awit
Poète libanais
Désert
17/01/07
Le désert, c’est le vide avec sa poussière. Au coeur de cet univers pulvérisé, dans son absence intolérable, seul le vide conserve sa présence ; non plus comme vide, mais comme respiration du ciel et du sable.
Edmond Jabès
ZAOUM
16/01/07
"La patrie de la création, c’est le futur. C’est de là que soufflent les vents des dieux du verbe".
Vélimir Khlebnikov
in " Zanguezi & autres poèmes "
Faim
14/01/07
Si j’ai du goût, ce n’est guère
Que pour la terre et les pierres.
Je déjeune toujours d’air,
De roc, de charbons, de fer.
Mes faims tournez, paissez, faims,
Le pré des sons.
Attirez le gai venin
Des liserons.
Mangez les cailloux qu’on brise,
Les vieilles pierres d’églises;
Les galets des vieux déluges,
Pains semés dans les vallées grises.
Arthur Rimbaud
Le rêve
13/01/07
Voici ce dont je voudrais que vous vous souveniez lorsque mon souvenir sera évoqué:
Ce qui paraît en vous le plus faible et le plus désemparé est le plus fort et le plus déterminé,
N’est-ce pas votre souffle qui a dressé et fortifié votre ossature ?
Et n’est-ce pas un rêve qu’aucun de vous ne se rappelle avoir rêvé qui a bâti votre ville et tout ce qu’elle contient ?
Si vous pouviez voir les marées de ce souffle, vous ne verriez plus rien d’autre.
Et si vous pouviez entendre le murmure de ce rêve, vous n’entendriez plus d’autre son.
Mais vous ne voyez ni n’entendez, et il est bien qu’il en soit ainsi.
Le voile qui obscurcit vos yeux sera levé par les mains qui l’ont tissé,
L’argile qui emplit vos oreilles sera percée par les doigts qui l’ont pétrie.
Et vous verrez,
Et vous entendrez.
Vous ne regretterez pas toutefois d’avoir connu la cécité, ni d’avoir été sourds.
Car en ce jour vous prendrez connaissance des desseins cachés derrière toute chose,
Et vous bénirez les ténèbres comme vous béniriez la lumière.
Khalil Gibran
in "Le Prophète"
Lumière
12/01/07
Lumière qui vas toujours
devant, je te prendrai
par la main, ce sera soudain
plus simple, les choses
et les gens, les mots qui durcissaient
sous la langue, tout
sera transparent pour nous, lumière
qui n?a pas de lieu, voilà que tu t?arrêtes
et que mon mal
s?arrête aussi et que tu m?attends.
Claude Esteban
Je sais leur Nom
09/01/07
Salut, dieu grand, Seigneur de Vérité et de Justice,
Maître puissant ! Voici que j’arrive devant toi !
Laisse-moi donc contempler ta rayonnante beauté !
Je sais ton Nom magique et ceux de quarante deux divinités
Qui dans la vaste Salle de Vérité-Justice t’entourent
Le jour où l’on fait le compte des péchés devant Osiris;
Le sang des pécheurs leur sert de nourriture.
Ton Nom est :" Le-Seigneur-de-l’Ordre-de-l’Univers-
Dont-les-deux-Yeux-sont-les-deux-déesses-soeurs".
Voici que j’apporte dans mon Coeur la Vérité et la Justice,
Car j’en ai arraché tout le Mal…
Sortie vers la Lumière du Jour .Livre des Morts égyptien
( in "La Confession Négative I" )
Les gardiens du seuil
07/01/07
Pour amener le mort à la vue pénétrante, on l’appelle par son nom disant:
" Noble fils, écoute sans distraction…
…………………………………………………………………………..
Noble fils, la lumière aux quatre couleurs des quatre éléments sublimés se lève pour toi…
…………………………………………………………………………..
Ô noble fils, autour des divinités Père-Mère des cinq familles t’apparaissent maintenant les terrifiants gardiens du seuil…
…………………………………………………………………………..
Ces quarante deux déités qui sont la manifestation du Corps de Jouissance des Bouddhas surgissent de ton coeur comme l’expression de ton esprit à l’état pur. C’est pourquoi, reconnais-les.
Ô noble fils, les royaumes célestes n’ont pas d’existence localisée mais ne sont finalement que les divisions cardinales et le centre de ton coeur d’où ils sortent pour t’apparaître. Les corps de ces déités ne proviennent pas non plus d’un autre lieu. Ils sont de toute éternité le déploiement des potentialités de ta propre connaissance. C’est pourquoi reconnais-les donc pour ce qu’ils sont."
Bardo-Thödol
in " Instruction pour la vue pénétrante pendant le second état intermédiaire ".
A Gala
06/01/07
Viens, monte. Bientôt les plumes les plus légères, scaphandrier de l’air, te tiendront par le cou.
La terre ne porte que le nécessaire et tes oiseaux de belle espèce, sourire. Aux lieux de ta tristesse, comme une ombre derrière l’amour, le paysage couvre tout.
Viens vite, cours. Et ton corps va plus vite que tes pensées, mais rien, entends-tu? rien, ne peut te dépasser.
Paul Eluard
in "Les Nécessités de la vie"
Le combat avec l’ange
04/01/07
…Viens danser contre moi. Je veux te sentir humer te toucher ma belle mémoire.
Le grand vent claquait les portes là-haut dans ma tête. Refusant la raison. Nager dans les eaux infestées. Nu. Vouloir le combat.
Serviteur d’une reine. Me noyer avec sa traîne. Renaître avec le sourire d’un ange. La blonde. Oasis. Elle m’aime. Comme un diamant. Je suis derviche. Affamé. Depuis toujours. Ne jamais croire être aimé. Foutu biberon.
Ma femme est une jeune femme. La vérité ne vieillit pas.
Cette femme-là mérite une symphonie. Elle en veut pas.
Je veux chanter la vie. Partir sur les routes. Aller à la rencontre de la différence. Afin de grandir une fois pour toutes. N’avoir plus honte d’avoir oublié. Lointaine lumière de solitude.
Loin des écrans de télévision. Quitter sa peau d’orgueilleux. Être fier. Debout. Parler aux âmes. Tenir conseil. Tendre la main. Essayer de comprendre.
Laisse le balancier de la pirogue faire le boulot. La douleur finit par tuer l’amer. Elle laisse l’humain comme une épure. Débarrassé. Lavé des corruptions intimes.
Dans le fond des bars. Faut se tenir chaud. Mon frère.
Richard Bohringer
in "L’ultime conviction du désir"
Pierre de foudre
01/01/07
Perceval, si les hommes se retournaient seulement une bonne fois, ils verraient se dresser derrière eux autant de Sodomes et de Gomorrhes levées de chacun de leurs pas et capables de les changer en statues de sel. C?est là ce que Montsalvage contemple, et c?est pourquoi tu trouves qu?il y fait nuit en plein jour. Tu as vu dans tes voyages de ces rochers qui gardent les pistes de bêtes fabuleuses qu?on ne voit plus nulle part. Ils étaient boue pour recevoir l?empreinte ? ils se sont faits pierre pour la garder? Perceval ! quelque chose a passé ici il y a longtemps, dont Montsalvage a gardé l?empreinte, et rien n?a pu l?effacer, car Montsalvage est un lieu clos, car le temps et la vie n?y trouvent plus de prise, car Montsalvage pétrifie ? et c?est ce qui fait de moi pour les passants une pierre de foudre au bord de la route, un fantôme en plein soleil, une tête de Méduse qui te fascine et que tu n?oublieras plus jamais de regarder, Perceval, parce que tu m’as vu, parce que ce que j?ai fait tu pourrais le faire, et tu l?as désiré dans ton c?ur, et que tu sais maintenant que je te ressemble.
Julien Gracq
in "Le Roi Pêcheur"