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Tentation
31/05/08
en dépit des oiseaux
je me surprends
à remuer des arbres dans la nuit
je déplace des forêts
j’échange des feuillages
il me pousse soudain
des branches bleues
et des fleurs hors de la tête
je m’éveille une pomme aux lèvres
l’aube a tenté sa chance
je parle et dieu sourit
Anne Berger
in " La loi blanche "
Voici les mots
30/05/08
Voici les mots
L’âme et le sang
Rien n’arrache le nom
Ce rouge essentiel
Où brûle
par syllabes
la vie
Qu’il soit lu
Janine Mitaud
in " Danger "
Présent
29/05/08
Ecoute
J’atteins de nouveau l’instant nul où l’avant et l’après s’anéantissent,
Foudroyés
Des grains de mimosas m’éclaboussent dans l’ombre
Je n’ai rien à t’apprendre
Je ne dure pas
Je ne perpétue que le défi de chaque seconde
Ne dis rien
Le présent est ce plaisir absolu de n’avoir pas de lendemain
Précédé de rien
Suivi de rien
Total
Colette Gibelin
in " Le Paroxysme seul "
Elle
28/05/08
Tu as les yeux ouverts. Lignes crispées de l’iris effilé, brillant reflet sur le noir de pupille, et les débris de rêve en lisière de larme.
Acérée, rayon d’eau crépitante au roc brisé des rives, danse heurtée dans l’obscur de tes nerfs.
Brûlée, au creux de la cellule, au profond alvéole du fer que ronge la lumière, épars de chaleur brune.
L’ombre malaise du geste sur ta peau, surface de lueur au recels de brumage. Ecume
François Lajuzan
in " Bruissement éployé de pétale " – 1982
Le baiser
27/05/08
Le baiser ne prendra plus la nuit ses allées cavalières: il s’en retournera sans bruit au silence des lèvres – le mourir, la ténèbre saisis contre l’absence.
Vera Feyder
in " Passionnaire "
Nuit rouge
26/05/08
Un jour de cratère en corolle
la mort s’ouvrira la fleur préférée du soleil
tu croiras vivre une vie plus vive
quand tes mains paumes renversées prendront les fruits de l’air
tout sera heureux sur ton visage
la musique s’envolera le sable mouvant la lumière
comme jamais
et les dernières paroles
le dernier mot de tendresse
enveloppant d’un frémissement qui ne cessera plus celui
qui lentement se pétrifie
s’éloigne à reculons vers la falaise immobile
ce sera tout ensemble la mer et le plus haut sommet
la poésie prendra l’horizon
d’un seul coup de filet
comme les carrelets balancés sur les rivières du Vietnam
terre pacifiée
mais la nuit est rouge et tu ne peux pas mourir
Françoise Han
in " L’Espace ouvert "
Attente
25/05/08
On enferme les fous dans un jardin de planches
On pique les chiens ivres
Asile de vieillards il reste pour mourir
Une chaise une tasse de tilleul sur la table
Et ce juste recul qui donne au temps vécu
Sa profondeur étrange aux odeurs leur saveur
Inexplicable et chaude
Une anguille se glisse dans les herbes du couchant
L’été fulgure entre les pierres
L’horizon se couvre de colombes occultes.
Christian Bachelin
L’avertisseur
24/05/08
Tout homme digne de ce nom
A dans le coeur un Serpent jaune,
Installé comme sur un trône,
Qui, s’il dit : "Je veux ! " répond : " Non ! "
Plonge tes yeux dans les yeux fixes
Des Satyresses ou des Nixes,
La Dent dit : " Pense à ton devoir ! ",
Fais des enfants, plante des arbres,
Polis des vers, sculpte des marbres,
La dent dit : " Vivras-tu ce soir ? ",
Quoi qu’il ébauche ou qu’il espère,
L’homme ne vit pas un moment
Sans subir l’avertissement
De l’insupportable Vipère.
Charles Baudelaire
in " Les Fleurs du Mal "
Marine
23/05/08
Les chars d’argent et de cuivre -
Les proues d’acier et d’argent -
Battent l’écume, -
Soulèvent les souches des ronces.
Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux,
Filent circulairement vers l’est,
Vers les piliers de la forêt,-
Vers les fûts de la jetée,
Dont l’angle est heurté par des tourbillons de lumière.
Arthur Rimbaud
Ombre et abîme
22/05/08
L’ombre et l’abîme ont un mystère
Que nul mortel ne pénétra;
C’est Dieu qui leur dit de se taire,
Jusqu’au jour où tout parlera.
Victor Hugo
Langueur
21/05/08
Atroces fleurs qu’on appellerait c?urs et s?urs, damas damnant de langueur…
Arthur Rimbaud
in "Métroplolitain "
Apparition
20/05/08
La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l’archet au doigt, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.
Mallarmé
Tableau de Dante Gabriel Rossetti
Tristesse aux flots de pierre.
19/05/08
Tristesse aux flots de pierre.
Des lames poignardent des lames
Des vitres cassent des vitres
Des lampes éteignent des lampes
Tant de liens brisés.
La flèche et la blessure
L’oeil et la lumière
L’ascension et la tête.
Invisible dans le silence.
Paul Eluard
in " Seconde Nature "
Spectre de poisson soluble
18/05/08
" Le poème redevient soluble dans la poésie, son orient fragile et changeant nous parle sans cesse d’une eau-mère, d’un plasma poétique dont la pulsation l’irrigue et auquel continue de l’unir une vivante consanguinité. Le diamant mallarméen cède la place à la perle des mers. "
Julien Gracq
in " Préférences " – A propos du "Poisson soluble" d’André Breton
Gazelles
17/05/08
Les gazelles ont caressé leur mémoire
Il en sort tout un équipage
avec de grandes dames sans yeux
un beau visage découvert
une voiture dont les oreilles écoutent écoutent et meurent d’ennui
L’ennui cultivé en des serres inestimables
se développe en capitaine de forbans
J’en suis.
Benjamin Péret
Portrait d’André Breton in " Le Grand Jeu " – 1928
Epitaphe
16/05/08
Vous tous qui haïssez que la déesse change
Que sur la terre Dieu groupe autrement ses anges
Vieux coqs inattentifs au silence de l’?uf,
Sachez que pour Cocteau rien n’était assez neuf.
Il aimait le soleil parce qu’il sera terre,
Sa muse fut une onde, une électricité;
Des poètes pareils n’ont pas droit de cité,
Pourtant Dieu les oblige à ne jamais se taire,
Et semble avoir besoin de leur complicité.
Jean Cocteau
in " Faire-part "
Le bel oiseau…
15/05/08
" Les bancs des boulevards extérieurs s’infléchissent avec le temps sous l’étreinte des lianes qui s’étoilent tout bas de beaux yeux et de lèvres. Alors qu’ils nous paraissent libres continuent autour d’eux à voleter et fondre les unes sur les autres ces fleurs ardentes. Elles sont pour nous traduire en termes concrets l’adage des mythographes qui veut que l’attraction universelle soit une qualité de l’espace et l’attraction charnelle la fille de cette qualité mais oublie par trop de spécifier que c’est ici à la fille, pour le bal, de parer la mère. Il suffit d’un souffle pour libérer ces myriades d’aigrettes porteuses d’akènes. Entre leur essor et leur retombée selon la courbe sans fin du désir s’inscrivent en harmonie tous les signes qu’englobe la partition céleste."
André Breton
Illustration de la Constellation N° 20 de Juan Miro
Constellation N° 20: Le bel oiseau déchiffrant l’inconnu au couple d’amoureux
Prière masaï…
14/05/08
Nuages des montagnes couvertes de neige, arrachez
Les flétrissures du peuple.
Lui qui attend que les cieux soient rouges, arrache
Les flétrissures du peuple.
Prière des femmes Masaï pendant l’absence des guerriers
A leur retour du combat, lorsqu’ils ont remporté la victoire, les guerriers entonnent des chants rituels après avoir peint le côté droit de leur corps en rouge et le côté gauche en blanc.
La création du monde
13/05/08
Mebeghe N’Kwa Sokome M’Bongue seul homme en quatre esprits.
Mebeghe, esprit de l’eau, la gauche, la femme; c’est lui qui détient la pluie, le froid, la nuit et la mort.
N’Kwa, esprit du feu, la droite, l’homme; c’est lui qui détient le soleil, la chaleur, le jour et la souffrance.
Sokome, esprit de la sagesse, le centre, la vérité; c’est lui qui détient la pensée, la parole, l’adresse et l’amour.
M’Bongwe, esprit du vent, la vie; c’est lui qui détient les nuages et la voile, la lumière et la vie éternelle.
Préambule du rite bwiti-fang du Gabon
Statue Fang Byeri d’Homme à quatre têtes
Les quatre sens de l’écriture
12/05/08
La lettre enseigne les faits,
L’allégorie ce qu’il faut croire,
La morale ce qu’il faut faire,
L’anagogie ce vers quoi il faut tendre.
Nicolas de Lyre —– XVème siècle
Vézelay. – . Les quatre fleuves du Paradis.
Apathéia
11/05/08
" L’ apathéia, c’est le but. Alors l’homme est comme Dieu. Il n’y a plus en lui de mauvaises pensées, il n’est plus l’esclave d’aucune passion, il est devenu amour, sans émotions, sans désir : il est."
Cet être silencieux est vaste comme un ciel sans nuage et sans vent :
" Un nuage ne peut se former sans un souffle de vent; de même une passion ne peut naître sans un mouvement de pensée."
Michel Jourdan / Jacques Vigne
in " Marcher, méditer "
Citations de Jean-Yves Leloup et de Marc l’Ascète
Les mains sur les yeux
10/05/08
Plus c’était un baiser
Moins les mains sur les yeux
Les halos de lumière
Aux lèvres de l’horizon
Et des tourbillons de sang
Qui se livraient au silence.
Paul Eluard
in " Premièrement " (L’amour la poésie)
Souvenir
09/05/08
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige…
Tout souvenir en moi luit comme un ostensoir !
Charles Baudelaire
in " Harmonie du soir "
Cherchant
06/05/08
Ne retournent à l’Eternité que ceux qui l’ont cherchée sur terre.
Khalil Gibran
Dieu, les étoiles et l’homme
05/05/08
Au temps où Dieu créa toutes choses
Il créa le soleil.
Et le soleil naît, meurt et revient.
Il créa la lune.
Et la lune naît, meurt et revient.
Il créa les étoiles.
Et les étoiles naissent, meurent et reviennent.
Il créa l’homme.
Et l’homme naît, meurt et ne revient plus.
Chant dinka
Initiation
05/05/08
Tu n’es pas le fils de la nuit,
De la nuit profonde et perfide,
Noire comme la suie de ta case enfumée,
Tu n’es pas le fils de la nuit.
Tu es le fils du jour éclatant et clair.
Le fils de la terre rouge et généreuse,
La terre où germent les fruits savoureux…
Tu es le fils du jour éclatant et clair.
Non, tu n’es pas le fils de la nuit.
Chant d’initiation chez les Pygmées du Gabon
Devata
03/05/08
Vous pouvez vous fermer, mes yeux, car cet être charmant ne sortira plus un instant de ma pensée…
Stèle de Phnom Sandak
CAMBODGE
Pique !
02/05/08
? Le poing tue le hérisson, mais la main n?ose pas.?
Proverbe Peul
Les deux éternités
01/05/08
Celui qui observe ce qui est entre la première éternité et la deuxième éternité apporte la preuve de l’Unicité. Celui qui ferme les yeux sur l’éternité d’avant et l’éternité d’après a vu ce qui est entre elles et suscite l’adoration. Celui qui ne s’intéresse ni à ce qui est entre les deux éternités ni à leurs deux versants, celui-là s’agrippe à la poignée de la Vérité.
Hussein ibn Mansour Al Hallâj
in " Le Livre de la Parole "