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Redondance
24/01/07
Prenons une mosaïque byzantine. Voilà un type de communication classiquement redondante, qui se prête tout particulièrement à une analyse en termes d’information. Chaque petit cube de la mosaïque peut être considéré comme une unité d’information, un "bit"; la totalité de l’information est donnée par la somme de ces unités.
Or les rapports qui s’établissent entre les divers éléments d’une mosaïque traditionnelle (disons: le "Cortège de l’impératrice Théodora", à Saint-Vital de Ravenne) ne sont nullement le fait du hasard. Ils sont réglés par des lois de probabilité précises. Il existe, en premier lieu, une convention figurative, en vertu de laquelle l’oeuvre doit reproduire le corps humain et la nature. Cette convention implicite, basée sur nos schèmes perceptifs, entraîne l’oeil à réunir les cubes de mosaïque suivant le contour des corps; les limites des corps sont d’ailleurs caractérisées par leur unité chromatique. Les cubes ne se bornent pas à "suggérer" la présence d’un corps: par leur distribution hautement redondante, par une série de répétitions en chaînes, ils "insistent" sur les contours sans que subsiste aucune possibilité d’équivoque. Si un signal noir représente la pupille, une série d’autres signaux convenablement disposés réitère le message en indiquant les sourcils et les paupières; il est désormais permis d’identifier l’oeil sans ambiguïté. Ajoutons encore la représentation, symétrique, de "deux" yeux: autre élément de redondance. Car, après tout, un peintre moderne se contente parfois d’un oeil pour suggérer – avec succès – un visage vu de face.
Dans notre mosaïque les yeux vont toujours par deux, parce que certaines conventions figuratives y sont suivies à la lettre: conventions qui constituent, en termes d’information, des lois de probabilité à l’intérieur du système donné. Tout cela nous place devant un message figuratif chargé d’une signification univoque, et d’un taux d’information limité.
Umberto Eco
in "L’Oeuvre Ouverte"
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