Niobé

27/09/05

Déjà le vent n’agite plus ses longs cheveux. Son sang s’est arrêté, et son visage a perdu sa couleur. Son ?il est immobile. Tout cesse de vivre en elle. Sa langue se glace dans sa bouche durcie. Le mouvement s’arrête dans ses veines. Sa tête n’a plus rien de flexible; ses bras et ses pieds ne peuvent se mouvoir. Ses entrailles sont du marbre. Cependant ses yeux versent des pleurs. Un tourbillon l’emporte dans sa patrie. Là, placée sur le sommet d’une montagne, elle pleure encore, et les larmes coulent sans cesse de son rocher.



Ovide (Les Métamorphoses – VI)



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Niobé

27/09/05

Déjà le vent n’agite plus ses longs cheveux. Son sang s’est arrêté, et son visage a perdu sa couleur. Son ?il est immobile. Tout cesse de vivre en elle. Sa langue se glace dans sa bouche durcie. Le mouvement s’arrête dans ses veines. Sa tête n’a plus rien de flexible; ses bras et ses pieds ne peuvent se mouvoir. Ses entrailles sont du marbre. Cependant ses yeux versent des pleurs. Un tourbillon l’emporte dans sa patrie. Là, placée sur le sommet d’une montagne, elle pleure encore, et les larmes coulent sans cesse de son rocher.



Ovide (Les Métamorphoses – VI)



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Démons et merveilles

Vents et marées

Au loin déjà la mer s’est retirée

Démons et merveilles

Vents et marées

Et toi

Comme une algue doucement caressée par le vent

Dans les sables du lit tu remues en rêvant

Démons et merveilles

Vents et marées

Au loin déjà la mer s’est retirée

Mais dans tes yeux entrouverts

Deux petites vagues sont restées

Démons et merveilles

Vents et marées

Deux petites vagues pour me noyer.





Jacques Prévert (Paroles)



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Démons et merveilles

Vents et marées

Au loin déjà la mer s’est retirée

Démons et merveilles

Vents et marées

Et toi

Comme une algue doucement caressée par le vent

Dans les sables du lit tu remues en rêvant

Démons et merveilles

Vents et marées

Au loin déjà la mer s’est retirée

Mais dans tes yeux entrouverts

Deux petites vagues sont restées

Démons et merveilles

Vents et marées

Deux petites vagues pour me noyer.





Jacques Prévert (Paroles)



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Désir

23/09/05

L’ombre respire les feuillages



Ce visage bleu va droit à la fin

Dans les bras seuls à le connaître



Sourire grave

Regard d’un absolu

Tu poses sur mon royaume

La main définitive



Ainsi

je ferai de toi

La beauté du monde




Andrée Caraire

(Dans le matin noir des coquelicots, 1974)



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Désir

23/09/05

L’ombre respire les feuillages



Ce visage bleu va droit à la fin

Dans les bras seuls à le connaître



Sourire grave

Regard d’un absolu

Tu poses sur mon royaume

La main définitive



Ainsi

je ferai de toi

La beauté du monde




Andrée Caraire

(Dans le matin noir des coquelicots, 1974)



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Isotopie 72

21/09/05

Mes nuits sont peu pliées d’étranges arbrisseaux

Bruissant de feulements avides

D’envols de grives bleues et de sons incarnats

Déchirant sourdement l’épaisseur du silence

Tels de lourds étais d’or aux corps écartelés

Ebène étincelante aux rais de pierre noire

Patinée d’espace et d’instants

Epine ensanglantée de pleurs et de gémissements

M’absorbe en son ombre embrasée

Où je recrée un monde verdoyant de lumière…





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Le chien et l’homme, déambulant côte à côte, ne vivent pas la même promenade. Ils ne détectent pas les mêmes parfums, ne sursautent pas aux mêmes sons, ne relèvent pas les mêmes traces, ne déchiffrent pas les mêmes symboles. Presque rien dans leur corps, dans leur tête, qui soit au même diapason. Chacun marche dans un monde inventé. Celui que ses sens lui décrivent et que son cerveau traduit selon un code qui lui est propre.



Claude Nuridsany, Mary Perennou

(Planète des Insectes)



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Le chien et l’homme, déambulant côte à côte, ne vivent pas la même promenade. Ils ne détectent pas les mêmes parfums, ne sursautent pas aux mêmes sons, ne relèvent pas les mêmes traces, ne déchiffrent pas les mêmes symboles. Presque rien dans leur corps, dans leur tête, qui soit au même diapason. Chacun marche dans un monde inventé. Celui que ses sens lui décrivent et que son cerveau traduit selon un code qui lui est propre.



Claude Nuridsany, Mary Perennou

(Planète des Insectes)



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Physique

20/09/05

La vision du monde que l’on a à travers la physique des particules est celle d’un monde sans substance, où tout ce qui est = ce qui se produit, et où une incessante danse tumultueuse de création, annihilation et transformation se poursuit à l’intérieur d’un cadre de loi de conservation et de probabilité.



Gary Zukav (The Dancing Wu Li Masters)



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Homme

17/09/05

Je suis des milliards et des milliards de grains d’énergie. Une infinité de points de lumière scintillants.



Paramahansa Yogananda



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Esprit

17/09/05

Au centre du calice du coeur du lotus, il se tient immobile, brillant comme une lampe qui ne s’éteint jamais.



(Dvânabindu Upanishad, 3,14)



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Achéloos

16/09/05

Le fleuve et ses vagues ne font qu’une écume.

Où est la différence entre le fleuve et ses vagues ?

Parce qu’on l’a nommée vague, ne serait-ce plus de l’eau ?




Kabir



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Achéloos

16/09/05

Le fleuve et ses vagues ne font qu’une écume.

Où est la différence entre le fleuve et ses vagues ?

Parce qu’on l’a nommée vague, ne serait-ce plus de l’eau ?




Kabir



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Nuit divine

14/09/05

Cette lumière, plus que lumineuse, ne se contemple, en cette vie, jamais mieux que lorsqu’on est entré dans la nuit.



Angelus Silesius (1624-1677)



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Plus grand sera le nombre des angles du polygone inscrit, plus il sera semblable au cercle, mais jamais on le fait égal au cercle, même lorsqu’on aura multiplié les angles à l’infini, s’il ne se résout pas en identité avec le cercle. Donc il est clair que tout ce que nous savons du vrai, c’est que nous savons qu’il est impossible à saisir tel qu’il est exactement.



Nicolas de Cuse (Docte Ignorance)



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Plus grand sera le nombre des angles du polygone inscrit, plus il sera semblable au cercle, mais jamais on le fait égal au cercle, même lorsqu’on aura multiplié les angles à l’infini, s’il ne se résout pas en identité avec le cercle. Donc il est clair que tout ce que nous savons du vrai, c’est que nous savons qu’il est impossible à saisir tel qu’il est exactement.



Nicolas de Cuse (Docte Ignorance)



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Indifférence ?

11/09/05

" L’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie. Après-midi, piscine."



KAFKA (extrait de son Journal, au 2 août 1914)



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" L’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie. Après-midi, piscine."



KAFKA (extrait de son Journal, au 2 août 1914)



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l’arbre

09/09/05

Regarde la feuille de l’arbre, si verte et si large : si elle ne tenait pas par sa tige à la branche qui est reliée au tronc, que serait-elle ?



Gabrielle Bossis (in Lui et moi -I.159)







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L’âme…

09/09/05

Ayant tout offert pour le Tout,

Elle est chassée dans l’épaisseur de la nuit,

Et s’égare sans espoir de retour

Perdue dans les ténèbres…




Hadewijch d’Anvers (Poèmes spirituels – XVII) + vers 1260



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L’âme…

09/09/05

Ayant tout offert pour le Tout,

Elle est chassée dans l’épaisseur de la nuit,

Et s’égare sans espoir de retour

Perdue dans les ténèbres…




Hadewijch d’Anvers (Poèmes spirituels – XVII) + vers 1260



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Transcendance

07/09/05

La cause transcendante n’est ni ténèbre, ni lumière… D’elle on ne peut rien affirmer ni rien nier. Lorsque nous posons des affirmations et des négations qui s’appliquent à des réalités inférieures à elle, d’elle-même nous n’affirmons rien ni ne nions rien, car toute affirmation reste en delà de la Cause unique et parfaite de toutes choses, car toute négation demeure en deçà de la transcendance de Celui qui est simplement dépouillé de tout ce qui se situe au-delà de tout.



Denys l’Aréopagite (Théologie Mystique – V)



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evaporescence…

07/09/05

Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir…



Baudelaire (Harmonie du soir)







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Nature

06/09/05

Les montagnes ont des torrents pour artères, les arbres pour chevelure, la brume et les nuages pour teint…

Les pics forment le squelette du ciel et de la terre. L’eau est le sang du ciel et de la terre…




Cité par Roger Garaudy (in Appel aux vivants- "Le Tao" )





Le Printemps Kuo Hsi (1020-1090)



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inconnaissance

05/09/05

Quitte les sens et les opérations de l’intelligence et toute chose que les sens et l’intelligence peuvent percevoir et tout ce qui est, et tout ce qui n’est pas, et efforce-toi à l’inconnaissance dans l’union à Celui qui est au-dessus de tout être et de toute connaissance. Telle est la vraie vision.

Denys l’Aréopagite (De mystica theologia, I, 1)



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Colombes

03/09/05

Elles s’avanceront par couples bleus les colombes

l’?il voilé de lumière fine dans la solennité du matin

leur chant diffus absorbant tout autre langage

à la rencontre de l’eau et de la verveine

leurs corps roulant la vague le poitrail en feu

amorçant la parade et la danse du sang?



Suzanne Paradis

(in Noces intérieures… 1975)



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Par toi je change l’or en fer

Et le paradis en enfer;

Dans le suaire des nuages



Je découvre un cadavre cher,

Et sur les célestes rivages

Je bâtis de grands sarcophages.



Baudelaire



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Par toi je change l’or en fer

Et le paradis en enfer;

Dans le suaire des nuages



Je découvre un cadavre cher,

Et sur les célestes rivages

Je bâtis de grands sarcophages.



Baudelaire



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Nadja

01/09/05

J’ai vu ses yeux de fougère s’ouvrir le matin sur un monde où les battements d’aile de l’espoir immense se distinguent à peine des autres bruits qui sont ceux de la terreur, et, sur ce monde, je n’avais vu encore que des yeux se fermer.



André Breton (Nadja)



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