Nous n’irons pas au but un par un mais par deux

Nous connaissant par deux nous nous connaîtrons tous

Nous nous aimerons tous et nos enfants riront

De la légende noire où pleure un solitaire.



Paul Eluard

Ce n’est pas dans je ne sais quelle retraite que nous nous découvrirons,

c’est sur la route, dans la ville, au milieu des foules, chose parmi les choses, homme parmi les hommes.



Jean Paul Sartre

Je ne sais en quel temps c’était, je confonds toujours l’enfance et l’Eden

Comme je mêle la Mort et la Vie ? un pont de douceur les relie.



Léopold Sédar Senghor

Au plus fort de l’orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer.

C’est l’oiseau inconnu. Il chante avant de s’envoler.



René Char

Ascétisme du vol!… L’être de plume et de conquête, l’oiseau, né sous le signe de la dissipation, a rassemblé ses lignes de force. Le vol lui tranche les pattes et l’excès de sa plume. Plus bref qu’un alérion, il tend à la nudité lisse de l’engin, et porté d’un seul jet jusqu’à la limite spectrale du vol, il semble près d’y laisser l’aile, comme l’insecte après le vol nuptial.



C’est une poésie d’action qui s’est engagée là.

Saint-John Perse

marmorées et stridentes

griffures orpaillées

nimbées de vent

gonflant l?écume errante et pâle

poisse à la peau givrée de sel

?il écaillé d?orfraie

brisant les os d?un dieu de pacotille

arqué sur pont vert lisse de teck

perles en pointilles de sang

salé sous langue

effort épuisement et ton sourire s?estompe

ne pars et ne me laisse en ces flots enjôleurs

seul un fil souvenir de souffle ténu nous lie

et spirale de rêve

efface le cauchemer.

marmorées et stridentes

griffures orpaillées

nimbées de vent

gonflant l?écume errante et pâle

poisse à la peau givrée de sel

?il écaillé d?orfraie

brisant les os d?un dieu de pacotille

arqué sur pont vert lisse de teck

perles en pointilles de sang

salé sous langue

effort épuisement et ton sourire s?estompe

ne pars et ne me laisse en ces flots enjôleurs

seul un fil souvenir de souffle ténu nous lie

et spirale de rêve

efface le cauchemer.

De même que tout est mortel dans la nature, de même toute nature atteinte d’amour est mortellement atteinte de folie.

William SHAKESPEARE

Eve de sang

Chair de croix

?uvre d?or

Au creuset de l?Eden

Surgie du néant

Entre aleph et le noun

Mont de froment

Fleur de myrrhe

Tu portes en toi l?éternité

Il naît de la noirceur

S?épaissit et blanchit

Dévore ses propres ailes

Passe de couleur en couleur

Jusqu?à devenir blanc comme le lait.

De la partie inférieure des oeufs de l’aigle se forme la terre, mère de tous les êtres; de leur partie supérieure, le ciel sublime; de leur parties jaunes, le soleil radieux; de leurs parties blanches, la lune éclatante; leur débris tachetés deviennent les étoiles; leurs débris noirs, les nuages de l’air.

Pär LAGERKVIST (Le Kalevala)

De la partie inférieure des oeufs de l’aigle se forme la terre, mère de tous les êtres; de leur partie supérieure, le ciel sublime; de leur parties jaunes, le soleil radieux; de leurs parties blanches, la lune éclatante; leur débris tachetés deviennent les étoiles; leurs débris noirs, les nuages de l’air.

Pär LAGERKVIST (Le Kalevala)

Tu ne connais de moi que la nuit de ma peau

et n’imagines pas le reflet qui m’anime

tu n’es point mon soleil ni je ne suis ton ombre

je ne suis qu’un regard une vie parcelle de lumière.

Me vois-tu maintenant ?

Brise donc le miroir.

Tu ne connais de moi que la nuit de ma peau

et n’imagines pas le reflet qui m’anime

tu n’es point mon soleil ni je ne suis ton ombre

je ne suis qu’un regard une vie parcelle de lumière.

Me vois-tu maintenant ?

Brise donc le miroir.

Et puisque tes lentes cadences

Rythment le pouls des soirs d’été,

Fais-nous croire que les cieux dansent

Parce qu’un aveugle a chanté.

Marguerite Yourcenar

Et puisque tes lentes cadences

Rythment le pouls des soirs d’été,

Fais-nous croire que les cieux dansent

Parce qu’un aveugle a chanté.

Marguerite Yourcenar

Du fond de ma mémoire

Emerge un mai d?amour

qu?embrume une lueur

d?aurore rose et pale.



Nous marcherons vers l?aube

dans le champ des draps d?or

torsaderons les lins

larmés du sel de Lune.



Entre le Bel et Taure

rosée nous cueillerons

et monderons le monde

à nous mirer dans l?Un.