Lucidité

31/10/06

La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil.



René Char



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Au-delà

29/10/06

Où se tient mon séjour ?

Où moi et toi ne sommes.

Où est ma fin ultime à quoi je dois atteindre ?

Où l’on n’en trouve point. Où dois-je tendre alors ?

Jusque dans un désert, au-delà de Dieu même.



Angelus Silesius



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AMOR

28/10/06

Il est plus facile d’élever un temple que d’y faire descendre l’objet du culte.



Samuel Beckett





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Espérance

28/10/06

…qui n?a pas vu la route à l?aube, entre ses deux rangées d?arbres, toute fraîche, toute vivante, ne sait pas ce que c?est que l?espérance.



Georges Bernanos







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Ales d’or

27/10/06

…Aux carrefours, porte ouverte, les bars

Étains, cuivres, miroirs hagards,

Dressoirs d’ébène et flacons fols

D’où fuit l’alcool

Et sa lueur vers les trottoirs.

Et des pintes qui tout à coup rayonnent,

Sur le comptoir, en pyramide de couronnes ;

Et des gens soûls, debout,

Dont les larges langues lappent, sans phrases,

Les ales d’or et le whisky couleur topaze…



Émile Verhaeren

in " Les Usines" )



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La poésie est ce qu’il y a de plus réel, c’est ce qui n’est complètement vrai que dans un autre monde.



Charles Baudelaire

( in "Puisque réalisme il y a" )



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Beauté

24/10/06

C?est de souffrance et de bonté

Que sera faite la beauté

Plus parfaite que n?était celle

Qui venait des proportions

Il neige et je brûle et je tremble…



Guillaume Apollinaire



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Tam-tam de nuit

22/10/06

train d’okapis facile aux pleurs la rivière aux doigts charnus fouille dans le cheveu des pierres mille lunes miroirs tournants mille morsures de diamants mille langues sans oraison fièvre entrelacs d’archet caché à la remorque des mains de pierre chatouillant l’ombre des songes plongés aux simulacres de la mer



Aimé Césaire



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Le Terme

22/10/06

…Sonneries électriques des gares chants des moissonneuses

Traîneau d’un boucher régiment des rues sans nombre

Cavalerie des ponts nuits livides de l’alcool

Les villes que j’ai vues vivaient comme des folles



Te souviens-tu des banlieues et du troupeau plaintif des paysages



Les cyprès projetaient sous la lune leurs ombres

J’écoutais cette nuit au déclin de l’été

Un oiseau langoureux et toujours irrité

Et le bruit éternel d’un fleuve large et sombre



Mais tandis que mourants roulaient vers l’estuaire

Tous les regards tous les regards de tous les yeux

Les bords étaient déserts herbus silencieux

Et la montagne à l’autre rive était très claire…



Guillaume Apollinaire

( in "Le Voyageur" )



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L?indicible saveur du thé vert céladon,

Mince filet d?ambre brûlant, dense, délicieuse jouissance,

Trop transparente la poésie d?eau légère.

*

Rester éveillé sous la fastueuse épaisseur du temps cru,

Ecouter les cascades des pétunias distiller la fraîcheur,

Une femme au miroir rivalise d?élégance avec l?aube.

*

Dans le vaporeux tulle de l?air, la grâce liquide de cette tête

Fleurie d?ipomées. Une voix de vierge sans tache ni empressement,

Eté opulent, ouvre les hautes cérémonies des sacrifices !



Athanase Vantchev de Thracy



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Talent

17/10/06

Quand je regarde un visage ou des plis d’étoffe, je les dessine de tête, sans une faute. Je trouve l’enchaînement des lignes. Mais hélas, il n’en est plus de même lorsque je dessine sur le papier. Sur le papier, qu’on écrive ou qu’on dessine, on n’ a que la moitié de son talent, c’est un supplice. Du reste, je deviens de plus en plus craintif dans le travail. Jadis je me jetais la tête la première. Je n’avais peur de rien.



Jean Cocteau

( Extrait du Journal 42-45 )



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Arc-en-ciel

15/10/06

Marche sur un chemin d’arc-en-ciel,

avance sur un chemin de chanson,

et tout ce qui t’entoure sera beauté.

On vient à bout de tous les nuages,

sur un chemin d’arc-en-ciel.




Chant navajo



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L’Art

14/10/06

" L’art s’est situé dans la même sphère que la religion et la philosophie pour ne plus être qu’une manière d’exprimer et de porter à la conscience le divin, les intérêts les plus profonds de l’homme, les vérités de l’esprit les plus vastes….L’art a cette destination en commun avec la religion et la philosophie, mais de telle sorte cependant qu’il présente de façon sensible même ce qui est le plus élevé et qu’il le rapproche ainsi du mode de manifestation qui est propre à la nature, aux sens et à la sensation."



Hegel

( in " Vorlesung über die Aesthetik" )





Le tableau est de Nicléane

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Savoir

13/10/06

…J?ai appris que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne, sans savoir que le véritable bonheur réside dans la manière de l?escalader…



Gabriel Garcia Marquez

( in "Lettre d’un mourant" )



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Mots-valises

11/10/06

…Au lieu de séparer les consonnes et de les rendre prononçables, on dirait que la voyelle réduite au signe mou rend les consonnes indissociables en les mouillant, les laisse illisibles et même imprononçables, mais en fait autant de cris actifs dans un souffle continu. Les cris ensemble sont soudés dans le souffle, comme les consonnes dans le signe qui mouille, comme les poissons dans la masse de la mer, ou les os dans le sang pour le corps sans organes. Signe de feu aussi bien, onde "qui hésite entre le gaz et l’eau", disait Artaud : les cris sont autant de crépitements dans le souffle.

Quand Antonin Artaud dit dans son Jabberwocky : "Jusque là où la rourghe est à rouarghe à rangmbde et rangmbde à rouarghambde", il s’agit d’activer, d’insuffler, de mouiller ou de faire flamber le mot pour qu’il devienne l’action d’un corps sans parties, au lieu de la passion d’un organisme morcelé. Il s’agit de faire du mot un consolidé de consonnes, un indécomposable de consonnes, avec des signes mous. Dans ce langage on peut toujours trouver des équivalents de mots-valises. Pour le "rourghe" et "rouarghe", Artaud lui-même indique ruée, roue, route, règle, route à régler (on y joindra le Rouergue, pays de Rodez où Artaud se trouvait)….




Gilles Deleuze

(in "Logique du sens" )



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"…Il faut découvrir la source de l’erreur, sans quoi le fait d’entendre la vérité ne nous sert de rien. Elle ne peut pas pénétrer lorsque quelque chose d’autre prend sa place.

Pour convaincre quelqu’un de la vérité, il ne suffit pas de constater la vérité, mais il faut trouver le chemin qui mène de l’erreur à la vérité ".




Wittgenstein



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Emerveillement

08/10/06

Il s’émerveillait de voir que les chats avaient la peau percée de deux trous, précisément à la place des yeux.



Georg-Christoph Lichtenberg (1742-1799)



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…Adieu, gens d’Orphalèse.

Ce jour a pris fin.

Il se referme sur nous tel le nénuphar sur son lendemain.

Ce qui nous a été donné ici, nous le garderons.

Et si cela ne suffit pas, il nous faudra à nouveau nous réunir et, ensemble, tendre nos mains vers le Donateur.

N’oubliez pas que je vous reviendrai.

Encore un peu, et ma nostalgie rassemblera poussière et écume pour un autre corps.

Encore un peu, le temps d’une pause sur le vent, et une autre femme m’enfantera.

Je vous dis adieu, ainsi qu’à la jeunesse passée auprès de vous.

Hier seulement, en rêve nous nous sommes rencontrés.

Vous avez chanté pour moi dans ma solitude, et de vos désirs j’ai bâti une tour dans le ciel…




Khalil Gibran

( in " Le Prophète " )



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Quand le rêve et la veille ne se distinguent plus,

La méditation atteint à la perfection.




Milarepa



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Sagesse

02/10/06



"Elle a atteint de tels rivages, ma science,

Qu’elle m’a convaincu de mon ignorance !"



Abu-Shakur Balkhi,



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