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Meta
Visage
30/11/09
Toucher son propre visage équivaut à plonger la main dans l’eau trouble ou à
déranger la forme d’un nuage de fumée. Les enfants ont leur visage d’or comme une
tache de soleil au milieu de la mer, hors de portée.
Eugène Savitzkaya
in » Les Règles de solitude «
L’instant
29/11/09
L’instant
ne passe pas il
ploie sous son chargement d’images
plie les genoux comme
le chameau devant le chas de l’aiguille
Marie-Florence Ehret
in » que la musique «
Romance somnanbule
27/11/09
…………….
Vert c’est vert que je te veux.
D’amples étoiles de givre
Le poisson de nuit dirigent
Traçant de l’aube la piste.
Le figuier frotte sa brise
Au crin dur de ses ramages.
La montagne chat sauvage
Hérisse pointes d’agaves.
Qui viendra ? De quel côté ?
Elle à son balcon restée
Chair verte et le cheveu vert
Rêve amère de la mer.
……………
Federico García Lorca
in » Romancero gitan «
une hirondelle …
26/11/09
une hirondelle en feu traverse le granit
la poésie contre la mort le parie
Jérôme Thélot
in » Contre la mort «
Départ
26/11/09
L’horizon s’incline
les jours sont plus longs
Voyage
Un cœur saute dans une cage
Un oiseau chante
Il va mourir
Une autre porte va s’ouvrir
Au fond du couloir
Où s’allume
une étoile
Une femme brune
La lanterne du train qui part
Pierre Reverdy
in » Plupart du temps «
La deuxième chambre
20/11/09
L’arbre qui frémit devant notre fenêtre
Est comme une autre chambre où nous ne pénétrons
Qu’au moment de dormir et dans les environs
Du rêve, quand il est malaisé de connaître
Ce qui distingue l’âme du corps, et la nuit.
Alors nous devenons peu à peu ce feuillage
Qui chuchote sans cesse et peut-être voyage
Avec notre sommeil qu’il héberge et conduit
Dans la profondeur même où les racines plongent,
Où vague sous le vent le sommet des rameaux.
Nous dormons, l’arbre veille, il écoute les mots
Que murmure en dormant l’arbre confus des songes.
Jacques Réda
in » Retour au calme «
Le paysage
19/11/09
L’horizon, surligné d’accents vaporeux, semble écrit en petits caractères, d’une encre
plus ou moins pâle selon les jeux de lumière.
De ce qui est plus proche je ne jouis plus que comme d’un tableau,
De ce qui est encore plus proche que comme de sculptures, ou architectures,
Puis de la réalité même des choses jusqu’à mes genoux, comme d’aliments, avec une
sensation de véritable indigestion,
Jusqu’à ce qu’enfin, dans mon corps tout s’engouffre et s’envole par la tête, comme
par une cheminée qui débouche en plein ciel.
Francis Ponge
in » Pièces «
Depuis l’enfance…
18/11/09
Depuis l’enfance j’écris à la lampe d’un son mort
Qui heurte en moi la musique où dormir. Maintenant
La lampe tombe, ma tête tombe. La musique
Se déchire. Des mottes de sons morts mûrissent en moi.
Craquent dans ma peau d’âne. Tapent et frappent.
Il faut tout leur livrer et rouler avec eux dans le peu de terre.
Michèle Finck
in » L’ouïe éblouie «
Sur la route
18/11/09
Douce détresse de l’automne,
des abois très lointains,
une échauffourée de nuages, comme un remuement
de souvenirs qui se cachent.
Et la lisière des peupliers pour donner figure
à la lumière qui va venir.
André Frénaud
in » Nul ne s’égare «
L’initiale
15/11/09
Poussière fine et sèche dans le vent,
Je t’appelle, je t’appartiens,
Poussière, trait pour trait,
Que ton visage soit le mien,
Inscrutable dans le vent.
Jacques Dupin
in » Gravir «
Donnez-moi…
14/11/09
Donnez-moi une jeune femme avec sa harpe d’ombre
Et son arbuste de sang. Avec elle
J’enchanterai la nuit.
Herberto Helder
in » Le Poème continu «
Éclaircie en hiver
13/11/09
Le bleu renaît du gris, comme la pulpe éjectée d’un raisin noir.
Toute l’atmosphère est comme un œil trop humide, où raisons et envie de pleuvoir
ont momentanément disparu.
Mais l’averse a laissé partout des souvenirs qui servent au beau temps de miroirs.
Il y a quelque chose d’attendrissant dans cette liaison entre deux états d’humeur
différente. Quelque chose de désarmant dans cet épanchement terminé.
Chaque flaque est alors comme une aile de papillon placée sous vitre,
Mais il suffira d’une roue de passage pour en faire jaillir la boue.
Francis Ponge
in » Pièces «
Comme on entend la pluie…
12/11/09
……………
écoute-moi comme on entend la pluie,
sans écouter, écoute-moi parler
les yeux ouverts sur l’intérieur,
assoupie, chaque sens en éveil,
il pleut, des pas légers, rumeurs de syllabes,
l’air et l’eau, paroles qui ne pèsent :
ce que nous étions, ce que nous sommes
les jours et les années, cet instant même,
temps qui ne pèse, lourde peine,
écoute-moi comme on entend la pluie,
……………….
Octavio Paz
in » L’arbre parle «
Il était une fois…
11/11/09
Il était une fois une petite fille si belle qu’elle mourut
Le rapport qui lie indissolublement la beauté à la mort, lie, de la même façon, la mort
à l’enfance. Là réside entièrement le secret du poème (ou de l’art). Toute beauté
procède des mortes enfances du cœur — du point de rupture de l’unité, du
déchirement de la faute, de la césure et de la faille. Toute beauté naît de la douleur
d’être et porte cette douleur comme la fleur fragile de sa structure. Après seulement
commencent la grammaire des formes et la logique de l’expression. Au
commencement : blessures et brisure, désir du cri, retenue du cri, renoncement au
cri pour une forme plus pure.
Je me disais, comme à propos d’une montagne, la beauté est au versant, là où l’amour
s’est rompu et replié dans sa mémoire jusqu’au vide où le désir le retient.
Claude Louis-Combet
in » Le petit œuvre poétique «
_
A une morte
10/11/09
……………………………
comme la mer contenue
toute une vie enlacée
et sur les innombrables poitrines des vagues
l’incessant froissement des ours effleurés
………………………….
pourrais-je oublier l’attente comblée
le temps ramassé sur lui-même
le jour jaillissant de chaque parole dite
le long embrasement de la durée conquise
…………………………….
Tristan Tzara
in » Juste présent «