Il était une fois une petite fille si belle qu’elle mourut


Le rapport qui lie indissolublement la beauté à la mort, lie, de la même façon, la mort

à l’enfance. Là réside entièrement le secret du poème (ou de l’art). Toute beauté

procède des mortes enfances du cœur — du point de rupture de l’unité, du

déchirement de la faute, de la césure et de la faille. Toute beauté naît de la douleur

d’être et porte cette douleur comme la fleur fragile de sa structure. Après seulement

commencent la grammaire des formes et la logique de l’expression. Au

commencement : blessures et brisure, désir du cri, retenue du cri, renoncement au

cri pour une forme plus pure.


Je me disais, comme à propos d’une montagne, la beauté est au versant, là où l’amour

s’est rompu et replié dans sa mémoire jusqu’au vide où le désir le retient.


Claude Louis-Combet

in  » Le petit œuvre poétique « 

fille23

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