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Meta
Plusieurs fois.
29/09/09
Dans la neige s’enfoncent des lieux habités : la chambre qui veilla le miroir où j’étais,
le plus grand arbre du jardin où je suis. Et les sols dépossédés flottent parmi les
branches, recouvrent, ouvrent tous les ciels, me perdent : Seul. Plusieurs fois.
La neige. La nuit. Quelque regard où je fus.
Jean Daive
in » 1, 2 de la série non aperçue «
Disparition
28/09/09
S’appliquer à réduire encore la portée de l’œil. Comme si le monde examiné, patient
modèle, se faisait concave et accueillant. Aux états les plus mesurés, les plus simples
– iris, guêpe, mica – n’attendant que d’être levés pour disparaître, qu’il n’y ait plus
lieu de s’attarder. Tandis que de petits parfums dans l’air au-dessus de l’herbe,
flottant comme des corps tiédis… petits parfums qui ne sont plus que dans les vieux
endroits…
Dominique Quélen
in » Le temps est un grand maigre «
Paysage
27/09/09
… on peut nommer en toute force aussi et directement dans le présent le soleil
ascendant des mots dans la phrase. La liberté ne s’étonne que de naître à contre
champ et comme dans le vrai coeur du rêve il n’y en aura pas d’autre. Ce que nous
nommons manque, passé, mémoire, n’est qu’une fausse présence de l’instant qui
nous fait prendre ce que nous croyons et revivons pour ce que nous sommes. Or à
chaque instant le prisme de la force transfigure les totalités partielles du temps
d’avant en un geste unique qui ne pourra jamais être vécu une seconde fois. C’est
ainsi qu’il est des paysages sur lesquels nous ne cessons jamais de revenir parce que
nous ne les avons jamais encore regardés réellement comme ils sont. Nous ne
sommes pas encore en eux clairs comme le jour.
Patrick Laupin
in « L’homme imprononçable «
Je veux que mon langage devienne tout l’être de ce qui, en moi, n’avait droit qu’au silence.
Joë Bousquet
Racines
23/09/09
J’ai l’habitude
De me considérer
Comme vivant avec les racines,
Principalement celle des chênes.
Comme elles
Je creuse dans le noir
Et j’en ramène de quoi
Offrir du travail
À la lumière.
Guillevic
in » Art poétique «
La source
23/09/09
Laisser couler la source profonde, là où les mots sortent de terre, modestes et
pourtant irrépressibles. Les mots au goût de racines pourrissantes, de jus d’herbes,
au goût d’enfance et d’yeux écarquillés. Laisser monter la jouissance de vivre.
Boire sans tristesse l’eau amère des ferveurs retombées.
Françoise Ascal
in » Cendres vives «
Les rendez-vous…
20/09/09
………….
Qui saurait dire le Sahara d’une chambre sans toi
La foule d’un dimanche où rien ne te ressemble
Un jour plus vide que vers la mer la jetée
Le silence où j’appelle et tu ne réponds pas
………….
Aragon
in » Les Adieux «
Galaxie
19/09/09
En replantant des ellébores
je te parle
de nourrir le cosmos :
rien que cela
une cuillerée de terre
pour la racine encore visible
une cuillerée
pour achever d’emplir le pot
une
pour le globe tout entier
la dernière
pour sa verticale vers l’énigme.
Marie-Claire Bancquart
in » Verticale du secret «
Fraternité
18/09/09
Oh
jardins perdus
fontaines oubliées
prairies ensoleillées
oh douleur
splendeur et mystère de l’adversité
sang et lueurs
beauté frappée
Fraternité.
Jacques Prévert
in » Paroles «
Bruissement
17/09/09
Assis au bord du talus
J’écoute s’éloigner le temps
Le temps qui passe en bruissant
Est-ce la feuille est-ce le vent
Georges Thinès
in » Mer intérieure «
Bleus
16/09/09
Bleus indescriptibles des hampes fleuries du delphinium. Bleu des lins, bleu des
nigelles de Damas et quelques bleus presque violets des lupins. Cette gamme de bleus
d’une si large palette me captive au point que je la scrute cent fois le jour. Peut-être
est-ce avec les delphiniums que l’enchantement est à son comble. Certains pétales
portent d’étranges traces d’irisation, le bleu prend des reflets métalliques pareils à
ceux qu’on voit aux ailes et à la gorge de certains pigeons.
Françoise Ascal
in » Cendres vives «
Silence
15/09/09
Comme certaines musiques,
Le poème fait chanter le silence,
Amène jusqu’à toucher
Un autre silence,
Encore plus silence.
Guillevic
in « Art poétique «
Vanité
14/09/09
Il est possible que nous n’ayons aucun visage, mais que nous soyons tous porteurs de
masques. Et il semble que c’est pour cette raison que nous paraissons si différents les
uns des autres. Il suffit parfois de malmener très légèrement notre face d’apparat
pour que déteigne sur la peau la silhouette intime et vénérable qui est notre
représentation cachée et essentielle, l’authentique habitant.
Je conserve, à jamais, très précieusement, ma tête de mort. Elle est ma tête de mort,
ce que je cache le mieux et avec le plus de soin et aussi ce qui apparaît avec le plus de
netteté au grand jour du soleil. Ma tête de mort si fraîche est la seule chicane.
Eugène Savitzkaya
in » Rules of solitude «
Coeur nid
13/09/09
Court stylet d’un lézard très mince comme le bleu furtif des yeux que je connais.
Herbes vertes à perte de souffle et d’incendie léger sous les mains et les doigts (légers
doigts de dés très doux sous les ongles de laque).
Où seront demain les chemins autour du lac ?
Et les oiseaux que tu nommes et que tu caches dans tes épaules ?
Cœur nid d’aventure. Nid de sang vif embrassé carnage herbu des cuisses et des bras
fracassés de verre. Et les paroles anglaises quand tu planteras la plante de menthe ici
même.
Te parler. Etc. dans le sable inondé. Dans ta douce (sereine ?) lucidité très sainte.
Eugène Savitzkaya
in » Rue obscure «
Soleil
11/09/09
soleil cru
œil de silence
Ludovic Janvier
in » Une poignée de monde «
Disparition
10/09/09
Voici le temps des portes qui se ferment. Les mots sont à l’abri. Ils passeront l’hiver
dans leurs coquilles. Ils dormiront. Au dehors le jardin peut disparaître.
Ils oublieront. Ils confondront le mensonge et l’amour.
Voici le temps des phrases qui durcissent.
Claude Esteban
in « Conjoncture du corps et du jardin »
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Nommer?
08/09/09
Nommer ? Le nom ne se répétait plus. Dans l’espace cinq rayons superposés
réduisaient les astres, les mers, les ciels à diverses égalités. Un germe formulait les
lois d’un univers magique, lumineux par les cris poussés dans des souffles de morts
hors d’un monde habité.
Jean Daive
in » 1, 2 de la série non aperçue «
C’est la fin de la journée…
06/09/09
C’est la fin de la journée
le poisson est rentré
la barque est repartie
les petits soleils s’éloignent
un grand verre de thé
pour réchauffer les mains et le front
la parole nue
on regarde la mer
et l’on parle de l’avenir
on joue aux cartes
on fume quelque pensée
les chats tirent l’azur
on ne regarde plus la mer
on regarde la télévision
Tahar Ben Jelloun
in » Asilah, saison d’écume «
Le chemin
06/09/09
Il y a des chemins
qui ne seront plus utilisés
quand le berger
qui passe chaque jour
sera mort.
Lentement la nature se refermera
sur eux
les allées et venues
cesseront.
Ceux qui passent là
depuis des millénaires
seront oubliés.
Paul de Brancion
in » Le Marcheur de l’oubli «
Le bruit du vent
04/09/09
D’ouest ou d’est
Sur les plants de riz
Bruit du vent
Bashô (1644 – 1694)
Faire un poème…
03/09/09
Faire un poème, c’est prendre possession d’un au-delà nuptial qui se trouve bien dans
cette vie, très rattaché à elle, et cependant à proximité des urnes de la mort.
René Char
in » Sur la poésie «
Ombres
03/09/09
Franchis cheveux, nuques, regards. Franchis cerveau comme astre de l’esprit habité.
Le long d’une eau vertébrale, je glissai traversé d’ombres.
Jean Daive
in » 1, 2 de la série non aperçue «
Terre pauvre
terre enceinte
un cœur plein de farine
l’amour ailleurs
dans le silence de la tombe
blanche la pierre du souvenir
le vent
retourne à la vague
l’enfant
aux yeux noirs
très noirs
sourit
Tahar Ben Jelloun
in » Asilah, saison d’écume «
Le héron bleu
01/09/09
dans la brise du soir
sur les pattes du héron bleu
le clapotis de l’eau
Yosa Buson (1716 – 1764)