Rêver de mourir d’être mort de
mourir peu à peu
dans un lit à peine fait
avec les enfants qui jouent
dans la pièce à côté
le bruit feutré des pantoufles sur les
escaliers
une chaise qui se déplace l’odeur
de choses qu’on devra abandonner
la hâte de celui qui t’aime

ce passage imperceptible
d’une saison à l’autre
d’une vie à l’autre qui s’annonce
dans un coup de vent
dans la tache de lumière qui s’agrandit
sur le plancher.


Mauro Fabi

in  » Le Domaine des morts « 

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La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,


Un rond de danse et de douceur,


Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,


Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu


C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.


Paul Eluard

in  » Capitale de la douleur « 

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Alchimie

20/12/10

« En traitant du Soufre, du Mercure et du Sel, je n’entends parler que d’une chose

unique, spirituelle ou corporelle; toutes les créatures sont cette chose unique ;

mais les propriétés la différencient. Quand je parle d’un homme, d’un animal, d’une

plante ou d’un être quelconque, tout cela est la même chose unique.

Tout ce qui est corporel est une même essence, plantes, arbres et animaux;

mais chacun diffère selon qu’au commencement le Verbe fiat y a imprimé une

qualité. »


Jacob Böhme

in  » De Signatura « 



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Dis qui tu es, toi qui reposes sur la pierre de l’ennui !


Ton visage ne reflète pas tes jours passés et tes yeux ne livrent pas tes secrets


La tempête qui t’a jeté là ne t’aurait-elle pas suffi ?


Le feu qui a brûlé tes doigts ne t’a-t-il pas apporté la souffrance des dieux ?


Dis, toi qui es assis ici, sur la pierre de l’ennui, le cœur fleurira-t-il un jour ?


La rose de la douleur poussera-t-elle ?


Une larme tombera-t-elle de l’œil du ciel désert ?


Abdo Wazen

in  » La lampe de la discorde « 

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Vibrations

16/12/10

Il y a des blessures, dont seule
la mort délivre

Mais si quelqu’un frappait l’âme,
elle vibrerait longtemps, longtemps
sans bruit

Celui qui la martela
martela en elle
la fierté

Reiner Kunze

in  » Nuit des tilleuls  »

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L’herbe étouffe les obus, l’herbe et son mortier de boue.


L’herbe a oublié le parfum d’infini, sa prime demeure.


Nus avons entrepris de la chauler, nous avons blanchi la parole,


Aussi vrai que nous parlons la langue des autres depuis l’origine.


Nimrod

in  » Babel, Babylone « 

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« Il n’y a pas de différence entre la naissance éternelle, la réintégration et la

découverte de la Pierre philosophale. Tout étant sorti de l’éternité, tout doit y

retourner d’une même façon. »


Jacob Böhme

in  » De Signatura Rerum « 

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Grandir

11/12/10

Comme une pierre mal tombée

Se redresse bizarrement


Un petit garçon s’arrête

Ne sait pas qu’il tord sa bouche

Comme un fragment sorti de la terre.


Il ne bouge pas, déjà

La salive qu’il avale touche sa gorge.


Comme du malheur qu’on pourrait caresser

Cet oiseau qu’il trouva, écrasé et soyeux,

C’était un matin.


Ce qui nous appelle ne bouge pas, parfois

La grande violence est venue avant.


Ariane Dreyfus

in  » La Terre voudrait recommencer « 

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Le Gong

09/12/10

Le gong rend un son


comme si un soi blessé l’habitait.


Quand on le frappe, il résonne longtemps, longtemps


Profond est le lieu de la blessure.


Hwang Chi-Woo


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Aubépine et rouge-épine


branches entremêlées


à la vie à la mort


Rameaux d’écume


rouge dans le blanc


blanc dans le rouge


Bois fleurissant


à la vie à la mort


Reiner Kunze

in  » Nuit des tilleuls « 

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