Pareil à l’enfant sur le seuil de la Nuit, dans l’effroi des abîmes, dans la brûlure du fouet da la fausse parole, dans la sidération de la Perte, dans la violence de l’injustice, tu te tiens.

Pareil au blessé qui vacille au bord extrême de la conscience, tu te tiens, Job, en équilibre entre le Bien et le Mal.

Et si tu tombais, quelle main se tendrait pour te rattraper ou te guider vers la nouvelle lumière?

Le méchant ne peut menacer l’inatteignable.

Il n’est qu’un reflet fugace à peine aperçu sur la surface de l’Origine.

Job, ne crains pas, ne doute pas : tu traverses l’épreuve, tu es vivant – regarde: le méchant n’est qu’un masque de sa propre illusion.

Tu te tiens en équilibre sur le seuil des abîmes, entre le Bien sans désir et le Désir sans loi. Face à la tempête du Mal.

Le méchant ne peut entamer l’inatteignable.

Nous renaîtrons de la poussière. Nous nous relèverons. De nul tombeau. De nulle plainte. Soulevés par une Force inconnue, nous survolerons les espaces et les abîmes de la Perte.

Et nous connaîtrons notre matin ultime et premier. Et nous verrons la chair unique se fondre dans le regard éternel.



Alain Suied

in " la revue improbable – n° 26 "







Le Blog à voir d’Alain Suied :

http://poesiefr.rmc.fr/

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