Le vipereau

10/04/09

« Il glisse contre la mousse du caillou comme le jour cligne à travers le volet. Une goutte d’eau pourrait le coiffer, deux brindilles le revêtir. Ame en peine d’un bout de terre et d’un carré de buis, il en est, en même temps, la dent maudite et déclive. Son vis-à-vis, son adversaire, c’est le petit matin qui, après avoir tâté la courtepointe et avoir souri à la main du dormeur, lâche sa fourche et file au plafond de la chambre. Le soleil, second venu, l’embellit d’une lèvre friande.

Le vipereau restera froid jusqu’à la mort nombreuse, car, n’étant d’aucune paroisse, il est meurtrier devant toutes.  »

René Char

in  » Commune présence « 

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