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Rien de plus
27/06/09
………………
Si j’avais pu décrire comment les courtisanes vénitiennes
Avec un roseau taquinent un paon dans la cour
Et du brocart mordoré, des perles de leur ceinture,
Délivrent leurs seins lourds, si j’avais pu dépeindre
La trace rouge de la fermeture de la robe sur leur ventre
Tels que les voyait le timonier de la galère
Débarqué au matin avec son chargement d’or,
Et si, en même temps, j’avais pu trouver pour leurs os,
Au cimetière dont la mer huileuse lèche les portes,
Un mot les préservant mieux que l’unique peigne
Qui, dans la cendre sous une dalle, attend la lumière,
Alors je n’aurais jamais douté. De la matière friable
Que peut-on retenir ? Rien, si ce n’est la beauté.
Aussi doivent nous suffire les fleurs des cerisiers
Et les chrysanthèmes et la pleine lune.
Czeslaw Milosz
L’indéfini
26/06/09
« Tout seul, sur le quai désert, dans ce matin d’été
Je regarde du côté de la barre, je regarde vers l’indéfini…. »
Fernando Pessoa
in » l’Ode Maritime «
Couleurs
23/06/09
Les couleurs sont plus profondes, ont un plus sourd éclat sous un ciel qui se
couvre, n’est que vaguement lumineux. Y sont couleurs comme à partir d’elles-
mêmes, sans la lumière crue qui autrement les frappe.
Ce qu’est en elle-même une couleur est son secret.
Roger Munier
in » Opus incertum «
La pépite
21/06/09
Je voudrais mordre le temps comme le pain.
Trouver une résistance, laisser l’empreinte de mes dents.
Avaler l’essence, sentir la nourriture
Qui doucement envahit le sang.
Mais, fleuve invisible, le temps s’écoule.
Il murmure à mes côtés. A portée de main
Il me passe un poisson-fable, une pépite d’or
Déjà réabsorbée par des tourbillons.
Maria Luisa Spaziani
in » I fasti dell’ortica «
la rue des douleurs
20/06/09
Et tu as traversé la mort
comme en la neige l’oiseau
toujours noir scellant l’issue…
Le temps a dégluti
les adieux que tu lui offris
jusqu’à l’extrême abandon
au bout de tes doigts
Nuit d’yeux
S’immatérialiser
Ellipse, l’air a baigné
la rue des douleurs…
Nelly Sachs
in » Brasier d’énigmes et autres poèmes «
L’arbre de brouillard…
19/06/09
Alors tu te tournes vers la vitre noire du salon et tu sais que
dehors les arbres frémissent de cette solitude particulière qu’ils
ont acquise et qui est toute leur vie d’arbres.
Frémissent, hors du sens, jetés là comme des signes qu’il nous
faut interroger. Écorces du vouloir.
Les arbres frémissent, ils sont aussi danseurs. On voudrait se
jeter dans cette assemblée, cette silencieuse épaisseur, cet
épanouissement. Mais la danseuse du sens est ici interdite,
clouée.
La musique vient d’ailleurs, c’est-à-dire que personne ne l’entend.
On subit cet autre danse parce qu’elle semble soudain visible.
On s’avance
mais l’ombre dit :
« N’allez-vous pas regretter d’alourdir encore ces branches ?
N’y a-t-il pas mieux à faire qu’à rançonner ce fruit ? »
Et tout ce bruit des racines, soudain, cette noire musique, pousse
à l’allègement.
C’est à un arbre de brouillard que je songe.
Un arbre pour passer au travers.
Pierre-Albert Jourdan
in « Espace de la Perte »
L’oiseau de feu
17/06/09
J’ai dit quelque part qu’il ne suffisait pas d’entendre la musique, mais qu’il fallait encore la voir.
Igor Stravinsky
in » Poétique musicale «
Envolé…
16/06/09
envolé
comme du sable d’or sur les toits
je pense
à des mots comme sable
fleurs blanches qui saignent un peu
barrière
ouverte qui bat
fenêtre
escalier rompu
grands arbres
à son apparition
•••••
Eric Sautou
in » La Tamarissière «
Syllabe
15/06/09
Si lèvre mortelle devinait
La Charge latente
D’une syllabe dite
Le poids la ferait s’effriter
……
Emily Dickinson
in » Quatrains et autres poèmes brefs «
Je prendrai une pierre
13/06/09
Je prendrai une
pierre.
Celle qui vient. Celle
qui pèse
dans son nom de pierre.
J’effacerai tout le dehors.
Je donnerai
mon sang à cette pierre.
Pour rien. Pour
retenir son nom. Pour apprendre
jour après jour
son corps de pierre.
Claude Esteban
in » Le nom et la demeure «
Je suis Râ…
12/06/09
En vérité, je suis Osiris et je demeure dans l’Amenti.
Osiris, lui qui connaît l’heure faste,
N’existerait pas, sans que j’existe, moi !
Car je suis Râ, au milieu des autres Esprits divins,
Et je ne périrai pas, de toute éternité !
Debout donc, toi, Horus Ressuscité !
Les dieux eux-mêmes ont reconnu ta qualité de dieu !
Livre des Morts des Anciens Egyptiens
Chapitre VIII – Le Passage à travers l’Amenti
L’accord final de l’hiver
11/06/09
Et voilà je sens
à chaque instant
comment s’éveille
la pensée de la pierre.
A midi elle respire
saturée de la germination des herbes,
aussi loin
du soleil
que mon obscurité…
Vesna Parun
in » La pluie maudite et autres poèmes «
J’ai vu…
11/06/09
« J’ai vu les yeux des tourterelles rougis par la colère,
je sais que dans le laurier habite l’acide prussique
et que ses fruits immobilisent le cœur des oiseaux. »
Antonio Gamoneda
in « Cecilia «
Barques
10/06/09
barques – que la mort
sertit – deux
dieux – chaussés de terre -
chancelants
Mathieu Bénézet
in » Les XXXX «
Calme
08/06/09
Il faudrait que les mots ne fassent pas plus de bruit que les choses qu’on les
entende à peine dire la table l’herbe le verre de vin comme une vaguelette une
ride de son sur la vie silencieuse quasi rien.
Antoine Émaz
in » NU(e) «
Départ
06/06/09
Dans le square au-dessus des Sitges, la petite fille se balance et c’est
– sans insistance – un pendule, à chaque mouvement elle s’imprègne
davantage de nuit et l’étale avec le bruissement d’une robe de veuve
sur la baie du soir. Au loin l’hôtel blêmi par la distance glisse vers le large
avec la paresse d’une arche vieillie ; la mer à nos pieds a l’éclat métallique du
crime que nous fûmes incapables de commettre.
Nous partirons, de nouveau habiterons de loin là où nous ne serons guère,
nous appuyant dans l’autre sur une vieille connaissance, plus massive et discrète
chaque jour et sur son silence complice. Plus haut, le noir des oiseaux déchire en
douce le bleu natif et mêle étroitement nos flottements à sa trame.
Petr Král
in » Pour l’Ange «
Le « vouloir-ne-rien-dire »…
05/06/09
Mais le « vouloir-ne-rien-dire » d’un poème n’est pas un vouloir ne rien dire.
Un poème veut dire, il n’est même que cela, pur vouloir-dire.
Mais pour vouloir-dire le rien, le néant, ce contre quoi et par quoi il y a la
présence, ce qui est. Et parce que le néant échappe à tout vouloir, le vouloir du
poème s’effondre comme tel (un poème est toujours involontaire, comme
l’angoisse et l’amour, et même la mort que l’on se donne), c’est rien qui se laisse
dire, la chose même, et se laisse dire en et par celui qui s’y porte malgré lui, le
reçoit comme l’irrecevable et s’y soumet. L’accepte, en tremblant que lui se
refuse, « étant » si étrange, fuyant, insaisissable comme l’est après tout le sens
de ce qui est « .
Philippe Lacoue-Labarthe
in » La poésie comme expérience «
Disparition
04/06/09
Ce que j’aime, ce n’est pas voir, c’est l’effort de voir :
sans cesse à attendre que disparaisse,
au-delà d’un signe, au-delà d’un appel,
pas de formule et pas de son.
Que diminue, que baisse,
que s’éteigne.
Isabelle Baladine Howald
in » Secret des Souffles «
Du vide…
03/06/09
voici l’île froide
couché sur les pierres nues, goélands
piaillant dans la brume –
l’immensité du néant
vide les os et les veines.
Kenneth White
in » Un monde ouvert «
Vie
31/05/09
Je te célèbre Ô vie
Entre cavités et songes
Intervalle convoité
Entre le vide et le rien.
Andrée Chédid
in » Rythmes «
Ferveur
29/05/09
Persiennes closes pour la sieste
une échancrure où se dénouent nos soifs
passage à gué entre songe et éveil
on suit le fil d’un cerf-volant
dans un pays qui nous échappe
on met à nu nos visages
à l’écoute des commencements
accord solaire dans la ferveur des mains
sans crier gare
la trame de nos gestes a signé l’invisible
Mireille Fargier-Caruso
Parole indivisible
28/05/09
Ô parole indivisible
Est-ce l’herbe des charniers
L’immobilité d’un mur
Ou la mort criblée d’images
L’aveu même d’être là
Comme l’énumération
D’un étang et d’un village
Tourbe neige cuivre école
Jusqu’au nom de chaque jour
Dans le signe sur les portes
Bernard Vargaftig
in » Éclat & Meute «
La nuit écrit…
27/05/09
La nuit écrit. Élargissant l’espace, extravaguant la page, pulvérisant le cercle de
pierres. Et enrôlant la mort. On lui doit un surcroît de force, et l’aggravation du
silence. On lui doit de toucher l’extrême fond de la faiblesse, et la cime de nos
plissements.
Jacques Dupin
in » Écarts «
Mouvement
26/05/09
Difficile à comprendre
Est à quoi tend
Le mouvement, sinon
A l’arrêt définitif,
Avec
De temps en temps la grâce
De quelque halte partagée »
Eugène Guillevic
in » Étier «
Le somnambule
25/05/09
c’était un si jeune homme. je l’ai vu passer dans les branches — un tout petit —
un souterrain passage — quelque chose comme une marche à travers les arbres
avec ce qu’il y a de nuit — de refus — de rigueur. certes on ne sait pas — on n’est
plus de chaleur vivante. ému en plus — au-delà de toute espérance et dans la
main déjà légère — transparente — déjà — le testament des feuilles qui vont
partir.
. un tunnel — un passage petit.
. venant du citadin marais.
mais allant où ?
Marianne van Hirtum
in » Les Insolites «
les morts oublient les vivants
24/05/09
Aride vérité que celle du silence,
inaccompli sommeil que celui de l’oubli.
Notre marche est muette,
notre langage est immobile
notre effort,
notre lent, notre lourd, notre indistinct effort
est inutile
****
Nos bouches sont des puits,
nos bouches sont des failles.
Y coule une rivière
de silence épaissi.
Nous apprenons à taire une voix souterraine,
à sceller de nos mains la blessure têtue,
l’aube de notre nuit se recouvre d’écailles
et la mue de nos yeux a des reflets de boue,
nous apprenons à voir la splendeur de l’abîme
et du corridor nu aux échos oubliés.
Une sueur épaisse a recouvert nos rêves,
lisière grêle où fermente le temps.
un paysage nouveau se dessine,
à perte de vue
Pierre Maubé
in » Nulle Part «
Objets de terre
22/05/09
Nous voulions être comme les objets de terre
Être là pour ceux qui, le matin à cinq heures, boivent leur café
dans la cuisine
Appartenir aux tables simples
Nous voulions être comme les objets de terre faits
de la terre des champs
Et aussi, que personne ne puisse tuer avec nous
Nous voulions être comme les objets de terre
Au milieu
de tant
d’acier
qui roule
Reiner Kunze
in » Un jour sur cette terre «
Pensée
21/05/09
La seule écriture parfois libère de la pensée. Est, dans son flux, de la pensée qui
s’invente, germe d’elle-même, dans les mots.
Roger Munier
in » Opus incertum «
L’infini
19/05/09
…
une fois
par nuit
à mesure
d’homme
brille l’infini
sur une lame
lisse
Giacinto Scelsi
in » L’Homme du son «
__________________________________
Oreiller
18/05/09
Reste-t-il du temps
pour lui dire,
Mère,
bonsoir,
je suis revenu
avec une balle dans le cœur.
Mon oreiller est là
je veux m’allonger
et me reposer.
Si la guerre
revient frapper à la porte
dites-leur : il est en train
de se reposer..
Ghassan Zaqtan
____
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