Aride vérité que celle du silence,

inaccompli sommeil que celui de l’oubli.


Notre marche est muette,

notre langage est immobile

notre effort,

notre lent, notre lourd, notre indistinct effort

est inutile


****


Nos bouches sont des puits,

nos bouches sont des failles.

Y coule une rivière

de silence épaissi.

Nous apprenons à taire une voix souterraine,

à sceller de nos mains la blessure têtue,


l’aube de notre nuit se recouvre d’écailles

et la mue de nos yeux a des reflets de boue,


nous apprenons à voir la splendeur de l’abîme

et du corridor nu aux échos oubliés.

Une sueur épaisse a recouvert nos rêves,

lisière grêle où fermente le temps.

un paysage nouveau se dessine,

à perte de vue


Pierre Maubé

in  » Nulle Part « crane22

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