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Un objet difficile à ramasser
11/02/07
Il y a fort longtemps, j’ai vu, dans un catalogue d’attrapes pour noces et banquets: "Objet difficile à ramasser". J’ignore quel est cet objet et comment il se présente, mais j’aime qu’il existe et rêver dessus.
Une oeuvre doit être un "objet difficile à ramasser". Elle doit se défendre contre les attouchements vulgaires, les tripotages qui la ternissent et qui la déforment. Il faut ne pas savoir par quel bout la prendre, ce qui gêne les critiques, les agace, les pousse à l’insulte, mais préserve sa fraîcheur. Moins elle est comprise, moins vite elle ouvre ses pétales et moins vite elle se fane. Une oeuvre doit prendre contact, fût-ce par malentendu, et cacher ses richesses qui se livreront peu à peu et à la longue. Une oeuvre qui ne garde pas de secret et se donne trop vite, risque fort de s’éteindre et de ne laisser d’elle qu’une tige morte….
Jean Cocteau
Vous avez dit censure ?
09/02/07
1° La censure est l’art de découvrir dans les oeuvres littéraires ou dramatiques, les intentions malveillantes;
2° L’idéal est d’y découvrir les intentions, même quand l’écrivain ne les a pas eues;
3° Un censeur capable doit à première vue, déterrer dans le mot "ophicléide" une injure à la morale publique;
4° La devise du censeur est "coupons, coupons, il en restera toujours trop";
5° Le censeur doit être persuadé que chaque mot d’un ouvrage contient une allusion perfide. Quand il parviendra à découvrir l’allusion, il coupera la phrase. Quand il ne la découvrira pas, il la coupera aussi, attendu que les allusions les mieux dissimulées sont les plus dangereuses…
André Gill
(Créateur du personnage d’Anastasie)
in " Journal satirique "L’Eclipse" – 19 juillet 1874
Lumière
09/02/07
Je me suis occupé hier soir d’un terrain boisé un peu en pente couvert de feuilles de hêtres vermoulues et sèches. Le sol était d’un rouge-brun tantôt plus clair et tantôt plus sombre, à cause, plus encore, des ombres portées des arbres qui y jetaient des lignes, tantôt plus faibles, tantôt plus fortes, à moitié effacées.
Il s’agissait, et j’ai constaté que c’était fort difficile, d’obtenir la profondeur du coloris, l’énorme force et la fermeté de ce terrain, et pourtant ce n’est qu’en peignant que je me suis rendu seulement compte combien il y avait encore de clarté dans cette obscurité. Il s’agit de conserver la clarté, et de conserver en même temps l’ardeur et la profondeur de cette teinte riche.
Car on ne peut imaginer un tapis aussi admirable, que ce rouge-brun profond dans l’ardeur d’un soleil de crépuscule d’automne tempéré par les branches.
De ce sol surgissent de jeunes hêtres, qui prennent de la lumière d’un côté, y sont d’un vert étincelant, et le côté ombré de ces troncs est d’un vert noir chaud et puissant.
Derrière ces petits troncs, derrière ce sol brun-rouge il y a un ciel, très fin, bleu-gris, chaud, presque pas bleu, étincelant. Et en-dessous il y a un bord nébuleux de verdure et une résille de petits troncs et de fleurs jaunâtres. Quelques figures de chercheurs de bois y errent comme des masses sombres d’ombres mystérieuses…
Je te décris la nature…
J’ai bien eu de la peine à la peindre…
J’ai été frappé de voir combien ces petits troncs tiennent solidement dans le sol. Je les ai commencés au pinceau, mais à cause du sol déjà empâté – un coup de pinceau fondait comme rien, c’est alors que, pinçant le tube, j’en ai fait sortir les racines et les troncs – et je les ai quelque peu remodelés avec le pinceau…
Dans un certain sens, je suis content de ne pas avoir appris à peindre. Peut-être que j’aurais appris à laisser passer inaperçus des effets de ce genre…
Je ne sais moi-même comment je le peins…
mais pourtant je vois dans mon oeuvre un écho de ce qui m’a frappé, je vois que la nature m’a raconté quelque chose, m’a parlé, et que je l’ai noté en sténographie…
Vincent Van Gogh
in " Lettres de Vincent Van Gogh à son frère Théo "
La rose de Redon
07/02/07
En contemplant chaque toile de Maître Odilon, je voyais bien que cette rose était ardente comme l’été, piquante comme l’amour, docile comme un baiser… Mais, dis-je, il y avait encore un charme impossible à saisir, une interrogation formulée d’elle-même à ces couleurs si simplement, si enfantinement, si crûment posées que c’était de leur seule juxtaposition que naissait la subtilité, l’adresse et l’innombrable nuance.
Oui… Mais cette réponse ?
Ah ! sans doute était-elle le secret de Maître Odilon Redon. Et lui ne semblait pas s’apercevoir de mon trouble, et rêvait, son parasol sous l’aile…
Lorsque soudain…
Lorsque soudain, je fus pris de stupeur, voyant s’ouvrir les sombres lèvres d’une rose. Et avant que je ne l’eusse interrogée :
– Tu cherches le secret de son génie ? demanda-t-elle.
Et j’inclinai la tête.
– Je l’ignore et lui-même l’ignore, dit-elle.
Puis elle se tut.
Francis Jammes
in " Odilon Redon, botaniste "
La rose a tort; je sais ce que je fais.
Odilon Redon
Entre rêve et matière
04/02/07
" Fautrier, lui, nous peint une boîte comme si le concept de boîte n’existait pas encore; et plutôt qu’un objet, un débat entre rêve et matière, un tâtonnement vers "la boîte" dans la zone d’incertitude où se frôlent le possible et le réel… L’artiste a la sensation continuelle que les choses pourraient être autrement…
A. Berne-Joffroy
in " Les Objets de J. Fautrier "
Isola
04/02/07
Il descendit sur une plage où le soir
Etait toujours celui d’anciennes forêts,
Et s’avança,
Et ce fut une rumeur d’ailes qui le rappela
Détachée du déchirant
Battement de coeur de l’eau torride…
Ungaretti
Attente
03/02/07
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Ciel dont j’ai dépassé la nuit
Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes
Dans leur double horizon inerte indifférent
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par delà l’attente
Je te cherche par delà moi-même
Et je ne sais plus tant je t’aime
Lequel de nous deux est absent.
Paul Eluard
La vision de l’Univers d’Einstein
02/02/07
Tout ce qui pour chacun de nous constitue le passé, le présent et l’avenir, est donné en bloc et tout l’ensemble des évènements, pour nous successifs, dont est formée l’existence d’une particule matérielle, est représenté par une ligne, la ligne d’Univers de la particule…Chaque observateur, au fur et à mesure que son temps propre s’écoule, découvre, pour ainsi dire, de nouvelles tranches de l’espace-temps qui lui apparaissent comme les aspects successifs du monde matériel, bien qu’en réalité l’ensemble des évènements constituant l’espace-temps préexistent à cette connaissance.
Louis de Broglie
in " L’Oeuvre scientifique d’Albert Einstein "
Le buveur
01/02/07
…Qu?il fasse un voyage
Aux bras d?un nuage,
Et laissez-le, s?il lui plaît,
Boire à mes ruisseaux de lait !…
Marceline Desbordes Valmore
Reflet
31/01/07
L’écrit n’est pas un miroir. Ecrire, c’est affronter un visage inconnu.
Edmond Jabès
( in " Le petit livre de la subversion hors de soupçon " )
Le mot
30/01/07
…Cette ruine à présent où la lune marche seule
Éclairant l?araignée en sa toile et la rose
J?y fus auparavant, j?aimai chaque pierre sombre ;
S?il y en eut aucune, des ombres je fus l?une.
L’oreille comme à une conque, ce jour-là, je perçus
Dans l?invisible tout massivement délettré,
Un mot unique et vrai mais non d?éternité,
Arraché aux étranges mutations de l?âme …
Malcolm Lowry
Retour
28/01/07
Retour à tout ou retour à rien
Entre rien et rien
une palpitation
incandescente
Une fraction de lumière
s’échappe
Dire jusqu’au bout quelque chose qui s’échappe, insaisissable…
Jean-Marie Gibbal
in "Tambours d’eau"
Redondance
24/01/07
Prenons une mosaïque byzantine. Voilà un type de communication classiquement redondante, qui se prête tout particulièrement à une analyse en termes d’information. Chaque petit cube de la mosaïque peut être considéré comme une unité d’information, un "bit"; la totalité de l’information est donnée par la somme de ces unités.
Or les rapports qui s’établissent entre les divers éléments d’une mosaïque traditionnelle (disons: le "Cortège de l’impératrice Théodora", à Saint-Vital de Ravenne) ne sont nullement le fait du hasard. Ils sont réglés par des lois de probabilité précises. Il existe, en premier lieu, une convention figurative, en vertu de laquelle l’oeuvre doit reproduire le corps humain et la nature. Cette convention implicite, basée sur nos schèmes perceptifs, entraîne l’oeil à réunir les cubes de mosaïque suivant le contour des corps; les limites des corps sont d’ailleurs caractérisées par leur unité chromatique. Les cubes ne se bornent pas à "suggérer" la présence d’un corps: par leur distribution hautement redondante, par une série de répétitions en chaînes, ils "insistent" sur les contours sans que subsiste aucune possibilité d’équivoque. Si un signal noir représente la pupille, une série d’autres signaux convenablement disposés réitère le message en indiquant les sourcils et les paupières; il est désormais permis d’identifier l’oeil sans ambiguïté. Ajoutons encore la représentation, symétrique, de "deux" yeux: autre élément de redondance. Car, après tout, un peintre moderne se contente parfois d’un oeil pour suggérer – avec succès – un visage vu de face.
Dans notre mosaïque les yeux vont toujours par deux, parce que certaines conventions figuratives y sont suivies à la lettre: conventions qui constituent, en termes d’information, des lois de probabilité à l’intérieur du système donné. Tout cela nous place devant un message figuratif chargé d’une signification univoque, et d’un taux d’information limité.
Umberto Eco
in "L’Oeuvre Ouverte"
Adam et Eve
21/01/07
"A tous ceux que démange l’envie de dire que ce langage est sans pensée, je conseille la visite dangereuse du jardin zoologique."
Picabia
Sens
19/01/07
…Donne du sens à ta parole,
donne-lui de l’ombre…
Paul Celan
Le puits
18/01/07
Etre.
Et rien de plus.
Jusqu’à ce que se forme un puits en-dessous.
Ne pas être.
Et rien de plus.
Jusqu’à ce que se forme un puits au-dessus.
Ensuite,
entre ces deux puits,
le vent s’arrêtera un instant.
Roberto Juarroz
Mains
18/01/07
… Nous sommes jaloux de nos mains lorsqu?elles écrivent
Jaloux de nos mains,
Car elles trahissent nos désirs…
Akl Awit
Poète libanais
Désert
17/01/07
Le désert, c’est le vide avec sa poussière. Au coeur de cet univers pulvérisé, dans son absence intolérable, seul le vide conserve sa présence ; non plus comme vide, mais comme respiration du ciel et du sable.
Edmond Jabès
ZAOUM
16/01/07
"La patrie de la création, c’est le futur. C’est de là que soufflent les vents des dieux du verbe".
Vélimir Khlebnikov
in " Zanguezi & autres poèmes "
Faim
14/01/07
Si j’ai du goût, ce n’est guère
Que pour la terre et les pierres.
Je déjeune toujours d’air,
De roc, de charbons, de fer.
Mes faims tournez, paissez, faims,
Le pré des sons.
Attirez le gai venin
Des liserons.
Mangez les cailloux qu’on brise,
Les vieilles pierres d’églises;
Les galets des vieux déluges,
Pains semés dans les vallées grises.
Arthur Rimbaud
Le rêve
13/01/07
Voici ce dont je voudrais que vous vous souveniez lorsque mon souvenir sera évoqué:
Ce qui paraît en vous le plus faible et le plus désemparé est le plus fort et le plus déterminé,
N’est-ce pas votre souffle qui a dressé et fortifié votre ossature ?
Et n’est-ce pas un rêve qu’aucun de vous ne se rappelle avoir rêvé qui a bâti votre ville et tout ce qu’elle contient ?
Si vous pouviez voir les marées de ce souffle, vous ne verriez plus rien d’autre.
Et si vous pouviez entendre le murmure de ce rêve, vous n’entendriez plus d’autre son.
Mais vous ne voyez ni n’entendez, et il est bien qu’il en soit ainsi.
Le voile qui obscurcit vos yeux sera levé par les mains qui l’ont tissé,
L’argile qui emplit vos oreilles sera percée par les doigts qui l’ont pétrie.
Et vous verrez,
Et vous entendrez.
Vous ne regretterez pas toutefois d’avoir connu la cécité, ni d’avoir été sourds.
Car en ce jour vous prendrez connaissance des desseins cachés derrière toute chose,
Et vous bénirez les ténèbres comme vous béniriez la lumière.
Khalil Gibran
in "Le Prophète"
Lumière
12/01/07
Lumière qui vas toujours
devant, je te prendrai
par la main, ce sera soudain
plus simple, les choses
et les gens, les mots qui durcissaient
sous la langue, tout
sera transparent pour nous, lumière
qui n?a pas de lieu, voilà que tu t?arrêtes
et que mon mal
s?arrête aussi et que tu m?attends.
Claude Esteban
Je sais leur Nom
09/01/07
Salut, dieu grand, Seigneur de Vérité et de Justice,
Maître puissant ! Voici que j’arrive devant toi !
Laisse-moi donc contempler ta rayonnante beauté !
Je sais ton Nom magique et ceux de quarante deux divinités
Qui dans la vaste Salle de Vérité-Justice t’entourent
Le jour où l’on fait le compte des péchés devant Osiris;
Le sang des pécheurs leur sert de nourriture.
Ton Nom est :" Le-Seigneur-de-l’Ordre-de-l’Univers-
Dont-les-deux-Yeux-sont-les-deux-déesses-soeurs".
Voici que j’apporte dans mon Coeur la Vérité et la Justice,
Car j’en ai arraché tout le Mal…
Sortie vers la Lumière du Jour .Livre des Morts égyptien
( in "La Confession Négative I" )
Les gardiens du seuil
07/01/07
Pour amener le mort à la vue pénétrante, on l’appelle par son nom disant:
" Noble fils, écoute sans distraction…
…………………………………………………………………………..
Noble fils, la lumière aux quatre couleurs des quatre éléments sublimés se lève pour toi…
…………………………………………………………………………..
Ô noble fils, autour des divinités Père-Mère des cinq familles t’apparaissent maintenant les terrifiants gardiens du seuil…
…………………………………………………………………………..
Ces quarante deux déités qui sont la manifestation du Corps de Jouissance des Bouddhas surgissent de ton coeur comme l’expression de ton esprit à l’état pur. C’est pourquoi, reconnais-les.
Ô noble fils, les royaumes célestes n’ont pas d’existence localisée mais ne sont finalement que les divisions cardinales et le centre de ton coeur d’où ils sortent pour t’apparaître. Les corps de ces déités ne proviennent pas non plus d’un autre lieu. Ils sont de toute éternité le déploiement des potentialités de ta propre connaissance. C’est pourquoi reconnais-les donc pour ce qu’ils sont."
Bardo-Thödol
in " Instruction pour la vue pénétrante pendant le second état intermédiaire ".
A Gala
06/01/07
Viens, monte. Bientôt les plumes les plus légères, scaphandrier de l’air, te tiendront par le cou.
La terre ne porte que le nécessaire et tes oiseaux de belle espèce, sourire. Aux lieux de ta tristesse, comme une ombre derrière l’amour, le paysage couvre tout.
Viens vite, cours. Et ton corps va plus vite que tes pensées, mais rien, entends-tu? rien, ne peut te dépasser.
Paul Eluard
in "Les Nécessités de la vie"
Le combat avec l’ange
04/01/07
…Viens danser contre moi. Je veux te sentir humer te toucher ma belle mémoire.
Le grand vent claquait les portes là-haut dans ma tête. Refusant la raison. Nager dans les eaux infestées. Nu. Vouloir le combat.
Serviteur d’une reine. Me noyer avec sa traîne. Renaître avec le sourire d’un ange. La blonde. Oasis. Elle m’aime. Comme un diamant. Je suis derviche. Affamé. Depuis toujours. Ne jamais croire être aimé. Foutu biberon.
Ma femme est une jeune femme. La vérité ne vieillit pas.
Cette femme-là mérite une symphonie. Elle en veut pas.
Je veux chanter la vie. Partir sur les routes. Aller à la rencontre de la différence. Afin de grandir une fois pour toutes. N’avoir plus honte d’avoir oublié. Lointaine lumière de solitude.
Loin des écrans de télévision. Quitter sa peau d’orgueilleux. Être fier. Debout. Parler aux âmes. Tenir conseil. Tendre la main. Essayer de comprendre.
Laisse le balancier de la pirogue faire le boulot. La douleur finit par tuer l’amer. Elle laisse l’humain comme une épure. Débarrassé. Lavé des corruptions intimes.
Dans le fond des bars. Faut se tenir chaud. Mon frère.
Richard Bohringer
in "L’ultime conviction du désir"
Pierre de foudre
01/01/07
Perceval, si les hommes se retournaient seulement une bonne fois, ils verraient se dresser derrière eux autant de Sodomes et de Gomorrhes levées de chacun de leurs pas et capables de les changer en statues de sel. C?est là ce que Montsalvage contemple, et c?est pourquoi tu trouves qu?il y fait nuit en plein jour. Tu as vu dans tes voyages de ces rochers qui gardent les pistes de bêtes fabuleuses qu?on ne voit plus nulle part. Ils étaient boue pour recevoir l?empreinte ? ils se sont faits pierre pour la garder? Perceval ! quelque chose a passé ici il y a longtemps, dont Montsalvage a gardé l?empreinte, et rien n?a pu l?effacer, car Montsalvage est un lieu clos, car le temps et la vie n?y trouvent plus de prise, car Montsalvage pétrifie ? et c?est ce qui fait de moi pour les passants une pierre de foudre au bord de la route, un fantôme en plein soleil, une tête de Méduse qui te fascine et que tu n?oublieras plus jamais de regarder, Perceval, parce que tu m’as vu, parce que ce que j?ai fait tu pourrais le faire, et tu l?as désiré dans ton c?ur, et que tu sais maintenant que je te ressemble.
Julien Gracq
in "Le Roi Pêcheur"
Gnose
31/12/06
Le dragon redoutable ne l’emporte pas sur le serpent lové dans l’herbe.
Proverbe chinois
L’oeuf cosmique
30/12/06
SOIS UNE ÉTOILE
QUI LAISSERA DERRIÈRE ELLE
UN IMPÉRISSABLE SILLAGE DE LUMIÈRE ?
——————PTLNQNSC——————-
Que cette année 2007 vous apporte la Paix?
et nous aide tous à devenir
des hommes et des femmes de Paix.
Divination
29/12/06
Ces vieux toits
quatre fois
résignés
Ce hameau
sans fenêtre
sous les feuilles
C?est ton c?ur
quatre fois
racorni
Ta sagesse
hermétique
ô tortue !
Francis Ponge