Pages
Categories
Archives
- novembre 2012
- octobre 2012
- septembre 2012
- février 2012
- janvier 2012
- décembre 2011
- novembre 2011
- octobre 2011
- septembre 2011
- août 2011
- juillet 2011
- juin 2011
- mai 2011
- avril 2011
- mars 2011
- février 2011
- janvier 2011
- décembre 2010
- novembre 2010
- octobre 2010
- septembre 2010
- août 2010
- juillet 2010
- juin 2010
- mai 2010
- avril 2010
- mars 2010
- février 2010
- janvier 2010
- décembre 2009
- novembre 2009
- octobre 2009
- septembre 2009
- août 2009
- juillet 2009
- juin 2009
- mai 2009
- avril 2009
- mars 2009
- février 2009
- janvier 2009
- décembre 2008
- novembre 2008
- octobre 2008
- septembre 2008
- juillet 2008
- juin 2008
- mai 2008
- avril 2008
- mars 2008
- février 2008
- janvier 2008
- décembre 2007
- novembre 2007
- octobre 2007
- septembre 2007
- juillet 2007
- juin 2007
- mai 2007
- avril 2007
- mars 2007
- février 2007
- janvier 2007
- décembre 2006
- novembre 2006
- octobre 2006
- septembre 2006
- août 2006
- juillet 2006
- juin 2006
- mai 2006
- avril 2006
- mars 2006
- février 2006
- janvier 2006
- décembre 2005
- novembre 2005
- octobre 2005
- septembre 2005
- août 2005
- juillet 2005
- juin 2005
- mai 2005
- avril 2005
- mars 2005
- février 2005
- janvier 2005
- décembre 2004
- novembre 2004
- octobre 2004
Meta
Lumière
09/02/07
Je me suis occupé hier soir d’un terrain boisé un peu en pente couvert de feuilles de hêtres vermoulues et sèches. Le sol était d’un rouge-brun tantôt plus clair et tantôt plus sombre, à cause, plus encore, des ombres portées des arbres qui y jetaient des lignes, tantôt plus faibles, tantôt plus fortes, à moitié effacées.
Il s’agissait, et j’ai constaté que c’était fort difficile, d’obtenir la profondeur du coloris, l’énorme force et la fermeté de ce terrain, et pourtant ce n’est qu’en peignant que je me suis rendu seulement compte combien il y avait encore de clarté dans cette obscurité. Il s’agit de conserver la clarté, et de conserver en même temps l’ardeur et la profondeur de cette teinte riche.
Car on ne peut imaginer un tapis aussi admirable, que ce rouge-brun profond dans l’ardeur d’un soleil de crépuscule d’automne tempéré par les branches.
De ce sol surgissent de jeunes hêtres, qui prennent de la lumière d’un côté, y sont d’un vert étincelant, et le côté ombré de ces troncs est d’un vert noir chaud et puissant.
Derrière ces petits troncs, derrière ce sol brun-rouge il y a un ciel, très fin, bleu-gris, chaud, presque pas bleu, étincelant. Et en-dessous il y a un bord nébuleux de verdure et une résille de petits troncs et de fleurs jaunâtres. Quelques figures de chercheurs de bois y errent comme des masses sombres d’ombres mystérieuses…
Je te décris la nature…
J’ai bien eu de la peine à la peindre…
J’ai été frappé de voir combien ces petits troncs tiennent solidement dans le sol. Je les ai commencés au pinceau, mais à cause du sol déjà empâté – un coup de pinceau fondait comme rien, c’est alors que, pinçant le tube, j’en ai fait sortir les racines et les troncs – et je les ai quelque peu remodelés avec le pinceau…
Dans un certain sens, je suis content de ne pas avoir appris à peindre. Peut-être que j’aurais appris à laisser passer inaperçus des effets de ce genre…
Je ne sais moi-même comment je le peins…
mais pourtant je vois dans mon oeuvre un écho de ce qui m’a frappé, je vois que la nature m’a raconté quelque chose, m’a parlé, et que je l’ai noté en sténographie…
Vincent Van Gogh
in " Lettres de Vincent Van Gogh à son frère Théo "
Pas de commentaire »
Pas encore de commentaire.
Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URL