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Mon piano
12/01/09
J?approche. Il est prêt.
Je souffre. Il fait le chant.
J?apporte l?obsession, la gêne, l?oppression :
Il fait le chant
J?apporte la situation sans remède, le vain déploiement des efforts, le ratage de tout avec la mesquinerie, les précautions emportées par le vent, par le feu, par le feu, par le feu surtout :
Il fait le chant.
J?apporte l?inondation de sang, le braiment des ânes contre la paix, les camps, le travail forcé, la misère, les emprisonnés de la famille, les choses à demi, les amours à demi, les élans à demi et moins qu?à demi, les vaches maigres, les hôpitaux, les interrogatoires de police, les lents mourants dans les bleds perdu, les amers vivants, les foutus, ceux qui dérivent avec moi sur la banquise folle :
Il fait le chant.
Henri Michaux
in " Passages "
des riens…
10/01/09
La poésie construite avec peu de matière, avec des feuilles, avec des grains de sable, avec de l?air, avec des riens…
Joseph Joubert
Les trois cercles
09/01/09
J’aurai vu. J’aurai saisi, à force, les trois cercles : le commun, le propre et celui de l’arcane. J’aurai su le désir et le vide.
Parfois, trop proche de comprendre, j’aurai baisé les lèvres de l’abîme.
Quelques chances m’auront sauvé. Il me faudra beaucoup d’esprit, à la dernière passe, pour rire de l’infime chemin parcouru.
Franck André Jamme
in " Par les trous du manteau de l’apparence é
Crépuscule
09/01/09
Crépuscule, comme vous êtes doux et tendre ! Les lueurs roses qui traînent encore à l’horizon comme l’agonie du jour sous l’oppression victorieuse de sa nuit, les feux des candélabres qui font des taches d’un rouge opaque sur les dernières gloires du couchant, les lourdes draperies qu’une main invisible attire des profondeur de l’Orient, imitent tous les sentiments compliqués qui luttent dans le c?ur de l’homme aux heures solennelles de la vie.
Charles Baudelaire
in " Le Spleen de Paris, petits poèmes en prose "
Ce soir
06/01/09
D?oubli éphémère est ce soir.
Il me narre l?histoire que j?ai perdue.
La pluie est lasse comme cette main,
retournée immobile sur la page blanche.
Vertige qui oppresse, et stridence, comme
un grincement de dents, stridence, corde
qui sublimement vague, ce soir désaccordée,
avec l?harmonie du Tout…
Rita R. Florit
Une femme…
05/01/09
une femme elle reste à la fenêtre elle ne se jette pas par-dessus bord elle n’ouvre pas elle regarde la vitre ou quelque chose dehors derrière la vitre on n’en sait rien elle ne dit rien de ce qu’elle voit est-ce qu’elle voit seulement et puis son front il est collé ça fait de la buée sur cette vitre qui la sépare du monde…
Albane Gellé
in " un bruit de verre en elle "
Ardoise
04/01/09
Tu gardes en toi
le sceau des fougères et des prêles,
le calque des écorces, étant
paume ouverte du temps
mémoire des ruches de la vie
où bourdonne encore en nos doigts
l’enfance des reptiles.
Jacques Lacarrière
in " Lapidaire "
Ton nom…
03/01/09
Ton nom – un oiseau dans la main,
Ton nom – sur la langue un glaçon.
Un seul mouvement de lèvres.
Quatre lettres….
…
Ton nom – le baiser sur les yeux,
Sur le tendre froid des paupières.
Ton nom – le baiser sur la neige.
Gorgée d’eau bleue qui sourd, glaciale,
Avec ton nom – le sommeil est profond.
Marina Tsvétaïeva
in " Poèmes à Blok "
Principe
02/01/09
Le centre de la joie
comme principe
de toute gravité…
André Ughetto
in " Rues de la Forêt Belle "
Lézarde entre deux nuits
01/01/09
Les ajoncs, la pierraille au sursis de l’hiver,
Haute ruine aux lambeaux de songe,
Tous les siècles de l’obscur dans le vent,
La vallée, le grand pays familier et désert.
Le couple né de ces granits, de ces racines,
Et moi qui porte au fond des mots, au fond du sang
Je ne sais quel appel, je ne sais quel écho
De ce passage de serfs et de guerriers,
De vagabonds, de paysans et de rois,
D’enfances tenaces et terrifiées,
L’effrayante ou miraculeuse saveur
D’une lézarde entre deux nuits.
Georges-Emmanuel Clancier
in " Terres de Mémoire "
Tantôt
31/12/08
Où il y a l’attente, longtemps, et sans retour, où il y a dire, et puis ne plus pouvoir dire, où il y a écouter et puis ne plus pouvoir écouter, où il y a regard et puis tenter de regarder encore, et sans retour. C’est un chant, et malgré la douleur, il n’y a rien d’orphique, c’est un chant sans retour. Chaque mot creuse, là où il est pour un instant, là où il est, même dans l’absence.
Jacques Ancet
in " Rien n’avait changé mais rien n’était plus comme avant "
Les couloirs du Rêve
31/12/08
C’est par ici, par les couloirs magiques de la nuit que reviennent vivants les morts bien-aimés, la grand-mère de Proust ou mon père, les villes perdues, Oran, Osnabrück, plus belles que jamais dans la distance où le rêve les retient, c’est ici que les aveugles luttent en s’échangeant, es-tu moi? es-tu mon frère? Ici même c’est l’autre monde, on y est sans effort, en fermant les portes des yeux. Ici, chez le Rêve, la mort devient ce qu’elle est : une séparation seulement presque interminable, interrompue par des retrouvailles brèves et extatiques, dans une rame de métro ou dans un train. Les voix s’échappent du silence. Ici même c’est l’autre musique. Écoutez ! Sommes-nous dehors? Sommes-nous dedans? Vous rêvez. Continuez à vous laisser rêver. Il n’y aura pas de fin.
Hélène Cixous
Bruges la morte…
29/12/08
Ces quais de Bruges, combien, dans ma pensive jeunesse, je les ai suivis, confessés, aimés, – avec des coins que j’étais seul à connaître, à consoler, avec des maisons dont les vitres mortes me regardaient !
Et, dans la prison des quais de pierre, l’eau stagnante des canaux où ne passent plus de navires, ni de barques, où rien ne se reflète que l’immobilité des pignons dont les arches décalquées ont l’air d’escaliers de crêpe qui conduisent jusqu’au fond. Et sur les eaux inanimées, des balcons en surplomb, des rampes de bois, des grilles de jardins incultes, des portes mystérieuses, toute une enfilade de choses confuses et déjetées qui sont accroupies au bord de l’eau, avec des airs de mendier, sous des haillons de feuillage et de lierre qui s’effilochent…
Georges Rodenbach
Jeune est le temps
27/12/08
Les hirondelles fendent l?air
et les cieux ne se fissurent pas
le lac reflète les nuages
et l?eau ne se trouble pas
Fugitivement nous troublons
par notre passage le temps
et la sphère bientôt se reforme
limpide et ne change pas
Lala Romano
in " Jeune est le temps "
Lenteur des choses
26/12/08
L?automne sait-il qu?il n?est pas le printemps
Dans la merveilleuse lenteur des choses avant la chute
Quand l?herbe est très verte et la lumière poudrée d?or
et les champs inondés piègent les oiseaux du ciel
Vivre entre les bords du temps comme dans une coupe
où la feuille sèche et courbée comme une voile
Est le fragile bateau d?une fleur de mai
Qui sait en quelle direction souffle le vent
Heather Dohollau
in " Les Portes d?en bas "
Le chat
25/12/08
Demain, hier n?ont plus de sens face au chat immobile.
La corneille crie toujours, comme s?il ne l?entendait pas.
Seule frémit la pointe de ses oreilles.
Couché dans l?ombre, il est l?image du présent. Il vibre.
Il vibre entre deux éclats : on y est, on n?y est pas.
On y entre, on est perdu.
Jacques Ancet
in " Diptyque avec une ombre "
Voix
23/12/08
…On a besoin d’un peu de vie de confusion de brouhaha
sinon dans le vide et le calme
dans la poussière des années
on pourrait entendre distinctement une voix très ancienne
dont on croyait avoir perdu le son
une voix égarée et pourtant restée là
prise dans l’absence et dans l’oubli
la voix de ce mort qu’on aima
parlant tout seul au bord du temps
au bord des larmes.
Claude Roy
in " Le noir de l’aube "
Une Pierre
22/12/08
Il se souvient
De quand deux mains terrestres attiraient
Sa tête, la pressaient
sur des genoux de chaleur éternelle.
Étale le désir ces jours, parmi ses rêves,
Silencieux le peu de houle de sa vie,
Les doigts illuminés gardaient clos ses yeux.
Mais le soleil du soir, la barque des morts,
Touchait la vitre, et demandait rivage.
Yves Bonnefoy
in " Les Planches courbes "
Paroi
20/12/08
Nulle brèche sur la paroi du jour. Nulle fenêtre d?osmose où commencer l?amour? Dehors est un ovale intact, impérissable ?uf de plomb décomposé sur nos sols. Et il y a la surface intérieure, paysage rentré sous nos arches de sang. La mer et la montagne s?évaporaient lentement dans la brume. Devant pesait le vase sans périple du temps.
Si la jeunesse était le chemin sous la peau de cette veine qui revient, évasifs, d?un doigt parmi nos spirales sanguines, nous réinventerions le jour, et ses fêtes rétractiles sous l?arbre du dedans.
Gabrielle Althen
in " Noria "
L’infini, en nous…
19/12/08
L?infini, en nous, n?est-ce pas la langue, en ses combinatoires et ses virtualités, telle qu?à travers elle nous nous tenons face au fini et y décelons de l?infini : un en-deçà, un au-delà, un avers, une opacité et un inconnaissable. A la fois réponse infinie de la langue au réel infini et sollicitation par la langue même de cette infinité.
Jean-Michel Maulpoix
in " Le poète perplexe "
Dôme
19/12/08
Un chemin mène à l?horizon merveilleusement teint de collines. Le pays rayonne sous l?ornière. Je vois des lampes bleues et noires, ce sont des pierres qu?un feu bouge, le soir, quand le pas creuse encore l?avenue. Et je sais la rumeur qui augmente le ciel, j?entends le chant patient de l?éveillé; et l?invisible entre deux pierres, le long d?un vent est un visage. Ce qui vient, vient brisé, et le pas tente un pas de rêve, brûlé comme le nôtre, ouvrant l?abîme nuitamment, dans la passion de l?éternel.
Béatrice Douvre
in " Le Temps franchi "
Le cri
17/12/08
j?ai vu passer une à une
les heures de la nuit :
plus légères qu?un rêve,
elles allaient en lunes claires?
Le silence ne cachait pas
qu?il avait au ventre un cri
Evelyne Boix-Moles
in " Demain il sera trop tard "
le passeur
17/12/08
…Vers le mot terre
peu de mots restent
creuser les mots
froid, soif, feu
sol
d?un silence
près des mains
Du passeur
reste l?écriture penchée du corps
qui affouille le silence
Jean Gabriel Cosculluela
in " Buée "
Saisir
15/12/08
Recueillir le grain des heures
Étreindre l?étincelle
Ravir un paysage
Absorber l?hiver avec le rire
Dissoudre les noeuds du chagrin
S?imprégner d?un visage
Moissonner à voix basse
Flamber pour un mot tendre
Embrasser la ville et ses reflux
Écouter l?océan en toutes choses
Entendre les sierras du silence
Transcrire la mémoire des miséricordieux
Relire un poème qui avive
Saisir chaque maillon d?amitié
Andrée Chedid
in " Par delà les mots "
L’été
15/12/08
Certaine sauterelle orangée visite à la venvole un grand aubifoin des montagnes.
– Tant de beauté (dôme d?azur, escarpements pour chèvres à sonnailles, sous-bois moussus, plateaux flattés de bise, épicéas fûtant droit au ciel), tant de bonheur est-il pour satisfaire une soif de possession, le goût impérieux du bien-être ? Pareille félicité, on soupirerait à la garder toute…
Henri Pichette
in " Dents de lait dents de loup "
L’arbre mort
14/12/08
Dépouillé l’arbre
sera sans ombre
pur signe noir
dans la lumière
alphabet du silence précédé
de la mort flamboyante des feuilles…
Marie-Florence Ehret
in " Plus vite que la musique "
Sur le papier tout dort…
13/12/08
…Neige de l’être
Qui fond
Où les couleurs affleurent
Errements de l’?il
Sur les pentes du visible
Bleu du ciel
Se posant dans un souffle
Sur le corps de la beauté…
Heather Dohollau
in " Pages aquarellées "
tableau de Cézanne
Patience
11/12/08
Les yeux à peine clos dans la nuit
la plante boit la lumière
à nos yeux invisible
Sa pensée est sa patience
et patients le soleil l?air et l?eau
en leurs attouchements fulgurants
pour elle l?amour est temps non perçu
veine fondue dans le bloc d’ombre…
Claire Malroux
in " Ni si lointain "
L’identité obscure
10/12/08
C?est comme un feu mais sans feu, sans futur ni passé,
le corps est si léger qu?il semble flotter sur les
heures arrêtées, dans l?étincellement du matin,
je l?appelle le présent, ce feu, il est partout,
il est insaisissable, la main se tend, ne touche
qu?un vide qui lui ressemble, une sorte d?ombre claire,
l?envers des choses qui s?effacent et qui jaillissent,
dessinent sur les yeux le leurre de leur présence,
je sais qu?elles ne sont pas et pourtant je prononce
leur nom, ce souffle d?air qui les fait durer un peu
le temps de croire que plus que moi elles demeurent
peuplant l?espace que je traverse et que je laisse,
table, dis-je, voilier, pins, genoux, eucalyptus……..
Jacques Ancet
Un citadin
07/12/08
Je regarde souvent la rue où je vais comme si
J’avais depuis longtemps quitté l’émouvante surface
Du monde pour l’autre côté sans fond qui nous efface
Un jour ou l’autre sans retour mais libres de souci.
Je m’applique assez bien à ce délicat exercice
Pour que très vite mon regard cesse d’appartenir
A l’amas nuageux d’espérance et de souvenir
Auquel j’aurai donné mon nom.
Jacques Réda
in " La course "