Les ajoncs, la pierraille au sursis de l’hiver,

Haute ruine aux lambeaux de songe,

Tous les siècles de l’obscur dans le vent,

La vallée, le grand pays familier et désert.

Le couple né de ces granits, de ces racines,

Et moi qui porte au fond des mots, au fond du sang

Je ne sais quel appel, je ne sais quel écho

De ce passage de serfs et de guerriers,

De vagabonds, de paysans et de rois,

D’enfances tenaces et terrifiées,

L’effrayante ou miraculeuse saveur

D’une lézarde entre deux nuits.



Georges-Emmanuel Clancier

in " Terres de Mémoire "



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