Pages
Categories
Archives
- novembre 2012
- octobre 2012
- septembre 2012
- février 2012
- janvier 2012
- décembre 2011
- novembre 2011
- octobre 2011
- septembre 2011
- août 2011
- juillet 2011
- juin 2011
- mai 2011
- avril 2011
- mars 2011
- février 2011
- janvier 2011
- décembre 2010
- novembre 2010
- octobre 2010
- septembre 2010
- août 2010
- juillet 2010
- juin 2010
- mai 2010
- avril 2010
- mars 2010
- février 2010
- janvier 2010
- décembre 2009
- novembre 2009
- octobre 2009
- septembre 2009
- août 2009
- juillet 2009
- juin 2009
- mai 2009
- avril 2009
- mars 2009
- février 2009
- janvier 2009
- décembre 2008
- novembre 2008
- octobre 2008
- septembre 2008
- juillet 2008
- juin 2008
- mai 2008
- avril 2008
- mars 2008
- février 2008
- janvier 2008
- décembre 2007
- novembre 2007
- octobre 2007
- septembre 2007
- juillet 2007
- juin 2007
- mai 2007
- avril 2007
- mars 2007
- février 2007
- janvier 2007
- décembre 2006
- novembre 2006
- octobre 2006
- septembre 2006
- août 2006
- juillet 2006
- juin 2006
- mai 2006
- avril 2006
- mars 2006
- février 2006
- janvier 2006
- décembre 2005
- novembre 2005
- octobre 2005
- septembre 2005
- août 2005
- juillet 2005
- juin 2005
- mai 2005
- avril 2005
- mars 2005
- février 2005
- janvier 2005
- décembre 2004
- novembre 2004
- octobre 2004
Meta
Epave oblique
20/03/11
Renversé, lézardé, morcelé, toute appartenance humaine oubliée, c’est seulement comme un sol que celui-ci maintenant se perçoit, sol indéfiniment déchiqueté, aux croulantes mottes anonymes, dressées-déjetées, qui n’est même plus un terrain, mais les vagues d’une mer démontée, d’une mer de terre en désordre, qui jamais plus ne se reposera.
Sous cette forme informe, qui le prive de lui, il survit, empêché de se reprendre. Incessant écroulement.
Fragments indéfiniment ; fragments, failles, fissures. Épave oblique.
Henri Michaux
in » Les Ravagés «
Météores
17/03/11
Cueillir au vol les météores
Faire crépiter leur succession de pointes acérées
sans que jamais elles s’apprivoisent
en longes
ou crinières bien peignées
de lignes courbes ou droites
filant vers la guipure de bord de table en quoi
happé
l’horizon se résout.
Michel Leiris
in » Haut Mal «
Ombres
13/03/11
Vous parlez avec moi dans la nuit
mais hors de combat comme tous les morts
vous avez légué l’ultime lettre de l’alphabet
et la musique des gorges
à la terre
qui chante l’adieu par toutes les gammes
Mais enfouie dans le sable mouvant
j’entends quelque chose de nouveau dans la grâce
Nelly Sachs
in » Partage-toi, nuit «
Il neige au-dessus des mots
09/03/11
il neige au-dessus des mots.
après tant de voyages violents
entre la table et la fenêtre ouverte,
toutes choses et ta soif devinrent transparence
et profonde allégresse obscure…
il neige au-dessus de nous :
ce que tu taisais, je l’entends
Jacques Dupin
in » M’introduire dans ton histoire «
Jardin
01/03/11
………
Verdeur qui survit dans mes débris :
dans mes yeux tu te vois et touches,
tu te connais en moi et en moi tu penses,
en moi tu dures et en moi disparais.
Octavio Paz
in » Première Instance «
Le bousier du temps
27/02/11
« Je suis le bousier du temps. Je pousse mes millénaires devant moi,
tous mes millénaires. »
Jacques Ancet
in » Puisqu’il est ce silence / prose pour Henri Meschonnic «
Le chemin
20/02/11
les pensées devant lesquelles
se dresse tout à coup
une immense pensée
les êtres
qui se mettent à rêver
sur la route
et peu à peu
c’est le chemin
lui-même
qui se mue
en leur songe
Franck André Jamme
in » au secret «
La personne du funambule
18/02/11
aussi exacte
si légère
que ses pas
la détestation
des entraves
celle qui disait
oui
c’est sûr
tu vivras
c’est ta chance
Franck André Jamme
in » au secret «
Nuages
12/02/11
Nuages à la dérive, continents
somnambules, pays sans substance
ni poids, géographies dessinées
par le soleil, effacées par le vent.
Octavio Paz
in » Première Instance «
Présent
10/02/11
Le calendrier aligne les dates : le passé et le futur y sont des chiffres immobiles.
Le présent, lui, est insaisissable.
On l’a dans la bouche comme une illumination soudaine.
Jacques Ancet
in » Puisqu’il est ce silence / prose pour Henri Meschonnic «
Le Commencement
10/02/11
Il n’y a rien d’autre que le commencement.
Noir, blanc et noir, points, signes brefs,pleins et déliés, lignes et lettres, littérature.
J’appelle nudité intégrale le point où tout coïncide (où tout recommence)
Jean-Marie Gleize
in » Le Principe de nudité intégrale «
Rêverie
08/02/11
Franck André Jamme
in » au secret «
L’embolie du ciel
04/02/11
…un chavirement de l’étendue dans la lumière,
seule à répercuter
l’embolie du ciel
à donner espace à ce bleu désuni qui s’allège
ce bleu de fonte, béant, de substance musicale,
comme d’un mur de terre et de fleurs
s’écroulant contre nos genoux
et resurgissant, lavé, bleu, sans nom
Jacques Dupin
in » Contumace «
Ciel
03/02/11
L’exubérance, fleurs, feuillages, du milieu de juin n’est rien comparée à
la puissante maturité qui saisit cette terre plus belle qu’aucun ciel.
A la fin de juillet le ciel auparavant comme une lisse toile bleue se
creuse soudain, gouffre sans un frisson où baignent les feuillages verts
et noirs d’une dureté inexorable ; et lorsque août arrive, on voit vers le
soir la lumière comme un fleuve fuir à l’horizon vers une mer inconnue
et rendre à la voûte abandonnée sa transparence peu à peu chargée
d’étoiles.
Gustave Roud
in » Feuillets, Écrits 1 «
Le guetteur
01/02/11
« Guet » « affût », les poètes aiment bien ce mot. Ils se postent, ils
attendent, c’est leur côté pêche et chasse, mais ils ne ferrent que des
truites de mots, ne tirent que des cartouches d’encre.
Leurs plus beaux trophées sont des rimes léonines.
Jean-Pierre Georges
in » L’éphémère dure toujours «
Etranges majuscules
27/01/11
L’homme épelle sa fatigue
Épelle et découvre soudain
découvre d’étranges majuscules,
inespérément seules,
inespérément hautes.
Qui pèsent plus sur la langue.
Pèsent plus mais échappent
plus vite et c’est à peine
s’il peut les prononcer
[Son cœur se rassemble sur les chemins
où la mort éclate]
Roberto Juarroz
in » Poésie Verticale «
Homme
25/01/11
Son visage derrière la vitre. Un temps gris et pluvieux. Lui marchant sur un
chemin bourbeux, tête baissée, vêtu d’un long manteau. Son silence. Sa distance.
Le fleuve qui passait en bas de la maison. Les livres qu’il collectionnait, dont les
siens, dans une bibliothèque invisible, ou peut-être aménagée dans ses propres
œuvres. Une vie quasiment inconnue, seuls quelques actes répétés : marcher le
long du fleuve, s’asseoir dans un fauteuil, rouler en voiture sur des petites routes
champêtres. L’aspect confortable de cette existence retraitée. Des livres arrivaient
par la poste. Des amis lui rendaient visite, des inconnus passaient pour se
prosterner en silence. Son écriture était renforcée année après année par cette
posture lointaine, magnétisant le lecteur dans un éloignement toujours plus
grand. Son visage derrière la vitre : le voyant, on se disait que cet homme si seul
gouvernait quelque contrée inconnue.
Laurent Margantin
in » La Main de Sable «
La peau du monde
20/01/11
Ordre si fragile de la géométrie,
ne me prodigue plus les consolations de ton cœur de fer.
Ces jours, je vais dans les couleurs et les sons mêlés,
et je vois la nuit dans les plus vives lumières,
monde, monstrueux fantôme,
ton jour est la plus vide des nuits.
Une voix dit : ?où suis-je ? qui suis-je ??
Est-ce ma voix dans ce désert ?
La surface de chaque chose
est tendue par la nuit qui la gonfle,
- Oh ! cette nuit en voiles de soleil !
Oui, cette parole dans la bulle d’illusion,
cette parole perdue,
ce n’est jamais que la mienne.
René Daumal
in « ? L’ennemi du jour «
On ne nous dit jamais rien
19/01/11
Il aurait fallu savoir que c’était le dernier verre
le dernier verre en Atlantide
Mais on ne nous dit jamais rien
Comme pour la mort de dieu
Comme pour le temps qui passe
Comme pour les filles qui s’en vont
Jérôme Leroy
in » Un dernier verre en Atlantide «
Le lieu évanoui…
14/01/11
Il allait revenir non pas au point de départ, mais à un lieu évanoui,
tellement évanoui qu’il ne savait même plus s’il avait jamais existé.
Puis il se réveillait. Des peintures étaient accrochées aux murs,
toutes représentant soi-disant une parcelle du lieu.
Je me serais bien projeté dans celui-là, se disait-il en observant une
toile.C’était une cabane habitée mais devant laquelle des pans de tôle
avaient été jetés. Ce n’était pas l’enfance, non, c’était plus que cela.
Les réminiscences étaient alors purement fictives, il le savait
désormais. Il aurait souhaité parcourir la terre entière, conscient de
ne plus pouvoir se souvenir, de ne plus jamais être capable de
reconnaître un lieu.
Laurent Margantin
in » La Main de Sable «
Ce ciel…
12/01/11
ce ciel
ces larmes
ô la défaite douce
la joie de vivre
est dans l’air
qui touche les yeux
nulle rétine
pour garder cela
le passant
est la trace d’une aile
toujours le vide vent
la vite vie
Bernard Noël
in » La Moitié du geste «
L’arbre bruissant
04/01/11
» toutes les giboulées sont chues
désormais le soir rondement
la lune monte au dessus du laurier
on entend le vent vaguement
dans l’arbre bruissant
comme lui sans mémoire »
Henri Droguet
in » Boucans «
La langue
03/01/11
Ni l’appelant n’appelle, ni l’appelé n’écoute c’est le vent
Qui converse avec son propre passage.
Il balance des mots dans le vent
Non pas pour dire quelque chose mais
Pour que les mots se désarticulent
Et disparaissent.
La langue est dans ses infimes parcelles
La parole est
L’effacement de la voix.
Dans l’anéantissement des lettres
Dans le vent
La langue.
Wadih Saadeh
in » Le Texte de l’absence et autres poèmes «
Voeux
01/01/11
A notre insu, l’avenir est déjà là et nous attend, tel un grand cerf immobile et silencieux dans notre nuit intérieure.
Que l’an nouveau soit celui de vos espoirs, de vos amours et de la paix.
Gérard
Rêver de mourir…
27/12/10
Rêver de mourir d’être mort de
mourir peu à peu
dans un lit à peine fait
avec les enfants qui jouent
dans la pièce à côté
le bruit feutré des pantoufles sur les
escaliers
une chaise qui se déplace l’odeur
de choses qu’on devra abandonner
la hâte de celui qui t’aime
ce passage imperceptible
d’une saison à l’autre
d’une vie à l’autre qui s’annonce
dans un coup de vent
dans la tache de lumière qui s’agrandit
sur le plancher.
Mauro Fabi
in » Le Domaine des morts «
La courbe de tes yeux
22/12/10
La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.
Paul Eluard
in » Capitale de la douleur «
Alchimie
20/12/10
« En traitant du Soufre, du Mercure et du Sel, je n’entends parler que d’une chose
unique, spirituelle ou corporelle; toutes les créatures sont cette chose unique ;
mais les propriétés la différencient. Quand je parle d’un homme, d’un animal, d’une
plante ou d’un être quelconque, tout cela est la même chose unique.
Tout ce qui est corporel est une même essence, plantes, arbres et animaux;
mais chacun diffère selon qu’au commencement le Verbe fiat y a imprimé une
qualité. »
Jacob Böhme
in » De Signatura «
la pierre de l’ennui
19/12/10
Dis qui tu es, toi qui reposes sur la pierre de l’ennui !
Ton visage ne reflète pas tes jours passés et tes yeux ne livrent pas tes secrets
La tempête qui t’a jeté là ne t’aurait-elle pas suffi ?
Le feu qui a brûlé tes doigts ne t’a-t-il pas apporté la souffrance des dieux ?
Dis, toi qui es assis ici, sur la pierre de l’ennui, le cœur fleurira-t-il un jour ?
La rose de la douleur poussera-t-elle ?
Une larme tombera-t-elle de l’œil du ciel désert ?
Abdo Wazen
in » La lampe de la discorde «
Vibrations
16/12/10
Il y a des blessures, dont seule
la mort délivre
Mais si quelqu’un frappait l’âme,
elle vibrerait longtemps, longtemps
sans bruit
Celui qui la martela
martela en elle
la fierté
Reiner Kunze
in » Nuit des tilleuls »
la parole blanchie
15/12/10
L’herbe étouffe les obus, l’herbe et son mortier de boue.
L’herbe a oublié le parfum d’infini, sa prime demeure.
Nus avons entrepris de la chauler, nous avons blanchi la parole,
Aussi vrai que nous parlons la langue des autres depuis l’origine.
Nimrod
in » Babel, Babylone «
« Older Posts — Newer Posts »