Le réveil

14/09/12

C’est la clarté, je monte lourdement,

De mes rêves vers le rêve habituel

Et les choses retrouvent, rituel,

Leur espace attendu, lorsque au présent

Converge, immense, accablant, le nuage

Du passé : les siècles de migrations

De l’oiseau et de l’homme, les légions

Détruites par l’épée, Rome et Carthage.

Revient aussi la quotidienne histoire :

Ma voix, mon visage, ma peur, mon sort.

Si cet autre réveil, qui est la mort,

Pouvait m’apporter un temps sans mémoire

De mon nom, de tout ce qui fut ma vie !

Si ce matin pouvait être l’oubli !

 

Jorge Luis Borges

in «   La Proximité de la mer « 

 


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