Vieil océan,

ta forme harmonieusement sphérique,

qui réjouit la face grave

de la géométrie,

ne me rappelle que trop les petits yeux de

l’homme, pareils à

ceux du sanglier pour la petitesse, et à

ceux des oiseaux de nuit pour la perfection

circulaire du contour. Cependant,

I’homme s’est cru beau dans tous les siècles.

Moi, je suppose plutôt

que l’homme ne croit à sa beauté

que par amour-propre; mais,

qu’il n’est pas beau réellement et qu’il s’en doute;

car, pourquoi regarde-t-il la figure

de son semblable, avec tant de mépris ?

Je te salue, vieil océan !



Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont

(in Les Chants de Maldoror)



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