…Unir ce qui s’oppose

Rassembler sans répit.


Savoir qu’une main cause

Au centre de l’esprit,

Que nous lui devons l’être

Le gîte et le couvert

La forme des fenêtres

Et les mots de nos vers.


Être une artère étanche

Du silence au papier,

Capter la lippée franche

Du fer et des osiers.


Avancer sans lumière

Au long des corridors

Dans la ruelle amère

Où s’arme notre mort.


Donner son cœur, ses lèvres

A qui n’attendait rien.


Déraciner la fièvre

Remplacer l’eau du puits

Les oranges , la fève

Le pain qui n’est pas cuit.


Marcher tout son voyage

En mendiant son feu,

Renverser les barrages

Sans hargne, comme un jeu.


Délimiter la terre

Pour mesurer son nom.


Obtenir son pardon

De vivre; et puis se taire.


Luc Bérimont

in  » Le Grand Viager « 

MATTA 1959

Un soleil à qui sait réunir

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