Soupir

20/05/07



Mon âme vers ton front où rêve, ô calme soeur,

Un automne jonché de taches de rousseur,

Et vers le ciel errant de ton oeil angélique,

Monte, comme dans un jardin mélancolique,

Fidèle, un blanc jet d’eau soupire vers l’Azur!

- Vers l’Azur attendri d’octobre pâle et pur

Qui mire aux grands bassins sa langueur infinie,

Et laisse sur l’eau morte où la fauve agonie

Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon,

Se trainer le soleil jaune d’un long rayon.



Stéphane Mallarmé



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