Lyre

17/06/07



Il faut quelquefois pousser les passants, s’extraire

de la foule, de la rumeur du monde, sans bien savoir

s’il y a mieux à faire vraiment que plonger ici-bas,

s’indigner, s’en tenir au journal, à la bataille utile

après tout contre les mots mis à l’envers,

ou le glaive aberrant : ces larmes

du moins sont vraies, et ne suffisent

pourtant pas. On va glanant

d’autres chagrins plus haut que les pavés, plus loin

que la pauvre terre à notre hauteur. On cherche

d’autres drames dans le jour jaune, on ne sait trop

quelle énigme dans du cristal : si le ciel pleure,

ce que cachent sous leur voilage les tentures des nuées.

Malgré tout ce qu’on peut en dire,

le refus répété du mystère, le clair déni,

maintenant ne suffit pas, la chair humaine semble

le cadre de la lyre – les cordes sont là-bas.



Olivier Barbarant

in " Essais de voix malgré le vent "



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