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Meta
L’Ouvert
15/01/08
De tous ses yeux la créature voit l’Ouvert.
Seuls nos yeux sont comme retournés et posés autour d’elle
tels des pièges pour encercler sa libre issue.
Ce qui est au-dehors nous ne le connaissons que par les yeux de l’animal.
Car dès l’enfance on nous retourne et nous contraint à voir l’envers,
les apparences, non l’ouvert, qui dans la vue de l’animal est si profond.
Libre de mort.
Nous qui ne voyons qu’elle,
alors que l’animal libre est toujours au-delà de sa fin:
il va vers Dieu; et quand il marche,
c’est dans l’éternité, comme coule une source.
Mais nous autres, jamais nous n’avons un seul jour le pur espace
devant nous, où les fleurs s’ouvrent à l’infini.
Toujours le monde, jamais le Nulle part sans le Non,
la pureté insurveillée que l’on respire,
que l’on sait infinie et jamais ne désire.
Il arrive qu’enfant l’on s’y perde en silence,
on vous secoue. Ou tel mourant devient cela.
Car tout près de la mort on ne voit plus la mort
mais au-delà, avec le grand regard de l’animal, peut-être.
Les amants, n’était l’autre qui masque la vue,
en sont tout proches et s’étonnent…
Il se fait comme par mégarde, pour chacun,
une ouverture derrière l’autre… Mais l’autre,
on ne peut le franchir, et il redevient monde.
Toujours tournés vers le créé nous ne voyons en lui
que le reflet de cette liberté par nous-mêmes assombri.
A moins qu’un animal, muet, levant les yeux, calmement nous transperce.
Ce qu’on nomme destin, c’est cela: être en face,
rien d’autre que cela, et à jamais en face.
S’il y avait chez l’animal plein d’assurance
qui vient à nous dans l’autre sens une conscience analogue à la nôtre,
il nous ferait alors rebrousser chemin et le suivre.
Mais son être est pour lui infini, sans frein,
sans un regard sur son état, pur, aussi pur que sa vision.
Car là où nous voyons l’avenir, il voit tout
et se voit dans le Tout, et guéri pour toujours.
Rainer Maria Rilke
Huitième Élégie de Duino
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