Par le symbole, les mondes communiquent entre eux. Il nous permet de passer d’un plan à l’autre, en constatant que la même unité règne partout et toujours. A sa naissance, l’homme reçoit les semences de toutes les vies possibles. A lui de choisir celle qu’il développera en lui. Il peut demeurer un végétal, un animal; il peut rester l’homme nu prisonnier des feuillages, comme on le voit sur de nombreux chapiteaux.

Mais ce n’est pas là sa véritable vocation. Comme le souhaitait le Moyen Age, l’homme se doit de faire disparaître l’écran opaque qui le sépare de la lumière divine. S’il le désire, il a la possibilité de devenir transparent, de ne plus croire à l’existence d’un monde matériel qui constituerait une barrière infranchissable entre le visible et l’invisible. C’est notre manière de voir les choses qui constitue cette barrière; en entrant dans la cathédrale, en nous plaçant au centre de nous-mêmes, nous nous mettons en accord avec quelque chose qui nous dépasse. Nous avons le sentiment juste de franchir une frontière, de devenir authentique.

L’homme qui, sur un chapiteau de Vezelay, tient devant lui un globe transparent qui lui permet de contempler le dangereux basilic sans danger, a atteint la transparence indispensable pour voir toutes choses telles qu’elles sont. Cet état spirituel correspond à ce que de nombreuses traditions nomment la simplicité, qui n’est pas à confondre avec une quelconque naïveté. L’homme simple est celui qui a réalisé l’unité avec lui-même et avec le monde extérieur. IL est"simple en esprit", "pauvre en esprit", parce que son désir de percevoir la Sagesse lui donne la possibilité de la découvrir en toutes choses.




Christian Jacq

in " Le message des constructeurs de cathédrales "



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