La Voix

30/04/08



Ce n’était pas seulement de pierre que la grande voix était pétrie mais à quantité noble et égale d’eau et de vent, de bois rouge et de ces légers fils de lin pâle que l’on nomme aussi paille de lune et qui incisent le coeur des cavaliers fous qui se hasardent là-haut, près, trop près de la demeure de nos pères.

En son établissement elle était la grande voix, comme un ballant d’ocre sur la frange d’une aube neuve qui ne pourrait totalement, encore, se séparer de la nuit.

D’où son halètement, ce certain cognement que l’on dit être de coeur et qui ne pouvait bien être que de cailloux roulant et s’empêtrant de vent et d’eau.

D’où aussi ce suintement de mesure dans l’aigre du silence comme de plume à l’aile du condor raclant un tiers d’espace et les autres de temps…




Jean Thiercelin

in " Lettre à un ami indien "



Posted in: Archives by admin | Comments (0)

Pas de commentaire »

Pas encore de commentaire.

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URL

Laisser un commentaire

FireStats icon Contenu créé par FireStats