……

Éveiller celui qui dort,


c’est imposer à l’autre


l’interminable prison de l’univers,


de son temps sans déclin ni aurore,


lui révéler qu’il est quelqu’un ou quelque chose,


soumis au nom qui le dévoile


et à l’amoncellement des hiers.


C’est enfreindre son éternité.


C’est l’accabler de siècles et d’étoiles.


C’est rendre au temps un autre Lazare


chargé de souvenirs.


C’est faire injure à l’eau du Léthé.


Jorge Luis Borges

in  » Les Conjurés « 

Posted in: Archives by admin | Comments (0)

Pas de commentaire »

Pas encore de commentaire.

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URL

Laisser un commentaire

FireStats icon Contenu créé par FireStats