qui m’assassine dans ma race

chaque millénaire

et pousse

fagots de greffes

sur mon passage

qui donc remue mes racines

je me remémore

il n’y avait pas d’eau à l’origine

mais un roulis d’ergs comme une caravane flottante de continents

un tangage de dunes

il n’y avait que le tam-tam des mutations

une levée de carnassiers

et moi barde-crocodile

me délectant de lave

il n’y avait que la présence sulfureuse du feu

l’ail putride des hautes tensions

les crêtes fétides de sauriens


chaque jour

dans mon hibernation

je me remémore

la nuit avait obliqué

éteinte dans la spirale des flammes

une glaise élastique s’entassait sur mon front

des singes transhumants ricanaient

étais-je totem

menhir saharien

ou cette corporelle éclaircie de la foudre


Abdellatif Laâbi

in  » Œuvre poétique « 

ancient22

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