Mémoire

22/07/09

Non, la mémoire ne se résume nullement à la somme des choses mortes entassées

dans la tête. Elle est tapie au creux d’une odeur, d’une feuille froissée par la pluie, d’un

murmure. Et que l’on fasse taire en soi le bruissement de la pensée; qu’on s’arrache à

ce théâtre de mauvais rêves, le paysage se recompose, les formes s’animent, les

couleurs recommencent à vibrer. Rien ne bouge pour celui qui se détourne, tout

s’éveille au-devant de celui qui reste à l’écoute et il ne craint plus. On cherche à

l’endroit d’une ancienne blessure, et c’est à peine si la peau tressaille. Et c’est à

présent l’immobile qui devient une fiction, et cette lassitude d’avoir tant vécu

comme une invitation à poursuivre encore.


Claude Esteban

in  » La mort à distance « 

fusion22

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