Mon ombre n’a pesé que sur mes racines. Les orages de l’été ont emporté ma tête et, plus dur et plus lisse est devenu mon bois. Beaucoup plus dur, beaucoup plus lisse que les haches du silence.

Comme l’eau de la solitude, mes feuilles imitent les oiseaux, comme les mains de l’avare, elles quittent mes rameaux, une à une, pour jouer un instant encore avec l’or du soleil, danseuses de la mort.

Mes mains flottent sur les vagues. Mes feuilles accompagnent mon chant tandis qu’autour de mon fût la bête sauvage enroule et déroule sa chaîne. Tandis qu’au rythme du bronze, ce satellite enragé m’enferme dans un cercle de sang, de bave et d’inquiétude.




Maurice Blanchard ( La Hauteur des Murs . 1947 )



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