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Herbes rares
25/02/09
Monticules terreux
les siècles dorment
Quelques troupeaux viennent brouter
les herbes rares
de leur profond sommeil
Tu rêves de leur lent réveil
dans les couleurs ensoleillées
de leurs foules
Marie-Ange Sebasti
in " Marges arides "
Blanche
24/02/09
Blanche.
Elle divise le temps
en deux.
Sceptre et cilice.
L’écume ne meurt pas
lèvres ouvertes
aux lèvres.
Blanche.
Emmurant l’oiseau.
Tranchant le nerf fragile des coquilles.
sans que la voix
revienne.
Nue dans le sel.
Claude Esteban
in " Le jour à peine écrit "
Ecriture
23/02/09
?.j’écris sur le vide, j’écris dans la nuit
une araire défonce et sculpte le dos des dieux
personne, ni toi, ne lira ce qui est transparent
la métonymie du fond, le partage des dépouilles
Jacques Dupin
extrait de " l’Esclandre ", in " Rien encore, tout déjà "
Tracements
22/02/09
..Tout livre vrai est un
comme cette écriture d’oiseau
sur la vitre que le soleil révèle
nous avons besoin de tracements
sur nos transparences et d’une
certaine lumière à la fenêtre..
Heather Dohollau
in " Une suite de matins "
Reflet…
21/02/09
ce que garde la montagne de notre désir
elle nous le rend en silence
au brisé de notre âme
comme si l’amour n’était pas que pureté minérale
comme si la plénitude n’était pas la neige.
Sylvie Fabre G
in " Les yeux levés "
Tu es là…
20/02/09
Ô mélange si profond des bras dans le
poème, syllabes miroitantes au bout
de la jetée, gouffre du sommeil Une tête se
penche sous l’orage, où tu remues la bouche
Comme si je fermais les yeux vers toi Roses
dans la petite gare À présent le train
est sombre, dis-tu Mélange si profond des bras et
du poème Ô lumière des fruits Je rêve
contre l’épaule incréée du poème Âme
du sommeil dans ce chenal Quelle parcelle
de murmure est à la proue ? Tu est là
Mathieu Bénézet
in " Mais une galaxie "
Désir
19/02/09
Dans le retirement du corps gît le désir. Ton cri s’use dans le cri. Il y a des bûchers intérieurs, des bouches séchées au grand feu, des bras tisons qui ne peuvent enlacer la parole sans la brûler. Peine perdue de la passion. Tu sais que tu ne sauras jamais rien, coupée en deux, le ciel la terre, et l’ange au milieu, – inatteignable.
Le corps voyage dans le visible, il pressent la révélation au-dehors. Il existe magnifiquement. Sa vérité t’éblouit : Milliers de signes par tous les pores. Apprendras-tu à les lire ?
Sylvie Fabre G
in " Corps subtil "
neige
18/02/09
"L?ouvert ouvre sur le vide d?un espace blanc. La neige est la meilleure image d?un retour à l?uni, la paix, le silence de ce matin d?enfance, le jardin croulant sous son manteau immaculé : « L?aube muette dans sa plume ? »
Saint-John Perse
Le monde qui vient à notre rencontre nous murmure les contours
des arbres qui bruissent à l?horizon
et grandissent des ombres courbées.
Assieds-toi sur le seuil
et attends
que le soir se déplace…
Vesna Parun
in » La pluie maudite et autres poèmes «
Chaque jour…
15/02/09
CHAQUE JOUR
s?approcher d?un pas
dans le sombre miracle
de l?invisibilité
au soir parvenir à la nuit
au matin parvenir au jour
Avec le mot atteindre en aveugle le silence
sans savoir
et avec les seules larmes
pour unique avoir
cherchant cette sortie
qui poursuit la route avec la vie
jusqu?à ce qu?un horizon ait nom Mort
Nelly Sachs
in " Partage-toi, nuit "
entre les bords du temps…
14/02/09
…Vivre entre les bords du temps comme dans une coupe
où la feuille sèche et courbée comme une voile
Est le fragile bateau d?une fleur de mai
Qui sait en quelle direction souffle le vent.
Heather Dohollau
in " Les Portes d?en bas "
Fumées
12/02/09
Car ce qui a été vécu
sera rêvé
Et ce qui a été rêvé
revécu
Nous n?aurons pas trop de nuits
Pour brûler les branches tombées
à notre insu
Pour engranger l?odeur durable
des fumées
François Cheng
in " Qui dira notre nuit "
Le Sel du Silence
11/02/09
Plein calme sur le lac
Du fond monte le silence ?
comme une île plate et ronde à fleur d’eau
une grande feuille étale
? lotus nénuphar ?
les monts éclairés retiennent les vents.
Serge Meitinger
Fantômes
11/02/09
ils disent :
nous n?avons plus de pente, plus de monde sur les épaules, la
pluie ne nous traverse plus au sec, elle suinte le long de l?os et
dégoutte sur la peau, notre tête moisit en premier et ça fait mal
dans leur bruit personne ne les entend.
Ils n?ont même plus assez de mémoire.
Ils sont définitivement penchés du même côté.
Il leur pousse des fleurs entre les pieds.
Ludovic Degroote
in " Pensées des morts "
Une Pierre
08/02/09
Il se souvient
De quand deux mains terrestres attiraient
Sa tête, la pressaient
sur des genoux de chaleur éternelle.
Étale le désir ces jours, parmi ses rêves,
Silencieux le peu de houle de sa vie,
Les doigts illuminés gardaient clos ses yeux.
Mais le soleil du soir, la barque des morts,
Touchait la vitre, et demandait rivage.
Yves Bonnefoy
in " Les Planches courbes "
Papillons Parme
07/02/09
Je fus graine du soleil plantée en terre,
Mise au monde par une tempête d?eau
entre poussière stellaire et cri plaintif coloré.
Je voulais naître papillon,
aigle
et que des plumes dorées me poussent,
mais je suis née figuier aux racines énormes
et des branches me sortirent
et, des feuilles, de ces branches
et des yeux me naquirent dans l?écorce…
Lina Zerón
Jeune est le temps…
06/02/09
Les hirondelles fendent l?air
et les cieux ne se fissurent pas
le lac reflète les nuages
et l?eau ne se trouble pas
Fugitivement nous troublons
par notre passage le temps
et la sphère bientôt se reforme
limpide et ne change pas.
Lala Romano
in " Jeune est le temps "
Battement
04/02/09
…
Nous nous replions jusqu’à ce mince battement
qui nous sépare de la mort, juste le sang,
et si nous écoutons le paysage, ce n’est par pour aimer
sa musique
mais pour un autre bruit messager de palpitation.
Marie-Claire Bancquart
in " Dans le feuilletage de la terre "
Le heurt
04/02/09
Tu marchais
Parcourant la trace de la terre
Où bruit l?obscur et l?incertaine qui repose
Voici
L?herbe enclave
A cette pierre
Ô fausse clarté de l?ascendance
Don lumineux des pierres agissantes…
Béatrice Douvre
in " Voix d?une autre année "
Peur
31/01/09
Quand un poisson des grandes profondeurs, devenu fou, nage anxieusement vers les poissons de sa famille à six cents mètres de fond, les heurte, les éveille, les aborde l’un après l’autre :
"Tu n’entends pas de l’eau qui coule, toi ?"
"Et ici on n’entend rien ?"
"Vous n’entendez pas quelque chose qui fait ?tche??, non plus doux : ?tchii, tchii??"
"Faites attention, ne remuez pas, on va l’entendre de nouveau"
Oh Peur, Maître atroce !
Le loup a peur du violon. L’éléphant a peur des souris, des porcs, des pétards. Et l’agouti tremble en dormant.
Henri Michaux
in " La nuit remue "
Vie
29/01/09
Omniprésente, imperturbable
Est la vie dont surgit la mort.
Il ne faut pas de plainte, il ne faut nulle plainte
Puisque les seigles ondulent près des ruines…
Seamus Heaney
Les échappés…
28/01/09
"Si lourds
si lourds
si mornes leurs monuments
si empires, si quadrilatères
si écraseurs barbares, si vociférants,
et nous si nénuphar
si épis dans le vent
si loin du cortège
si mal dans la cérémonie
si peu de notre âge et tellement toujours à la promenade?"
Henri Michaux
in " Iniji "
Métamorphoses
26/01/09
…Si nous étions les buis d’une divinité
sculptés avec tendresse, au ciseau doux ?
Le sombre à l’intérieur de nous
sortirait en feuilles minimes
serrées
d’odeur profonde…
Marie-Claire Bancquart
in " Avec la mort quartier d’orange entre les dents "
Ce matin…
23/01/09
Ce matin est plein de brume
Où des oiseaux se mêlent à des feuilles
Des oiseaux froids se suivent
À peine si l’on distingue
Tant c’est l’aube
Leurs jeux du peu de nuit
Restée au sol d’automne
Les troncs penchent
Où nous avions marché
Par degré dans l’eau de la lumière
Comme un corps enchevêtré qui a mémoire
Et le temps pour ?uvre.
Béatrice Douvre
Ou alors…
22/01/09
Je marchais
le long d’un mur
ou alors
c’était mon ombre
ou alors le mur
était l’ombre ou alors
la nuit était un mur
qui avançait avec moi
ou alors
un pas de rêve que
nous rêvions ensemble
à hauteur d’ombre
nous tombions
tombions
ensemble
Rose Ausländer
in " revue If, numéro 27 "
Noir
19/01/09
Ce noir, travaille-le
à l’empêtre à la pâte
tisonne-le dans l’être,
chauffe-le à blanc,
qu’il te dénude,
assèche peut-être,
il te rendra la vue…
Charles Dobzynski
L’air était si doux…
16/01/09
L?air était si doux ce matin qu?on aurait pu s?y appuyer
On entendait à peine la respiration lointaine des oiseaux
Seulement le bruit léger des vêtements qu?on froisse et
Le passé ce brouillard de l?âme tirait vers la mélancolie …
Alain Duault
in " Où quelque chose a frémi "
La croisée des chemins
15/01/09
À la croisée des chemins entre brande et lande
Entre yin et yang au premier souffle bleu
Prescience des gentianes à la jonction des
Joncs et des aulnes au jaunissement sacré
Du feuillage intérieur là où l’esprit se tapisse
Au frémir de l’aubier au premier râle dans
L’eau cloque où le martin-pêcheur émigre
Du cristal au crépitement du temps au grelot
de la neige là où de rien commence
La mutation l’indéchiffrable au goût
De menthe fraîche.
Charles Dobzynski
in " Le Réel d’à côté "
La matière
14/01/09
la matière des sons
leur texture m’est offerte
m’est ouverte
leur texture jusqu’à la torture
étrangement manipulés
m’éprouvant,
les sons innombrables qui me disjoignent
autrement me joignent,
m’unifient, s’unifient
Enveloppements ! Envahissement
Soie dans les fibrillations
Henri Michaux
in " Face à ce qui se dérobe "
Un son de mains…
13/01/09
Nous vivons ici-bas une main serrée sur la gorge. Que rien ne soit possible était chose connue de ceux qui inventaient des pluies et tissaient des mots avec la torture de l’absence. C’est pourquoi il y avait dans leurs prières un son de mains éprises du brouillard.
Alejandra Pizarnik
in " l’Arbre de Diane "